Un peu plus de soutien…

... du côté des artistes israéliens :

Merci Utopia !

Nous soussignés, citoyens israéliens, cinéastes, enseignants et ouvriers de la culture, nous souhaitons remercier le circuit des salles Utopia pour leur décision de décaler la programmation du film israélien A 5 heures de Paris et de programmer le film Rachel en réaction à l’attaque menée par l’armée israélienne sur la flottille de la Liberté. Rachel, de la cinéaste marocaine-israélienne-française Simone Bitton, raconte l’histoire de Rachel Corrie, une militante américaine de 23 ans écrasée par un bulldozer de l’armée israélienne alors qu’elle se posait en bouclier humain pour les habitants de Gaza. Un des bateaux de la flottille « Free Gaza » repoussée par les bulldozers israéliens portait le nom de Rachel Corrie. La décision du réseau Utopia a été prise au moment où le bateau « Rachel Corrie » faisait route vers la Bande de Gaza sous blocus et alors que la comédie sentimentale A 5 heures de Paris sort dans 50 salles à travers la France.


Nous voyons dans la décision d’Utopia la continuation d’une longue tradition de programmation de films israéliens et palestiniens et d’un engagement profond aux côtés de la culture, des spectateurs et des cinéastes. C’est à la lumière de cet engagement qu'Utopia a modifié son programme et a proposé à ses spectateurs de connaître en profondeur la réalité à Gaza – à travers les yeux d’une cinéaste israélienne. Il ne s’agit pas de censure. Personne n’appelle au boycott des artistes israéliens. Il s'agit d'un acte de solidarité citoyenne, solidarité avec les civils palestiniens de Gaza, avec les membres du mouvement international de solidarité et avec des citoyens israéliens comme nous, qui aspirent à une vie fondée sur l’égalité et la justice en Israël-Palestine.

Malheureusement, la machine de propagande israélienne utilise également la création artistique, y compris le cinéma, pour donner d'Israël l’image d’un Etat démocratique et éclairé, afin de camoufler des crimes de guerre, la ségrégation, l’occupation et la répression.
L'establishment israélien inaugure des campagnes de « repositionnement » publicitaire et des opérations d'image de marque en collaboration avec le ministère des affaires étrangères et celui de la culture, alors qu'en Israël, la ministre de la culture répète que « le cinéma israélien prouve à chaque fois que la culture est la meilleure ambassadrice de l’Etat ». La même ministre s'en prend violemment et publiquement à toute critique de l’occupation et de l'apartheid, que celle-ci soit exprimée par des artistes citoyens israéliens ou étrangers.

Le gouvernent israélien emploie un appareil de terreur et de censure contre toute possibilité d’expression artistique palestinienne libre. Cet appareil persécute des artistes et des intellectuels palestiniens, empêche des projections de films, des conférences académiques et des évènements culturels. Et interdit l’entrée sur le territoire aux artistes et intellectuels internationaux qui souhaitent exprimer leur solidarité avec les opprimés.

Nous refusons de faire partie de cette machine bien huilée de propagande, nous refusons de prendre part au camouflage de l'occupation et de la répression et de contribuer à la création d’une image de « démocratie éclairée ». Nous refusons toute tentative de transformer le persécuteur en persécuté, et l’agresseur en agressé – que ce soit dans les eaux internationales ou dans le monde de la culture.

Nous sommes heureux que les gens d’Utopia soient nos alliés et partenaires dans notre combat pour l’égalité et la justice.

Merci Utopia !

Premiers Signataires :

Hannan ABU-HUSSEIN, artiste visuel

Udi ALONI, réalisateur

Ariella AZOULAY, cinéaste et essayiste

Mohammad BAKRI, réalisateur et comédien

Saleh BAKRI, comédien

Daphna BARAM, écrivaine

Yael BERDA, sociologue, poète

Tamar BERGER, écrivaine

Haim BRESHEETH, cinéaste et universitaire

Amit BREUER, productrice

Shai CARMELI POLLAK, réalisateur

Sami Shalom CHETRIT, cinéaste, écrivain, poète

Scandar COPTI, réalisateur

Yasmeen DAHER, poète

Anat EVEN, réalisatrice

Jack FABER, artiste visuel

Avner FAINGULERNT, réalisateur, directeur de l'école de cinéma Sapir à Sderot

Yael FREIDMAN, enseignante en cinéma

Gali GOLD, universitaire, programmatrice de cinéma

Natalie HAZIZA, réalisatrice

Ala HLEHEL, écrivain et scénariste

Avi HERSHKOVITZ, réalisateur

Rachel Leah JONES, réalisatrice

Hagit KEYSAR, artiste visuelle

Makram KHOURY, comédien, metteur en scène

Yael LERER, éditrice, éditions Andalus

Aim Deuelle LUSKI, universitaire, artiste visuelle

Yosefa LOSHITZKY, universitaire,

Juliano MER-KHAMIS, cinéaste, metteur en scène, comédien

Erez MILER, artiste visuel

Ruchama MARTON, présidente de PHR

Rela MAZALI, écrivaine

Amal MURKUS, chanteuse

Dorit NAAMAN, universitaire, vidéaste

Idit NATHAN, artiste visuelle

Judd NE'EMAN, réalisateur, lauréat du Prix Israël du Cinéma

Ofer NEIMAN, universitaire

Ilan PAPPE, historien

Erez PERI, directeur du Festival des Films de Sud à Sderot

Zmira RON, metteur en scène

Oz SHELACH, écrivain

Eyal SIVAN, réalisateur

Renee SIVAN, muséologue

Mati SHEMOELOF, poète

Amir TERKEL, cinéaste

Eran TORBINER, réalisateur

Einat WEIZMAN, comédienne


Commentaires

1. Le vendredi, juin 18 2010, 17:36 par fanou

Bravo et merci à Utopia et aux artistes israéliens qui ont tenu à manifester leur soutien à un acte de protestation légitime, que la presse mainstream et autres commentateurs vertueux ont épinglé comme "boycott culturel" avec autant de malhonnêteté que certains membres de ce gouvernement parlant de boycott des produits casher à propos de la campagne BDS (Boycott - désinvestissement - Sanctions)

2. Le samedi, juin 19 2010, 21:34 par yentl

je suis également israélien et je n'accepte pas qu'on m'impose une censure sur le film à cinq heures de Paris au profit du film Rachel car les deux films auraient très bien pu être programmés en parallèle pour servir le débat démocratique. Aucune démocratie n'a jamais revendiqué l'expression exclusive d'un parti au détriment d'un autre qui lui est opposé. Ce n'est pas parce que à cinq heures de Paris ne présente pas le même caractère pro-palestinien que Rachel que ce film tout autant indépendant et particulièrement original m'a -t-on dit doit être assimilé arbitrairement à un discours ou à un parti politique qu'il ne représente en rien. C'est un film indépendant israélien et il a le droit d'être présenté au même titre qu'un autre.
Votre manière de revendiquer la censure me semble malsaine et de mauvaise foi

3. Le dimanche, juin 20 2010, 01:40 par Alex

Où comment censurer avec bonne conscience...

4. Le dimanche, juin 20 2010, 13:53 par Thunder Heart

@yentl : affligent !
Les films palestiniens sont-ils diffusés en israël ?
Qu'est-ce qu'on a à foutre d'une minable comédie diffusée, de plus, dans 50 salles parisiennes ?
En comparaison "Rachel" est un édifiant documentaire qui fait acte de salubrité publique internationale !
D'autant plus que lui a été honteusement (médiatiquement) banni. Les salles Utopia ont simplement fait preuve de solidarité simultanée avec le navire de la paix baptisé du nom de l'héroïne (une vrai !) du film de Simone Bitton, arraisonné par les barbares sionistes qui se disent juifs...(quel blasphème). Ils jettent l'opprobre sur toute une communauté, mais en plus la mettent en danger en attisant les braises de antisémitisme. Mais n'est-ce pas en vérité le but recherché ???
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5. Le mardi, juin 22 2010, 11:30 par Bakoback

@Thunder Heart

Un florilège de bêtise …Permettez moi de vous décerner le bonnet d’âne de l’inculture et l’absurdité…Vous trempez depuis trop longtemps dans le bain de la pensée unique !

Faites attention, un jour vous pourriez être surpris du renversement de situation !