jeudi, avril 9 2020

Journal de bord 12

Allez donc voir du côté d’Utopia Bordeaux : au mercredi 8 avril (jour 24 de l’après…) nos amis utopiens vous racontent ce qui se dit dans les coulisses du cinéma, les inquiétudes des distributeurs, des producteurs, des réalisateurs… le chamboulement gigantesque que provoque cette pandémie dans la profession cinéma…

En Chine, dans le grand mouvement de dé-confinement en cours là-bas, les salles de cinéma ont été autorisées à ouvrir… mais personne n’a eu envie de s’enfermer dans les salles obscures : avides de se dégourdir les arpions et de respirer l’air frais de la nature après trois mois de confinement, les Chinois se sont précipités massivement vers les zones touristiques : par milliers on les voyait au coude à coude se promener sur les chemins du parc national des monts Huang… alors que l’épidémie régressait, les autorités sanitaires s’inquiètent et redoutent à nouveau que le virus reprenne de la vigueur… le gouvernement a donc fait machine arrière : le parc Huang a refermé ses portes et les salles de cinéma ont a nouveau été bouclées… alors écoutez bien et prenez en de la graine : faudra pas vous coller les uns aux autres le jour où sonnera, guillerette, la cloche du dé-confinement…

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mardi, avril 7 2020

Journal de bord 11

7 avril : une nouvelle semaine de confinement commence… Bravo à Claude qui a été la première a trouver les deux réponses au Quiz 9&10. La première séquence était un extrait de Quatre garçons dans le vent (A hard day’s night) avec les Beatles et sorti en 1964. La séquence suivante : La rose et la flèche du même Richard Lester, réalisé douze ans après le précédent est un passage du merveilleux film où Robin des bois (Sean Connery), brigand au grand cœur qui détroussait les riches au profit des pauvres, retrouve Marianne après une vingtaine d’années passées aux croisades: elle est rentrées au couvent (Audrey Hepburn plus belle que jamais) le temps a passé, mais leurs retrouvailles sont superbes… c’est beau comme l’automne, déchirant et doux… s’il passe un jour à votre portée : ne ratez pas !

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dimanche, avril 5 2020

Les Ciné-Rencontres continuent ! En direct ! En ligne ! Avec vous… mais chez vous

Jeudi 9 avril à 20h30 : eh oui nous pensons à vous ! Toute l’année, dans nos chaleureuses salles, on vous propose d’échanger, de débattre, de penser le monde…. Côte à côte on s’émerveille, on se révolte… Continuons cette expérience et continuons de voir les films côte à côte, mais cette fois-ci en ligne. Jeudi 9 avril à 20h30 ne manquez pas notre projection collective gratuite du documentaire : Hôtel Regina. Tous ensemble de chez soi, on regarde le film au même moment (directement sur notre site) et à la fin du film on se retrouve en direct sur notre page Facebook pour discuter « en live » avec le réalisateur du documentaire Matthias BERGER. Vous pourrez poser vos questions en temps réel, en commentaire du live facebook, ou bien nous les envoyer par mail à l’adresse : tournefeuille@cinemas-utopia.org. Vos questions seront lues en direct par le réalisateur.

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samedi, avril 4 2020

Les films d'horreur se sont trompés

Ce virus nous a tous transformés en voisins bienveillants.

Article de George Monbiot, journaliste au Guardian (traduit de l’anglais par Maryse Petros, le 2 avril 2020) : A Zombie Love Story.

Dans le monde entier, le Covid-19 a déclenché d’innombrables initiatives de voisinage qui constituent une puissante riposte tout à la fois à l’argent venu du gouvernement et à l’argent privé.

Mardi 31 mars 2020.

Nous sommes en train d’assister en temps réel à l’effondrement du néo-libéralisme. Des gouvernements dont la mission était de rétrécir l’État, de réduire les impôts et la dette et de démanteler les services publics sont en train de se rendre compte que les forces du marché qu’ils vénéraient sont incapables de nous protéger de cette crise. La théorie a été testée, et abandonnée presque partout. Il est peut-être faux de dire qu’il n’y avait pas d’athées dans les tranchées, mais il n’y a pas de néo-libéraux dans une pandémie. Le changement est même encore plus intéressant qu’il n’y paraît à première vue. Le pouvoir n’a pas seulement migré de l’argent privé vers l’État, mais des deux à la fois vers tout à fait autre chose : les communs. Dans le monde entier, des communautés se mobilisent là où les gouvernements sont défaillants.

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Journal de bord 10

Satané virus (ou les tribulations immobiles d’une projectionniste de Borderouge au chômage technique) : à vous, l’équipe du cinéma, à vous chers spectateurs.

Avant l’arrivée de ce satané virus, il me paraissait déjà bien compliqué de participer à l’ouverture de ce nouvel Utopia ce 12 Juin dernier. L’impatiente que je suis, n’arrivant pas à accepter qu’un lieu nouveau se crée un jour après l’autre, une chose à la fois et ce avec l’énergie de tout un chacun. Jusqu’à l’arrivée de ce satané virus, j’avais la sensation ingrate de ne pas… Ne pas allez assez vite, assez bien, ni avec assez de temps. 9 mois, que nous avons ouvert les portes de ce nouvel espace et lieu de vie, de rencontres et d’échanges. 9 mois, à ce qu’on dit, juste le minimum pour arriver à poser les bases d’un nouveau projet. À peine le temps de démarrer un début de quelque chose, que bim ! - ce satané virus vient nous stopper dans notre élan. C’est rageant.

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vendredi, avril 3 2020

Journal de bord 9

Je suis allée faire le plein de bonne nourriture au magasin bio près de chez moi aux aurores… curieuse ambiance… étrange, bizarre ! Chacun avait son masque, vrai ou bricolé maison, certains l’avaient coincés avec les lunettes et tous remplissaient à la hâte leur panier en jetant des regards furtifs et méfiants aux 6 personnes tournant dans le magasin, inquiets de garder des distances suffisantes pour ne pas écoper d’un virus qui leur bondirait au nez par surprise, le regard en dessous… drôle de sentiment irréel de se retrouver figurant dans un de ces films de fiction qui peuplent les « nuits fantastiques d’Utopia »… quel monstre allait donc surgir parmi les endives, les carottes et les navets… brrrr ! Ce brocolis me regardait d’un œil bizarre… Pas envie de traîner… en sortant, un escadron de mousquetaires à moustache contrôlaient les laisser-passer.

Mais alors interroge d’entrée Le Monde Diplomatique du mois d’avril : « une fois cette tragédie surmontée… tout recommencera-t-il comme avant… » ce confinement qui nous oblige à un repli sur nous mêmes, aura-t-il été un temps de méditation, de réflexion, de remise en question ?… allons nous bondir hors de notre tanière une fois la contrainte levée en scandant « plus jamais ça ! » quitte à reprendre la Bastille pour obliger nos dirigeants à changer de logiciel… ou allons nous repiquer aussi sec avec nos sales petites habitudes ?

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mercredi, avril 1 2020

Journal de bord 8

Il y a des histoires vraies qui sont plus belles que des contes, des histoire qu’on pourra raconter aux générations futures au coin d’un feu qui pétille l’hiver, à l’ombre du murier, l’été… Il était une fois… c’était dans ces temps où les multinationales prises par une sorte de frénésie folle construisaient partout des bâtiments immenses et laids qui se ressemblaient tous, et on ne savait plus si on était à Cergy Pontoise, à Toulouse ou en Californie… se faisant une sorte de guerre planétaire à mort : laquelle d’entre elles possèderait le plus grand nombre de ces gigantesques hangars où les gens déambulaient comme des morts-vivants en faisant rouler devant eux des caddies plein de choses qui, au trois quart ne leur étaient pas indispensables, et étaient même parfois fort nuisibles pour leur santé, pendant qu’une musique décervelante leur couinait aux oreilles : « ne pas réfléchir, acheter, ne pas réfléchir… ». Bien entendu ces temps sont révolus et, depuis que les cieux leur sont tombés sur la tête, les promoteurs de multinationales ont fait amende honorable et sont tous rentrés au couvent, jeûnent et portent le cilice pour expier leur faute… mais ça c’est après la grande catastrophe de mars 2020… revenons à notre histoire…

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mardi, mars 31 2020

Journal de bord 7

« Si l’on compare la quantité produite, le coût de la production, l’eau et l’énergie consommée, l’emploi créé (on pourrait ajouter la qualité offerte) on arrive à la conclusion qu’il vaut mieux avoir 100 fermes de 50 hectares qu’une seule ferme de 5000 hectares. Je ne pense pas qu’il faille aller jusqu’à revenir à l’ancien, mais il faut trouver un autre équilibre que celui que nous avons fait l’erreur de croire bon »… Ce n’est pas un militant écolo qui formule cette analyse, mais c’est un personnage d’État, ministre de l’agriculture de 1961 à 1966… la plus longue durée pour ce ministère : autant dire que le monsieur a eu l’occasion d’analyser les choses… on le retrouve dans le très beau film d’Agnès Fouilleux Small is beautifull que nous venons de mettre en ligne (voir « les films confinés »).

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lundi, mars 30 2020

Journal de bord 6

Il pleut, il neige, il mouille… c’est la fête à la grenouille ! plus facile pour les confinés de ne pas mettre imprudemment le nez dehors !… Ana Pitoun et Valérie Mitteaux réalisent depuis quelques années, ensemble ou chacune de leur côté, plein de films tout à fait passionnants. Vous avez pu en voir une bonne partie à Utopia : Caravane 55, Kings of the world, 8 avenue Lenine… de Valérie seule : Filles ou garçon, mon sexe n’est pas mon genre, Dreamocracy… Anna : Pologne aller-retour, Smaïn cité Picasso… tous programmés par de nombreux festivals dans plein de pays et très souvent abondamment primés. Ils sont régulièrement programmés sur diverses chaines, notamment Arte. « Le documentaire, c’est une relation au-delà d’un cadre, d’un message, c’est une relation que vous vous mettez à entretenir avec la personne que vous filmez. C’est un contrat de confiance » et c’est toute la richesse de ce cinéma de l’humain, qui nous immerge dans la vie de personnes qui cessent peu à peu de nous être inconnues et au fil des images crée du lien, interroge leur vie et fait évoluer notre regard sur « les autres ». Elles ont du talent, un savoir faire : les images sont belles, le montages précis, les musiques judicieuses… elles ont de l’humour mais surtout une formidable empathie qui passe jusqu’à nous. C’est un cinéma qui n’est ni neutre ni gratuit ; il est fait pour alimenter compréhension et réflexion, et s’il fait rire, émeut, indigne ou touche…. il ne vise jamais bas. C’est un cinéma qui milite pour une humanité plus tolérante et plus juste. « Filmer, c’est écouter avant de regarder » dit Ana, tandis que les personnes qui leur parlent de confiance nous incitent à partager cette curiosité bienveillante qu’elles leur portent. En ces temps de pandémie qui peuvent révéler de la société humaine aussi bien le meilleur que le pire… ce cinéma là nous ouvre une piste vers le meilleur et c’est bien bon.

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samedi, mars 28 2020

Journal de bord 5 : les films du confinement…

Pendant la durée du confinement, nous allons nous efforcer de vous proposer des films qu’on aime, qu’on trouve passionnants, qui ouvrent une fenêtre sur la vie des autres, qui nous aèrent les méninges… La programmation d’Utopia est faite de films choisis parmi ceux qui sortent, mais aussi de pépites rares, puisées au fil de nos recherches, de nos rencontre avec des réalisateurs peu médiatisés… et donc peu diffusés. Tous ceux qui travaillent à Utopia voient des films avant leur mise sur le « marché »  et les films portés par les « distributeurs indépendants » sont visionnés avec une attention toute particulière… Ces passionnés de cinéma qui ne dominent pas « le marché » y jouent pourtant un rôle essentiel parce qu’ils font son renouvellement et sa diversité. Leur rôle de « découvreurs » a une influence réelle sur l’évolution de la « profession », bien au-delà de la moindre part qu’ils prennent dans son économie générale. Côté public, ils sont indispensables pour la frange de plus en plus importante de spectateurs qui ont besoin que le cinéma leur apporte diversité et ouverture et ils résistent grâce à votre curiosité…. Or quand le public évolue dans ses goûts et dans son exigence « le marché » tout entier bouge aussi et les grosses compagnies de distribution suivent l’évolution du public. Les plus grosses compagnies, celles qui ont les plus forts moyens et rayonnent sur le monde entier (particulièrement les américains) influencent la demande du public le plus large, le conditionnent, mais, si le public exprime suffisamment fort une demande, les grosses compagnies tente de répondre à cette demande. Ils sont nombreux les réalisateurs qui ont commencé par être soutenus par les indépendants et ensuite ont été « récupérés » par les plus gros : c’est bien parce que les consommateurs ont commencé à s’intéresser à leur nourriture que les supermarchés se sont mis à offrir un rayon bio…

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