Il pleut, il neige, il mouille… c’est la fête à la grenouille ! plus facile pour les confinés de ne pas mettre imprudemment le nez dehors !… Ana Pitoun et Valérie Mitteaux réalisent depuis quelques années, ensemble ou chacune de leur côté, plein de films tout à fait passionnants. Vous avez pu en voir une bonne partie à Utopia : Caravane 55, Kings of the world, 8 avenue Lenine… de Valérie seule : Filles ou garçon, mon sexe n’est pas mon genre, Dreamocracy… Anna : Pologne aller-retour, Smaïn cité Picasso… tous programmés par de nombreux festivals dans plein de pays et très souvent abondamment primés. Ils sont régulièrement programmés sur diverses chaines, notamment Arte. « Le documentaire, c’est une relation au-delà d’un cadre, d’un message, c’est une relation que vous vous mettez à entretenir avec la personne que vous filmez. C’est un contrat de confiance » et c’est toute la richesse de ce cinéma de l’humain, qui nous immerge dans la vie de personnes qui cessent peu à peu de nous être inconnues et au fil des images crée du lien, interroge leur vie et fait évoluer notre regard sur « les autres ». Elles ont du talent, un savoir faire : les images sont belles, le montages précis, les musiques judicieuses… elles ont de l’humour mais surtout une formidable empathie qui passe jusqu’à nous. C’est un cinéma qui n’est ni neutre ni gratuit ; il est fait pour alimenter compréhension et réflexion, et s’il fait rire, émeut, indigne ou touche…. il ne vise jamais bas. C’est un cinéma qui milite pour une humanité plus tolérante et plus juste. « Filmer, c’est écouter avant de regarder » dit Ana, tandis que les personnes qui leur parlent de confiance nous incitent à partager cette curiosité bienveillante qu’elles leur portent. En ces temps de pandémie qui peuvent révéler de la société humaine aussi bien le meilleur que le pire… ce cinéma là nous ouvre une piste vers le meilleur et c’est bien bon.
lundi, mars 30 2020
Journal de bord 6
Par Anne Marie le lundi, mars 30 2020, 13:16