Le CNC provoque la déprogrammation d'un film israelien !

Rose à crédit, le très beau film d’Amos Gitaï, qu’on pensait vous montrer prochainement, ne sortira pas en France. Nos camarades d’Avignon et Saint-Ouen l’Aumône, qui l’avaient programmé en sortie nationale, n’ont pas eu notre chance. La raison, que certains pourraient trouver absurde alors que les copies du film ont été tirées et que les affiches sont déjà mises en place, est toute simple : le film n’a pas reçu l’agrément cinéma du CNC.

Il faut savoir que Amos Gitaï a financé le film avec une majorité d’argent de la télé, qu’il l’a tourné comme un film de cinéma, en réalisant une version télé plus courte de quinze minutes. La commission du CNC a estimé qu’il n’y avait pas deux versions différentes et donc que le film était pour la télévision et pas pour le ciné. Cette situation nouvelle pour Ad Vitam, le distributeur ayant acheté les droits cinéma, change complètement la donne.

Pour faire bref, France 2 qui a financé le film et en sera le diffuseur télé a prévenu que si Roses à crédit sortait d’abord au cinéma, elle considèrerait, puisque le CNC a estimé qu’il n’y avait pas deux versions différentes du film, qu’il était de cinéma et non de télévision. À ce titre elle estime donc qu’elle n’aurait pas dû le financer et qu’elle souhaitera être remboursée… Dans ces conditions Ad Vitam a décidé de ne pas sortir le film. À lire aussi l’excellent article de Jean-Michel Frodon sur Slate.fr.

PS : vous aurez noté le caractère joueur du titre, en référence à l’« affaire » de la déprogrammation d’À 5h de Paris qui vous avait tenu en haleine tout l’été…