mardi, juin 28 2011

Respecter la lumière dans les salles obscures

On a appris ces jours-ci que le CNC s’apprête à aménager la norme du cinéma numérique pour l’équipement 3D des circuits, au détriment de la qualité pour les projections 2D : autrement dit, on marche sur la tête… À ce compte-là, personne ne devrait voir d’inconvénient à ce que les salles indépendantes aménagent la norme pour leurs besoins d’équipement des écrans de moins de 10m, non ? Ça tombe bien…

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La sale bobine du cinéma numérique

La révolution numérique est en marche et elle nous file le bourdon en raison de ses fondements même : conçue et imposée par les sept principaux studios américains, elle consacre la révolution de l’éphémère, de la consommation rapide et du contrôle des contenus par une poignée d’industriels. C’est une révolution commerciale et fatalement culturelle qui tend à imposer un mode de fonctionnement à la planète entière, fondée sur le contrôle total autant que paranoïaque de la filière cinéma, de la production jusqu’au salon des particuliers en passant par la salle… L’obsession du piratage n’étant pas un des moindres arguments pour justifier un « verrouillage » à tous les étages, qui est aussi un moyen d’imposer une stratégie commerciale.
Le format 35mm, bonne vieille pellicule argentique, n’était plus rentable pour les industriels : les projecteurs de cinéma, faits pour durer des dizaines d’années et même plus pour peu qu’on les bichonne avec délicatesse, restaient trop longtemps sur leur socle. La « révolution » Dolby et simultanément ou presque la « révolution » multiplexe avaient stimulé le marché un temps… La « révolution » numérique est désormais à l’ordre du jour et ce qu’on nous vend comme un progrès est en réalité un moyen de faire encore plus de profits pour certains au détriment de la diversité culturelle et de la préservation de l’emploi.

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mercredi, janvier 12 2011

Les salles indépendantes seront-elles les « dindons de la farce » numérique ? [MAJ]

Plaidoyer pour une diversité culturelle et un cinéma numérique durables [MAJ] (nous re-publions ce texte initialement paru le 18 mars 2010, qui même s’il est toujours d’actualité, demandait à être un peu mis à jour) [/MAJ]

L’exploitation cinématographique est à l’aube de changements technologiques propres à bouleverser l’équilibre de la profession, mettant en péril un nombre important de salles du parc français, et par là même la diversité culturelle. Le CNC a travaillé dur à élaborer un mécanisme de fonds de mutualisation (voir document en annexe) qui aurait permis de préserver l’existence de ces salles en les aidant dans la transition vers la projection numérique. Mais ce mécanisme n’a pas été approuvé, contre toute attente de la profession, par l’Autorité de la Concurrence, alors qu’au même moment, le dernier grand groupe à ne pas s’être encore équipé annonçait la numérisation de ses 800 écrans, accélérant le basculement de l’exploitation vers cette nouvelle technologie. C’est un coup dur pour la profession, mais le communiqué de l’Autorité de la Concurrence ne manque paradoxalement pas d’intérêt et nous devrions saisir cette opportunité pour approfondir notre réflexion sur les implications de cette mutation, et dépasser une déception légitime. C’est dans cet esprit que les salles ISF tiennent à proposer quelques pistes de réflexion.

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mercredi, octobre 20 2010

Si vous ne savez pas le faire bien, faites-le en 3D

Make it in 3DDepuis cet été, les signaux d’un éclatement précoce de la bulle technologique 3D se sont multipliés, et cela à peine huit mois après le début de la bulle avec Avatar !

Tout a commencé avec une interview de Christopher Nolan dans les Inrocks, dans laquelle l’auteur d’Inception (le carton au box office de cet été quand même…), grand amateur et connaisseur d’effets visuels au cinéma, n’a pas de mots trop durs pour dire tout le mal qu’il pense de cette technologie. On citera : « il m’est difficile de regarder un film en 3D et d’oublier que je regarde un film, surtout avec les lunettes et la fadeur de l’image, car on perd de la lumière. En plus, parler de 2D est un abus de langage. L’oeil humain voit en 3D. L’essence du cinéma et de toute prise de vues, c’est l’illusion en trois dimensions. On peut parvenir à des effets de profondeur incroyables avec les techniques déjà existantes […] Forcer à la 3D, j’appelle ça jeter le bébé avec l’eau du bain. Il faut préserver la qualité initiale de l’image avant toute chose. »

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dimanche, juin 6 2010

Sans Pop-corn, sans Pub, sans 3D… et sans grosses lunettes qui vous donnent l’air con

Pour sûr, on n’est pas vraiment copains avec la 3D, cette nouvelle bulle technologique rendue incontournable par l’effet jack-pot d’Avatar conjugué à l’obsession des industriels de nous fourguer toujours plus de camelote. Un avatar calamiteux qui, après avoir tourné la tête des grands circuits de diffusion, est en train de rendre maboul les élus du peuple de gauche dont il faut bien convenir, hélas, qu’ils n’en sont pas, dans certaines régions viticoles, à leur première crise de delirium tremens. Il n’étonnera personne que ce soit le cas à Bordeaux où, à l’issue de libations effrénées, le Conseil Régional s’est mis en tête de prêter la main et un argent public devenu rare (c’est bien ce qu’ils nous cornent aux oreilles chaque jour) au plus large développement possible de la 3D. Il se confirme, en effet, dans un article paru dans le journal Sud-Ouest du 12 mai, qu’un troisième cinéma, le Jean Eustache (pauvre Jean Eustache !), cinéma associativo-municipal bien connu à Pessac dans la banlieue de Bordeaux, ne fait pas mystère, malgré son statut de salle publique subventionnée classée Art et Essai, de son impatience ardente à pouvoir bénéficier, comme les grands groupes, de cette attraction à 95 000 euros, avec cette nuance de taille que l’argent de cette imbécillité serait pris directo dans la poche du contribuable pour donner du relief à une industrie qui nous gave déjà de sous-produits US…

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