La Flottille de la Liberté n'est pas coulée !
Par St Siméon le lundi, juillet 25 2011, 12:25 - Éditos - Lien permanent
Ils étaient des petits navires qui voulaient rejoindre Gaza, affrétés par des pacifistes
de tous horizons appelant à rompre le blocus des Gazaouis… Objets de toutes
les persécutions, de sabotages divers, les petits bateaux peinent à résister aux
moyens mis en place pour les arrêter, tandis que, un peu partout dans le monde,
armée et police procèdent à des arrestations musclées de pacifistes qui tentent de
rejoindre par les airs les marches de protestation annoncées en Israël par les associations
locales…
Samedi 16 juillet, le bateau français Dignité al-Kamara a fini par l’emporter sur les
mille obstacles et tracasseries dont il a été l’objet de la part des autorités grecques
(la France s’était opposée au départ des bateaux depuis Marseille et le Dignité était
parti de Corse fin juin). Il a enfin quitté le port de Kastellorizo en Grèce et a atteint
les eaux internationales. Mardi 19 juillet, toutes les communications avec le bateau « Dignité-Al Karama »ont été
coupées à 9 heures du matin par l’armée israélienne qui l’a encerclé
dans les eux internationales. Une fois de plus, le gouvernement
israélien a commis un acte de piraterie en arraisonnant un bateau sur
lequel se trouve 16 passagers de 6 nationalités différentes, non
violents, représentants la Flotille internationale 2.
Les autres bateaux étant bloqués dans les ports grecs, la campagne « Un bateau
français pour Gaza » a alors décidé d’en faire le porte-parole de l’ensemble de la
Flottille et a embarqué à son bord, en plus des personnalités françaises prévues,
des représentants des délégations empêchées : Drop Feiler (président des Juifs
Européens pour la Paix), Amira Hass (journaliste israélienne au journal Haaretz),
Ayyache Derraji (journaliste d’Al Jazeera) Jo Leguen (navigateur), Vangelis Pissias
(Grèce)… et plein d’autres : voir informations sur le site de l’UJFP
« Qui l’eut cru ? A deux reprises, au cours de la semaine écoulée, les commandos de marine grecs sont intervenus en mer pour stopper deux bateaux de la flottille qui avaient quitté le port d’Athènes sans autorisation. L’image de soldats grecs armés jusqu’aux dents avait de quoi faire sourire les autorités israéliennes, bien heureuses de ne pas – encore – avoir à intervenir dans cette affaire…
« Il se trouve que le regroupement de la flottille dans plusieurs ports d’Athènes est intervenu au moment où les armées grecques et israéliennes se trouvaient engagées dans d’importantes manoeuvres militaires. Pendant quinze jours, les exercices ont impliqué quatre unités héliportées de Tsahal (les 123e et 124e escadrilles BlackHawk, la 113e escadrille d’hélicoptères d’assaut Apache, etc.)
« Ce n’est pas un secret, depuis la dégradation de ses liens militaires avec Ankara (NDLR : lors de l’attaque de la première Flotille de la Paix par Israël), Israël tente de retrouver un allié stratégique autour du bassin méditerranéen. Privé d’espace aérien turc, l’État Hébreu s’est rapidement tourné vers Athènes pour l’entraînement de ses pilotes… »
On se demande au passage à combien s’élève le coût de ces petits amusements : si on considère que la Grèce, avec ses 11 millions d’habitants, est le 3e importateur de systèmes de défense après la Chine et l’Inde, le 5e acheteur d’armes du monde (le plus souvent françaises, israéliennes, allemandes…), peut-on croire une seconde qu’on va résoudre la « crise grecque » en ratiocinant sur les retraites et les salaires des Grecs de base ? À qui profite la « crise » ?