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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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ASAKO 1 & 2

Ryûsuke HAMAGUCHI - Japon 2018 1h59 VOSTF - avec Masahiro Higashide, Erika Karata, Koji Seto, Rio Yamashita... Scénario de Sachiko Tanaka et Ryûsuke Hamaguchi, d'après le roman de Tomoka Shibasaki.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

ASAKO 1 & 2Parce qu’un jour Baku apparaît. Parce qu’Asako est une grande amoureuse. Parce que Ryûsuke Hamaguchi n’a probablement rien à apprendre des Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes, indétrônable, éternel. Et parce que chaque mot d’Asako à Baku résonne avec une acoustique rare : celle d’un cri d’amour murmuré. Tout cela annonçait la couleur d’une sidération lorsque le fantasque Baku, sans crier gare, disparaît du jour au lendemain… Sans cette absence, Asako aurait été indemne, hermétique à sa propre compréhension. Avec cette absence : elle aura été (Asako I) et sera (Asako II). Puis en aimera un autre : quoiqu’un sosie. Un clin d’œil au chef d’œuvre de Buñuel, Cet obscur objet du désir. Ou encore un remake inversé du Vertigo d’Hitchcock où ce n’est plus James Stewart qui modèle Kim Novak pour en faire le un sosie, mais Asako, elle, choisit un sosie et ne le change pas.



Asako I&II signe un tournant artistique majeur pour Ryûsuke Hamaguchi après dix années d’une carrière particulièrement indépendante et non exportée. Après la fresque chorale Senses, ce nouvel opus confirme l’accès d’Hamaguchi au panthéon des grands cinéastes japonais. Le film est ainsi tout sauf une simple bluette. Il est une œuvre incroyablement aboutie dans les standards du cinéma moderne, où s’instille une décennie de recherche autour des répercussions intérieures des bouleversements extérieurs… La mise en scène, puissante, décrypte le réalisme des illusions. Jusque dans cette scène où Asako, avide de regarder la mer, se heurte à un Baku qui ne la voit pas, caché derrière une muraille en béton. L’a-t-il d’ailleurs jamais vue ? Lui qui va à contre-courant de ce à quoi elle aspire pour finalement faire le choix de l’urgence, de l’évacuation permanente : la temporalité du rêve étant ce qu’elle est… Le Baku étant une créature mythique du folklore qui se nourrit des rêves et des cauchemars.
Ici, les personnages sont forts. On sent l’admiration d’Hamaguchi à leur égard. La disparition d’un personnage (c’était déjà déjà le cas dans Senses) est finalement chez lui l’épicentre d’un séisme dont il va falloir se remettre, toujours accompagnés par les autres. Au cœur : explorer le choc de sa propre compréhension – brutale, douloureuse, mais aussi féconde – quand la clé d’une énigme intime se démêle enfin, elle qui nous tétanisait depuis des années…

On suit donc le parcours d’Asako, de l’adolescence à l’âge adulte. Sur le fil de la vacillation, sans pour autant s’abandonner. Et cette belle histoire permettra peut-être, à ceux qui savent l’interpréter, d’apprendre à être serein et conquis en amour… Tout du moins : d’oser rester fidèle à soi.