ON NAGE EN PLEIN PSYCHODRAME.
Le Miracle Tenet n’a pas eu lieu. En effet, s’il a enregistré de fort belles entrées pour un blockbuster intello et déroutant, le film n’a pas pu – ou pas su – sauver à lui tout seul un système au bord du gouffre.
No time to die et surtout pas du Coronavirus.
Les nouvelles aventures de 007 (No time to die) qui devaient, tel un super héros, relever le défi où Tenet s’est ramassé concentrait donc le nouvel et fol espoir d’une profession en déroute. Mais voilà, pas de grand Bond en avant, James n’est plus ce qu’il était et, le pleutre, a décidé de prendre du recul pour mieux sauter jusqu’en avril 2021. Les studios hollywoodiens rejouent leur version du Titanic en se précipitant sur les canots de sauvetage réservés aux premières classes – traduction : « débrouillez-vous sans nous, les gros films, ceux qui doivent nous rapporter un max, sont massivement décalés en 2021, 2022, voire un peu plus tard ! » En attente, sans doute, du fameux « vaccin Trump », supposé advenir et sauver le Monde dès le lendemain de la réélection du caudillo peroxydé à la Maison Blanche. Privés de leurs produits d’appel favoris pour mieux nous gaver de pop-corn et de boissons sucrées, les multiplexes, les circuits, les cinémas commerciaux, ne savent plus à quel saint – ou à quel sein secourable – se vouer pour sauver leur saison. « Il ne reste plus, a-t-on pu lire sur un site professionnel, qu’à jouer la carte des films locaux ». Carrément ! En désespoir de cause et la mort dans l’âme, Gaumont, UGC, CGR et consorts, ainsi que la myriade de petites salles municipales qui leur emboîtent systématiquement le pas, vont donc découvrir qu’il y a une vie après les grosses machines américaines, que le monde n’est pas binairement partagé entre le camp du bien (l’Oncle Sam) et le camp du Mal (les quelques États qui tentent de résister à sa domination), mais riche d’une belle diversité qu’ils ne soupçonnaient visiblement pas…