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samedi, mars 28 2020

Journal de bord 5 : les films du confinement…

Pendant la durée du confinement, nous allons nous efforcer de vous proposer des films qu’on aime, qu’on trouve passionnants, qui ouvrent une fenêtre sur la vie des autres, qui nous aèrent les méninges… La programmation d’Utopia est faite de films choisis parmi ceux qui sortent, mais aussi de pépites rares, puisées au fil de nos recherches, de nos rencontre avec des réalisateurs peu médiatisés… et donc peu diffusés. Tous ceux qui travaillent à Utopia voient des films avant leur mise sur le « marché »  et les films portés par les « distributeurs indépendants » sont visionnés avec une attention toute particulière… Ces passionnés de cinéma qui ne dominent pas « le marché » y jouent pourtant un rôle essentiel parce qu’ils font son renouvellement et sa diversité. Leur rôle de « découvreurs » a une influence réelle sur l’évolution de la « profession », bien au-delà de la moindre part qu’ils prennent dans son économie générale. Côté public, ils sont indispensables pour la frange de plus en plus importante de spectateurs qui ont besoin que le cinéma leur apporte diversité et ouverture et ils résistent grâce à votre curiosité…. Or quand le public évolue dans ses goûts et dans son exigence « le marché » tout entier bouge aussi et les grosses compagnies de distribution suivent l’évolution du public. Les plus grosses compagnies, celles qui ont les plus forts moyens et rayonnent sur le monde entier (particulièrement les américains) influencent la demande du public le plus large, le conditionnent, mais, si le public exprime suffisamment fort une demande, les grosses compagnies tente de répondre à cette demande. Ils sont nombreux les réalisateurs qui ont commencé par être soutenus par les indépendants et ensuite ont été « récupérés » par les plus gros : c’est bien parce que les consommateurs ont commencé à s’intéresser à leur nourriture que les supermarchés se sont mis à offrir un rayon bio…

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vendredi, mars 27 2020

Journal de bord d'Utopia Borderouge et Tournefeuille 4

La civilisation du poisson rouge… c’est un bouquin dont je vous recommande la lecture : pas gros, vite lu, mais grosse réflexion à la clé. On le voit bien, partout et en tous lieux impossible de passer du temps avec quelqu’un sans qu’il lorgne du coin de l’oeil les messages qui arrivent sur son portable. Des jeunots de ma connaissance, dorment avec, se réveillent la nuit pour le cas où ils auraient loupé le message de leur vie, branchés en permanence sur des relations artificielles, ponctuées de likes et de fake news… et tous perdent l’habitude de la lecture, de la réflexion longue, on Tweete plus vite que son ombre, on facebooque, on survole, le cortex orbito frontal à force d’être mis au chomage technique finit par ne plus permettre à son propriétaire de voir plus loin que le bout de son nez…

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jeudi, mars 26 2020

Journal de bord d'Utopia Borderouge et Tournefeuille 3

Pendant le confinement, les projets continuent: un nouveau cinéma Utopia devrait voir le jour l’année prochaine, à l’initiative des élus de Pont Sainte Marie et d’une valeureuse permanente d’Utopia… Un cinéma du futur, écolo comme tout, à énergie positive et toilettes sèches bien moins propagatrices de microbes et virus… le petit dossier de présentation vous intéresserait beaucoup, il contient tous les fondamentaux d’Utopia et peut apporter des pistes de réflexions à ceux qui rêvent de créer leur petit cinoche… le contraire des multiplexes qui continuent à se construire un peu partout, qu’ils soient d’initiative privée ou publique, et dont on peut interroger la pertinence par ces temps de pandémie qui bousculent l’ordonnance des choses… la culture populaire à côté de chez vous, pas chère, garantie sans 3D, sans pop-corn et sans blockbusters… toutes ces choses qui polluent l’environnement sans nécessité et nuisent à la santé du corps et de l’esprit… un petit cinéma qui s’attache à l’essentiel : des films ouverts à toutes les cultures du monde, qui ne se contentent pas de « créer du temps de cerveau disponible pour Coca Cola », mais qui aide à voir et à comprendre l’autre, du plus proche au plus lointain, autant que soi-même…. bref, un petit cinoche ambitieux ouvert au plus large public, stimulateur d’imagination et de rêve, qui cultive le plaisir d’être ensemble, essaie de se construire contre les préjugés de toute sorte…

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mercredi, mars 25 2020

Journal de bord d'Utopia Borderouge et Tournefeuille 2

Dans ma salle de bain, il y a une petite souris. Je m’en suis aperçue parce qu’elle laissait ses crottes à côté du lavabo après avoir grignoté mon savon… Un soir, j’ai fini par voir son ombre furtive filer contre les tuyaux… Pour l’attraper, j’ai mis des petits morceaux de brioche sur le meuble dans une cage/piège = un petit morceau dans le sas qu’elle peut facilement atteindre pour l’appâter et lui donner le désir de poursuivre, un deuxième délicatement placé sur la partie qui bascule et devrait s’ouvrir comme une trappe pour la confiner, enfin ! Le troisième morceau, le plus gros, trône dans la deuxième partie de la cage, celle d’où elle ne pourra plus sortir… Mais elle est futée la diablesse… je l’ai d’ailleurs aussitôt appelée Algernon (avez vous lu Des fleurs pour Algernon ?). Elle a bouffé la moitié du premier morceau et a du en déduire que j’étais bien intentionnée puisque, ce matin, je l’ai surprise, la coquine, pas effarouchée du tout, debout sur la cage, à me regarder (en respectant les consignes de confinement = 2 m) son petit museau pointu me narguant tant que je restais immobile, puis disparaissant au moindre mouvement de ma part.

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lundi, mars 23 2020

Fratelli d'Italia !... Journal de bord d'Utopia Borderouge et Tournefeuille 1

À l’heure où je commençais ce texte, c’était pour l’édito… il y a une dizaines de jours… on préparait la nouvelle gazette et trois fois par jour la Fédération des cinémas nous communiquait les nouvelles du petit monde du cinéma : il y avait panique à bord, l’un après l’autre, les distributeurs différaient la sortie de leur film, certains espéraient tenir coûte que coûte, on envisageait un fonctionnement restreint, les réunions de crise se succédaient… On imagine la catastrophe pour un distributeur indépendant, dont l’existence peut être remise en question à chaque sortie de film… on avançait, mais on commençait à se demander si notre imprimeur allait pouvoir nous livrer la gazette… vous connaissez la suite… Les italiens récemment confinés chez eux inventaient une formidable façon de ne pas se laisser aller au pessimisme et pour la première fois, se donnaient rendez vous : à leur fenêtre, à leur balcon tous se sont mis à chanter « Fratelli d’Italia »… et ont continué depuis : et tant pis pour ceux qui chantent mal, qui chantent faux, qui couinent qui coassent, accompagnent en tapant sur une casserole, jouent du flutiau, du pipeau… Tutti a casa, certes ! Mais pas vraiment séparés : continuer à vivre, à faire collectif, à ne pas se laisser dévorer par l’inquiétude, ne pas se laisser gagner par la parano, la peur de l’autre… rester solidaires ! C’était un joli symbole, émouvant comme un film de Comencini ou de Capra (dont on se souviendra ici qu’il est d’origine italienne). Depuis, les choses se sont précipitées la situation se tend chaque jour davantage, nous voilà aussi confinés et, passé le premier moment à déblayer l’administratif, vous nous manquez, le cinéma nous manque… Patrick, le fantôme d’Utopia Bordeaux vous raconte très bien ce que nous éprouvons en parcourant les Utopia sans vous… L’équipe de Bordeaux a lancé l’idée d’un Quiz auquel vous pouvez tout à fait participer, avec des extraits de films…

Ici une fois réglé les premiers problèmes, on réfléchit à comment garder avec vous ce lien qui nous est cher, et comment vous faire participer… histoire de savoir si vous pensez à nous, si Utopia vous manque aussi. Le site d’Utopia pourrait devenir un lieu de rassemblement, d’échanges virtuels. Vous pouvez nous écrire, nous faire des suggestions, nous raconter ce qu’il vous plaira, qu’on sache comment vous allez, ce que vous faites, les films que vous aimeriez qu’on programme à nouveau, ceux qui vous ont ému, fait rire, Envoyez votre prose! Et on essaiera de les ajouter dans le blog des profondeurs, ou dans une rubrique créée pour l’occase : felicite.films@cinemas-utopia.org.

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mercredi, avril 24 2019

Borderouge : L'attente et le désir…

Borderougeoises, Borderougeois !… Habitants des quartiers et petites villes alentours, Tournefeuillus en vadrouille… pardonnez nous ! Nous nous couvrons la tête de cendres, nous nous flagellons, nous nous mortifions, nous revêtons le cilice, dépités d’avoir dû annuler projections et festivités annoncées dans la gazette précédente.
On vous explique : la gazette partait chez l’imprimeur le 18 mars et nous étions tellement confiants en nos architectes, entreprises, bureaux d’étude et de contrôle que nous avons anticipé la décision de la Commission de Sécurité qui devait se réunir le 4 avril… hélas ! Nous battons notre coulpe ! Il manquait au dossier les plans réactualisés par rapport au permis de construire initial, il fallait des vérifications supplémentaires, des points de réglementation à discuter : rien qui mette en péril vos chères vies, mais la réglementation est la réglementation, il faut respecter et ne pas vendre la peau de l’ours avant qu’il ait consenti… nous le saurons, vous le saurez, ils et elles le sauront… Fort de cette expérience et, puisque à nouveau nos dates de gazettes ne s’accordent pas bien avec celles des réunions de la Commission de Sécurité, nous attendrons que la commission du 6 mai ait eu lieu et donc la gazette suivante pour vous annoncer de nouvelles dates…

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mercredi, avril 17 2019

Contre temps : le ciné Borderouge ouvrira plus tard que prévu !

Nous en sommes tout désappointés, mais la Commission de Sécurité qui s’est réunie le 4 avril a demandé des compléments de dossier concernant les quelques modifications apportées au permis de construire… Nos architectes et bureau d’étude transmettent les pièces demandées cette semaine, mais la nouvelle commission ne pouvant se rassembler que le 6 mai, nous ne pourrons fixer la date définitive qu’à partir de ce moment là. On espère le 7 juin, mais encore faut-ils qu’ils soient d’accord.

Le côté positif de la chose, c’est qu’on va pouvoir peaufiner, accrocher les tableaux, l’herbe et les fleurs que nous avons semé seront à point pour l’ouverture, et le bistrot finira tranquillement son installation… Nous sommes contraints d’annuler toutes les séances annoncées sur cette gazette (disponible dans l’entrée du ciné). Celles à paraître le 23 avril puis le 29 mai vous en diront plus… en attendant, l’équipe de Tournefeuille (et celle du Cosmo) se fera un plaisir de vous recevoir… Et vous pouvez nous contacter au 0561505043, ou par mail borderouge[at]cinemas-utopia[point]org

Mille excuses désolées pour ce contre temps !

mercredi, février 13 2019

C’était au mois de mars 2003...

C’était au mois de mars 2003… dix ans tout juste après qu’Utopia Toulouse ait ouvert ses portes. Pas moins de 1500 personnes s’étaient pressées ce jour-là pour découvrir le nouveau ciné : il y avait du beau monde, la compagnie Emmanuel Grivet nous avait régalés de quelques entrechats et pantomimes, notre maire (Claude Raynal) s’était fendu d’un savoureux discours piqué de ces pointes d’humour vachard dont il a le secret ; on avait bu, parlé, chanté, dansé un peu…

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Tout ça avait commencé parce qu’un jour, l’adjointe à la culture de Tournefeuille (Dany Buys), à l’issue d’une de ces soirées mouvementées d’Utopia Toulouse où elle avait relevé le gant d’un défi lancé aux politiques locaux autour du film La Conquête de Clichy, nous avait proposé de venir prendre notre part dans le paysage culturel que l’équipe municipale dessinait pour Tournefeuille. Intrigués, on était venu y voir de plus près : ces élus-là nous plaisaient bien, non pas que Dany nous ait fait la danse des 7 voiles, mais on avait aimé leur façon modeste et ambitieuse de faire de la culture le point fort de leur politique locale : ni élitisme, ni gabegie, mais une ouverture large à tous sans exclusive. Leurs copains de parti (le PS) leur avaient pourtant déconseillé de faire appel à ces trublions incontrôlables dont ils n’aimaient guère les mauvaises façons…

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mercredi, novembre 28 2018

Toulouse Borderouge, le cinéma et le mûrier...

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C’est un magnifique mûrier plus que bicentenaire… Un des derniers survivants à Toulouse de l’époque où Colbert avait fait planter des arbres pour l’élevage des vers à soie… Un mûrier aux branches noueuses qui, l’été, protège de son ombre fraîche les passants venus rêver là, les amoureux débutants, les jeux des petits enfants… puisant son eau dans un puits jamais à sec, juste à portée de ses racines.

Dans un quartier de Borderouge où depuis des années poussent les immeubles de toutes sortes, les pelleteuses se sont agitées sans discontinuer autour de notre arbre, le béton a gagné du terrain partout, menaçant régulièrement son existence… et pourtant le mûrier est toujours là, résistant à tout par la grâce miraculeuse d’une poignée d’amoureux de la nature ligués pour protéger cet unique vestige d’une histoire dont il ne reste plus grand chose (exceptée, à quelques mètres, la « ferme Niboul »), et qui n’ont eu de cesse de manifester en rappelant que la loi du 26 janvier 1941 protège les mûriers. Grâces leur soit rendues.
La construction des trois petites salles Utopia en a été tourneboulée : une branche empêchant l’installation des échafaudages nécessaires à l’érection d’un mur en béton banché, la question s’est posée de trancher dans le vif, on a discuté, tourné autour du mûrier, consulté les jardiniers de Toulouse, si bien que nos valeureux architectes, après s’être arrachés quelques cheveux, ont revu leur copie : ils ont trouvé une solution de rechange qui préserverait la branche menacée. Vous verrez : c’est ce qui explique la différence de texture du mur qui se trouve à côté du mûrier.

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