Journal de bord 8

Il y a des histoires vraies qui sont plus belles que des contes, des histoire qu’on pourra raconter aux générations futures au coin d’un feu qui pétille l’hiver, à l’ombre du murier, l’été… Il était une fois… c’était dans ces temps où les multinationales prises par une sorte de frénésie folle construisaient partout des bâtiments immenses et laids qui se ressemblaient tous, et on ne savait plus si on était à Cergy Pontoise, à Toulouse ou en Californie… se faisant une sorte de guerre planétaire à mort : laquelle d’entre elles possèderait le plus grand nombre de ces gigantesques hangars où les gens déambulaient comme des morts-vivants en faisant rouler devant eux des caddies plein de choses qui, au trois quart ne leur étaient pas indispensables, et étaient même parfois fort nuisibles pour leur santé, pendant qu’une musique décervelante leur couinait aux oreilles : « ne pas réfléchir, acheter, ne pas réfléchir… ». Bien entendu ces temps sont révolus et, depuis que les cieux leur sont tombés sur la tête, les promoteurs de multinationales ont fait amende honorable et sont tous rentrés au couvent, jeûnent et portent le cilice pour expier leur faute… mais ça c’est après la grande catastrophe de mars 2020… revenons à notre histoire…

Un jour (en 2009 ?) dans la périphérie de Toulouse, à Plaisance du Touch, le bruit courut que des sapajous avaient le projet gigantesque de bétonner les derniers champs verdoyant encore disponibles sur la commune au détriment des oiseaux du Bon Dieu et des canards sauvages… Progresso Marin fut le premier à donner l’alerte… et tous les citoyens de la place se regroupèrent autour de sa barbe brune et de ses harangues… Ah, il avait de la gueule Progresso ! On l’aimait ! Le bon sens de ses propos et la fougue de ses paroles rassemblèrent une bonne grosse poignée de résistants qui, faisant feu de tout bois et ne négligeant aucune arme, manifestèrent, filmèrent, chantèrent, dansèrent et intervinrent par tous les moyens possibles pour informer de leur désaccord, les responsables comme le petit peuple. Il y eut des actions en justice, chacun apporta son écot… Progresso mourut en route mais il continua à suivre l’épopée de ses camarades depuis son nuage céleste…

Dix ans de résistance après… le groupe de citoyens irréductibles a fini par emporter le morceau : la multinationale Unibail-Rodamco renonce à son projet pharaonique si sottement nuisible et à contre sens de l’histoire. Val Tolosa est cliniquement mort… Mais le plateau de la Menude reste extrêmement attractif pour d’autres prédateurs en leur genre… méfiance ! Le Collectif de citoyens ne relâche pas sa vigilance : vous pouvez suivre leurs formidables aventures sur leur site, palpitant à consulter et riche d’enseignements… il y a même des films à voir… www.gardaremlamenude.com

Quiz 7 : on ne quitte pas la région et cet extrait se passe en Ariège… un film formidable, du « made in Occitanie », produit, réalisé, filmé avec le soutien d’acteurs régionaux et sorti dans les salles Utopia qui le reprogramment régulièrement… il a d’ailleurs fait l’ouverture d’Utopia Borderouge… un film plein de bon sens, d’humour et de belles personnes qui nous raconte une histoire pas si lointaine, et parlent si bien du présent, du futur et du bon sens si près de chez nous et qu’on s’étonne que les « responsables » de tout poil n’en ait pas encore tiré quelque enseignement… mais il se pourrait que les choses changent : dans cette séquence, ce monsieur qui a l’air de sortir du passé nous parle d’avenir comme personne…