Journal de bord d'Utopia Borderouge et Tournefeuille 4

La civilisation du poisson rouge… c’est un bouquin dont je vous recommande la lecture : pas gros, vite lu, mais grosse réflexion à la clé. On le voit bien, partout et en tous lieux impossible de passer du temps avec quelqu’un sans qu’il lorgne du coin de l’oeil les messages qui arrivent sur son portable. Des jeunots de ma connaissance, dorment avec, se réveillent la nuit pour le cas où ils auraient loupé le message de leur vie, branchés en permanence sur des relations artificielles, ponctuées de likes et de fake news… et tous perdent l’habitude de la lecture, de la réflexion longue, on Tweete plus vite que son ombre, on facebooque, on survole, le cortex orbito frontal à force d’être mis au chomage technique finit par ne plus permettre à son propriétaire de voir plus loin que le bout de son nez…

70% des français reconnaissent être dépendants des écrans, tous supports confondus… et les Etats Unis sont à la pointe : les jeunes américains consacrent plus de 8 heures par jour aux technologies du divertissement : jeux videos, vidéos en ligne et réseaux sociaux… hantés par l’angoisse de voir leur nombre « d’amis », de « like » diminuer et perdent le sens de la relation vraie, celle qui se construit doucement sur l’observation et l’écoute… se laissant happer par un conditionnement qui les conduit à perdre le discernement et à gober n’importe quels mensonges manipulateurs. Comme un virus dévastateur les idées courtes se répandent et obstruent la machine à penser tout seul, à réfléchir…

On est confinés bordel ! Et il y en a qui passe leur temps accrochés à des échanges couillons à des divertissements décervelants… c’est le moment où jamais de refuser de se laisser infantiliser, ratatiner le mental, de ne pas se laisser asservir par ceux qui sont derrière ces machines… et si on en profitait pour réfléchir et lire, lâcher un peu les réseaux sociaux pour se mettre à une autre utilisation des nouvelles technologies… car ce truc là, et c’est souvent ce qu’en pensaient ses créateurs auraient pu, peut être encore un moyen de libération, d’approfondissement de la réflexion en nous liant avec toutes les connaissances du monde…

Facebook = 2,5 milliards d’utilisateurs dans le monde chaque mois, WhatsApp = 2 milliards… Twitter, c’est petit bras avec ses 152 millions de tweets quotidiens…. pour commencer, on pourrait se demander d’où sortent et comment fonctionnent Facebook, WhattsApp, Twitter, toutes ces choses qui nous paraissent gratuites et qui doivent bien se payer quelque part puisque ses initiateurs possèdent les plus grosses fortunes mondiales… tirer le fil de la réflexion, creuser, enquêter… et on pourrait simultanément aller voir ceux qui refusent la soumission passive à internet et se font les acteurs d’un numérique instrument de liberté et d’échanges réels… si on allait voir du côté des logiciels libres et des associations qui s’interrogent sur un internet du réel, qui ne vous prend pas pour des consommateurs abrutis, mais pour des internautes pensants… Ce site contient plein d’informations sur le sujet, il y a eu plein de débats à Utopia, certains disponibles sur ce blog dans les enregistrements.

Quiz 3 : l’extrait suivant est issu d’un film qui est est à la fois un document incroyable par ses conditions de tournage, ses qualité cinématographique, et son intérêt historique immédiat tout en étant au coeur de le la naissance de la déflagration à venir. Le passage choisi est un rappel que Julian Assange est lui aussi confiné dans les prisons anglaises, dont l’isolement et ses conditions de détentions mettent sa santé mentale et physique en danger mortel, danger aggravé par la crise du Covid19 et sa gestion désastreuse par le gouvernement anglais. Il est plus que jamais important de faire pression pour obtenir sa libération.

Vous pouvez aussi voir en ce moment une petite série documentaire, Invisibles, les travailleurs du clic, sur les aspects moins connus du fonctionnement de ces plateformes, ses conséquences sur le monde du travail, vous savez bien, par exemple ces coursiers exploités et mal payés qui sillonnent à vélo durant la quarantaine les rues désertes de Babylone pour livrer des repas issus souvent de l’industrie de la malbouffe. Ces coursiers qui sillonnaient impertubablement il y a à peine quelques mois ces mêmes rues remplies de membres du personnel soignant qui manifestaient pour sauver l’hôpital public et se faisaient gazer et matraquer par le même gouvernement qui les appelle à l’aide aujourdhui. Série documentaire qui évoque aussi cette profession masquée par ses employeurs, presque honteuse, celle des modérateurs de nos excés et des campagnes de manipulation de l’opinion sur les réseaux sociaux, vous savez bien, ces « fake news » dont nous rebattent les oreilles souvent ceux-là mêmes qui en génèrent le plus…