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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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En collaboration avec l’AFIA, la séance du mercredi 9 janvier à 19h45 sera suivie d’une discussion avec Paule Baisnée, enseignante de cinéma et spécialiste de cinéma italien.

L’ENFER DANS LA VILLE

Écrit et réalisé par Renato CASTELLANI - Italie 1959 1h46 VOSTF - avec Anna Magnani, Giulietta Masina, Myriam Bru...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

L’ENFER DANS LA VILLEIci les femmes ont le verbe haut, le geste preste, d’autant quand elles se cherchent, se provoquent. Leurs accents ensoleillés nous renvoient des images de ribambelles de mioches, de guirlandes de nippes bariolées qui virevoltent sur d’immenses cordes à linge suspendues dans les ruelles étroites. Nul doute, nous sommes en Italie, celle du dessous des cartes, celle des geôles cachées. Ici les femmes ont la parole tendre quand elles fondent comme des midinettes oubliant un vague instant leurs manières de filles des rues qui en ont trop vu, trop fait. De belles dévergondées ! Leurs chants illuminent parfois les barreaux de leur prison.

C’est un film torride qui nous parvient du fond des âges, vibrant et râpeux comme la voix d’Anna Magnani qui nous aguiche, nous submerge, nous mène par le bout du nez. Elle incarne une belle brune, Egle, à qui personne n’ose résister, ni les hommes, ni ses compagnes d’incarcération. Un caïd au féminin qui impose le respect. Cela a beau se passer en milieu fermé, on l’oublie vite, tant elles sont vivantes, espiègles, dissipées, parfois coquines et coquettes, ou n’essayant plus de l’être, grandes gueules ou discrètes. S’il n’y avait les grilles, on se croirait presque dans un pensionnat pour jeunes filles, d’autant que les matonnes sont des nonnes, une sorte d’école de la mauvaise vie. Les plus anciennes affranchissent les novices, les taquinent volontiers mais partagent leurs combines. Le temps aidant, on se connait par cœur et on fait avec. Il y a celles qui sont là pour longtemps, purgeant de lourdes peines, il y a celles de passage qui n’y reviendront jamais, mais pour la majorité, c'est un perpétuel retour à la case prison, comme si leur existence n’était qu’un mauvais jeu de l’oie. Mauvaise donne, mauvaise pioche et tu replonges pour un tour… Il vaut mieux en rire ! Tu pleurniches ? Tes compagnes de taule auront tôt fait de te redresser !
Tiens, en voilà une qui débarque, de pleurnicheuse et elle le fait très bien (Giulietta Masina, dans le rôle de Lina, est une vraie tête à claques). Lina, avec sa bouille ronde, ses grands yeux effarouchés qui roulent dans tous les sens, ne voulant pas croire à ce cauchemar, clamant son innocence. On se gausse, forcément ! C’est toujours la même rengaine avec les petites nouvelles. Mais si celle-ci disait vrai ? On la parque dans une cellule : huit petits lits en rang d’oignons… L’un pour Berni, l’autre pour Renata, encore un pour « la comtesse »… Mais il y a surtout celui de la redoutable Egle, qui n’en fait qu’à sa tête, dort toute la journée quand les autres piaillent, puis chante à tue-tête la nuit pour énerver son monde, en particulier la terrible Moby Dick, du cachot d'en face. À les écouter s’alpaguer, pleines de gouaille et d’entrain, on a l’impression que le soleil rayonne, l’ambiance se rempli d’hormones, bouillonne malgré la grisaille des murs. On se dit que Lina ne fera pas long feu ici. Pourtant, contre toute attente, Egle va prendre la jeune oie blanche sous son aile…
La principale raison de voir ou revoir L’Enfer dans la ville reste la prestation épatante d’Anna Magnani, passant par tous les états d’âme, de bout en bout crédible tout en flirtant dangereusement avec le cabotinage. Toujours sa fougue l’emporte. Il lui suffit d’un regard, d’un geste, d’une modulation vocale pour nous porter l’estocade et nous faire tomber sous son charme…

À noter : sur la prochaine gazette Paule Baisnée présentera La strada de Federico Fellini.