samedi, mars 17 2012

« La grande restauration », entretien avec Pierre Cadars

La Grande IllusionLe 15 février 2012, sortait la copie restaurée inédite du chef d’œuvre intemporel de Jean Renoir : La Grande Illusion. On doit ce travail de restauration à la Cinémathèque de Toulouse et à Studio Canal qui ont numérisé le négatif nitrate pour redonner son éclat originel au film. Mais ce travail n’aurait pu voir le jour sans les archives nationales russes (Gosfilmofond) qui ont permis le retour de ce négatif en France.

A compter du 21 mars 2012, vous pourrez (re)découvrir cette merveille en 35mm sur les écrans d’Utopia à Toulouse puis à Tournefeuille. Mais en attendant, pour en savoir plus sur Jean Renoir et surtout sur cette restauration, vous pouvez écouter, en annexe de ce billet, l’émission 35mm de plus diffusée sur l’antenne de Radio Radio où l’animateur Thomas Cuvelier s’entretient avec Pierre Cadars, ancien délégué général de la Cinémathèque de Toulouse.

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jeudi, octobre 6 2011

Donoma, le cinéma guerilla

DonomaLundi 14 novembre à Utopia Toulouse, ne manquez pas l’avant-première de Donoma, film à la liberté de ton stupéfiante, film générationnel produit en dehors des circuits traditionnels et bourré d’une énergie qui n’a eu de cesse à chaque projection de conquérir les spectateurs des nombreux festivals où ce film a été montré depuis Cannes où on l’avait découvert en 2010. Donoma sort en salles le 23 novembre : enfin, « le jour est là ! » (signification en langage sioux de Donoma)

Comment faire du cinéma quand on est noir, fauché et sans piston ? (extrait de l’article de Pascal Tessaud sur Le Sens des Images) : « Comme à l’habitude de le dire le réalisateur Djinn Carrénard : le portrait robot du réalisateur français moyen de long métrage est un homme blanc, parisien “intramuros”, d’un milieu aisé et connecté au réseau depuis dix ans. Faire du cinéma comme Donoma, à l’arrache, sans demander l’autorisation au milieu, avec ses tripes, c’est un pied de nez au scepticisme et au désespoir ambiants, un formidable encouragement pour les futurs réalisateurs qui n’appartiennent pas au sérail et qui souhaitent s’exprimer librement.

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mercredi, septembre 21 2011

Attenberg

Attenberg

Ça déchante sévère sur les rives du golfe de Corinthe. Face à la mer, l’ancienne cité industrielle Péchiney, jadis florissante, sombre dans l’abîme. Comme Spyros, le père de Marina, qui laisse la vie l’abandonner, serein. Comme la Grèce, qui se consume lentement. Dans ce théâtre de désolation, les dieux ne sont même plus assez présents pour jouer une belle et grande tragédie à l’antique, avec des chœurs qui feraient trembler les anciennes carrières de bauxite. Livrées à elles-mêmes, les filles d’ici vivotent. Et mine de rien, ici, vivoter c’est résister. Alors, elles dansent dans les allées pour se rappeler au monde. Elles sont animales, se courent après et crachent comme des chattes. Marina fait le gorille avec son père. Elles sont humaines, compatissantes et voluptueuses. Elles grimacent et gesticulent. Elles nous jouent une comédie pathétique et absurde, puisque le destin qui les a mis ici ne semble pas décidé à les en tirer. Et qu’il faut bien vivre. Même si c’est triste à en mourir.

C’est ainsi que Marina et Bella hantent ce littoral désespérant de leur élégante présence au monde. La première satisfait sa soif de connaissance auprès des documentaires animaliers et des chansons tristes. Autant dire qu’elle n’a pas beaucoup vécu ; sinon auprès de son père, architecte, qui finit de vivre dans l’endroit qu’il a conçu et qu’il contemple avec nostalgie comme la patrie perdue. La deuxième a appris à survivre dans les bras des hommes. Alors elle est un peu plus aguerrie aux jeux de l’amour, à moins qu’elle ne soit déjà abîmée par ces jeux vains et sans lendemain.

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samedi, février 19 2011

Chant du cygne, chant du bouc (à propos de Black swan)

Black-Swan.jpgAprès avoir raconté dans The Wrestler le destin de Mickey Rourke – Randy « le bélier » qui se rêve en combattant immortel sur les rings de catch de l’Amérique profonde, voilà Darren Aronofsky poursuivant un nouveau lièvre, à plumes celui là. Les muscles huilés du gladiateur moderne laissent la place aux entrechats du gracile petit rat devenu cygne gémeau. Natalie Portman est ballerine, puis étoile. Mais on sait bien qu’une étoile brille plus intensément que jamais avant de s’éteindre.

On sait aussi Darren Aronofsky adepte des scénarios sans salut. C’est un peu L’assommoir à chaque fois, ascension du héros, succès, chute et déchéance irrémédiable. Si c’est l’essence de la tragédie, ce caractère implacable ne me semble pas toujours être pour le meilleur. C’est à dire que ce procédé implique une narration univoque, un premier degré absolu, la lecture du film est soumise à la puissance de la mise en scène, sans détour ni arrêt d’urgence. En cela, Aronovsky est proche du modus operandi de Lars Von Trier, à qui les non aficionados reproche une narration totalitaire. Elle ne supporte aucune pause, aucun recul. On colle à l’histoire sans pouvoir décrocher une seconde. Leur film sont physiques, éprouvants. On ressort aussi lessivé de The Black Swan que de Antichrist. Un train nous est passé dessus, sans qu’on ai eu le temps de savoir si on acceptait d’embarquer, ou plus prudemment de rester au bord avec les vaches à ruminer en regardant passer, ou bien laisser le train nous passer dessus parce que… parce qu’on va tous au cinéma aussi pour ça, en prendre plein la vue, recevoir le film comme un uppercut au foie, dans une expérience hypnotique, une immersion totale. S’abîmer dans le film.

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samedi, janvier 8 2011

La nuit fantastique 2010

nuitfantastiquedef.jpgC'était le 18 décembre à Tournefeuille. Vous étiez là toute la nuit dans le cinéma décoré pour l'occasion. On tient à remercier tous les spectateurs qui ont joués le jeu, vous qui êtes venus déguisés ou encore vous qui nous avait concocté quelques mets de choix pour rester en haleine toute la nuit. Merci aussi à Elly de Mixart Myrys pour ces créations d'androïdes et à Rémi pour son aide précieuse. Votre enthousiasme nous a réjouit. On se donne rendez-vous l'année prochaine pour la nuit d'Halloween cette fois-ci (on laisse le mois de décembre à l'Extrême Cinéma de la Cinémathèque). D'ici là, vos suggestions sont évidemment les bienvenues.

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mercredi, décembre 29 2010

(Dé)Faites le mur : le street-art à l’affiche

gaza2Les amateurs de street-art comme les néophytes seront comblés avec deux films en programmation qui gravitent autour de ce sujet, même si les présenter seulement sous cet angle serait certainement réducteur : Faites le mur de Banksy et Women are Heroes de JR. Engagés, émouvants et drôles.

Le « street-art », l’art qui sort du musée, et se retrouve en bas de chez vous. Le street-artist, au grand dam de nos sociétés, va à l’encontre de la notion de propriété. Considéré comme un délinquant lorsqu’il se réapproprie l’espace public, son action, parfois à la limite du vandalisme, va de la peinture élaborée au pochoir, en passant par le collage ou le graffiti. Cette tribune grandeur nature visant un large public, déjà subversif dans le non-consentement, est l’étendard d’artistes contemporains majeurs. Par-delà les frontières, dans ces villes où se côtoie aussi bien l’immeuble hideux que la prouesse architecturale, quelques trublions arrivent des idées plein la tête, tentant d’agrémenter cette anarchie structurelle.

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lundi, janvier 18 2010

Les films de l'année

2010 est arrivé, et j'ai comme une envie qui me prend de revenir sur une année cinématographique très riche en émotions et découvertes de toutes sortes. J'aimerais partager avec vous les films qui m'ont fait vibrer. Étant donné que je ne suis pas infaillible, et que je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de tout voir, tant la cadence des sorties est soutenue, cet aperçu non exhaustif des films de l'année 2009 est forcement imparfait. Libre à vous de compléter mes lacunes !

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samedi, octobre 10 2009

Mlle Chambon par Mr Brizé

Quand un film est en première page de notre Gazette, c'est qu'on y tient particulièrement, et qu'on espère que par ce biais vous serez plus nombreux encore à venir le découvrir... C'est le cas de "Mademoiselle Chambon"... et pour vous donner encore plus envie de venir le voir, ou pour en compléter la vision, voici ci-dessous une chouette interview de son réalisateur, Stéphane Brizé, dénichée sur le site de Rezo Films qui le distribue. En espérant que sa lecture vous amène jusqu'à nos salles...

Ah oui et puis tiens, tant que vous êtes sur le site de Rezo Films, profitez-en pour aller jeter un coup d'oeil à leur prochaine sortie, un film qu'ils produisent et distribuent, et qui fera sans doute la première page de notre prochaine Gazette (vous savez maintenant ce que ça veut dire). "Qu'un seul tienne et les autres suivront", c'est son titre, est un premier film assez époustouflant par son ambition et son intensité, un film choral où chaque personnage est juste et touchant, et où chaque interprète est magnifique... Mais ça c'est pour plus tard, laissons la parole à Mr Brizé.

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vendredi, octobre 9 2009

« Les bobines de mon film sont arrivées à Ramallah, sans moi »

Simone Bitton, racontait aujourd'hui de Jérusalem, sur le site de Rue89, le parcours chaotique pour présenter son film Rachel ce soir à Ramallah (nous recevrons Simone Bitton pour l'avant-première de son film mardi 20 octobre à 20h30 à Toulouse). Voici son texte qu'il nous semblait utile de reproduire ici :

« Les bobines de Rachel sont arrivées à Ramallah ! Sans moi pour le moment, mais je les rejoindrai bientôt. Il faut savoir qu'en tant que citoyenne israélienne, je n'ai le droit de me rendre dans ville palestinienne de Cisjordanie. La raison officielle de cette interdiction relativement récente est sécuritaire : l'armée considère que tout civil israélien circulant dans une ville palestinienne est une cible ambulante de kidnapping ou d'assassinat. C'est arrivé, même si les cas sont très rares et se comptent sur les doigts d'une seule main en dix ans. La seconde raison de cette interdiction, c'est bien sûr d'empêcher toute relation d'amitié ou de solidarité, et de transformer en délinquants les Israéliens de mon espèce, qui s'obstinent à vouloir montrer aux Palestiniens un autre visage que celui des soldats qui les assiègent et les humilient.

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mardi, mai 26 2009

Votez avant le 7 juin pour élire votre film de l'été !

On ne vous apprend rien l'été arrive ! La plupart d'entre vous échangent leur bleu de travail pour un bermuda « water-proof » et partent se dorer la pilule au soleil... Mais il y a aussi ceux qui restent ! Et figurez-vous qu'à Utopia, on reste ! Alors on vous propose d'élire, non pas votre futur député européen, mais le film qui saura animer votre été dans la fraîcheur de nos salles obscures... Et vu qu'on aime rigoler, la date limite de vote est le 7 juin ! À vos urnes !

Choisissez votre film préféré dans la liste ci-dessous, votez (en commentaire sur le blog ou dans l'urne au ciné de Tournefeuille), croisez les doigts, et avec un peu de chance... vous le retrouverez dans la prochaine gazette !

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