Pour sûr, on n’est pas vraiment copains avec la 3D, cette nouvelle bulle technologique rendue incontournable par l’effet jack-pot d’Avatar conjugué à l’obsession des industriels de nous fourguer toujours plus de camelote. Un avatar calamiteux qui, après avoir tourné la tête des grands circuits de diffusion, est en train de rendre maboul les élus du peuple de gauche dont il faut bien convenir, hélas, qu’ils n’en sont pas, dans certaines régions viticoles, à leur première crise de delirium tremens. Il n’étonnera personne que ce soit le cas à Bordeaux où, à l’issue de libations effrénées, le Conseil Régional s’est mis en tête de prêter la main et un argent public devenu rare (c’est bien ce qu’ils nous cornent aux oreilles chaque jour) au plus large développement possible de la 3D. Il se confirme, en effet, dans un article paru dans le journal Sud-Ouest du 12 mai, qu’un troisième cinéma, le Jean Eustache (pauvre Jean Eustache !), cinéma associativo-municipal bien connu à Pessac dans la banlieue de Bordeaux, ne fait pas mystère, malgré son statut de salle publique subventionnée classée Art et Essai, de son impatience ardente à pouvoir bénéficier, comme les grands groupes, de cette attraction à 95 000 euros, avec cette nuance de taille que l’argent de cette imbécillité serait pris directo dans la poche du contribuable pour donner du relief à une industrie qui nous gave déjà de sous-produits US…