LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance avant 13h : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

Soutenez Utopia Palmer

En collaboration avec Miradas Hispanas, la séance du vendredi 11 janvier à 20h10 sera suivie d’une rencontre avec des membres de l’association.

L'ANGE

Écrit et réalisé par Luis ORTEGA - Argentine 2018 2h VOSTF - avec Lorenzo Ferro, Chino Darín, Daniel Fanego, Mercedes Moran, Malena Villa, Cecilia Roth...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

L'ANGELucifer était beau, on l’oublie trop souvent. Dans un monde qui s’entête à ne jurer que par les apparences, c'est souvent la laideur qui paraît suspecte. Pourtant…
Buenos Aires, 1971. Carlitos est un fils de bonne famille, bien éduqué, presque timide. Le soir il rentre vite à la maison, impatient de manger les bons petits plats de maman. C'est l'enfant unique idéal, sur lequel repose la confiance absolue de ses parents. Il n’a aucune patte blanche à montrer pour qu’on lui accorde spontanément le bon dieu sans confession.



Ce bel éphèbe à gueule d’ange va pourtant bousculer les préconçus populaires et les croyances imbéciles… À l’époque sévissent les théories du célèbre médecin légiste et criminologue italien Cesare Lombroso. Il reconnait les criminels à la longueur « excessive » de leurs bras simiesques, leur denture anormale, ou encore le fait qu’ils aient des doigts en trop ! Non mais, je vous jure ! Non seulement ils sont laids, cons, mais ils sont pauvres ! Faciles à repérer ! Le coupable idéal a donc une sale tronche, pas celle d’un chérubin. Autant dire que nul policier digne de cette fonction n’imaginerait la perversion sous les traits du gracile Carlitos, 17 ans, « des boucles blondes de mannequin pour Petit bateau et une bouche de griotte humide, aussi attractive que répulsive, qui s’ouvre sur un sourire auquel personne ne résiste » comme le décrit si bien Guillemette Odicino dans Télérama. De sa beauté vénéneuse il fera une arme de persuasion absolue sans que personne ne soupçonne de prime abord le monstre qui se tapit sous ses traits.
Il lui en faudra peu pour basculer de l’attitude de lycéen angélique à celle de cambrioleur, braqueur au sang froid : une simple rencontre, avec un camarade de bahut, fils d’un caïd du coin, le troublant Ramon, son alter ego en version brune et virile. Voilà notre damoiseau introduit dans une tribu familiale sans foi ni vergogne. En un clin d’œil le blondinet s’acclimate, tel un poisson trop longtemps privé de son élément et qu’on remet à l’eau. Il se révèle capable de mentir comme il respire, plus violent encore que ceux qui l’affranchissent, parvenant même à leur faire froid dans le dos… On sentirait Ramon presque jaloux de celui qui, progressivement, devient un élément moteur de leurs combines minables. Cet être solaire, magnétique, capable de pianoter sur le clavier des airs aériens, se révèle absolument, profondément, irrémédiablement amoral. Sa vie défile comme si chaque étape n'était qu’une immense farce illusoire. Les filles qu'il trousse, les villas qu’il détrousse, les balles qui fusent du gros calibre qu’il trimbale partout désormais, tel un grigri protecteur.

Chaque scène du film est baignée d’une lumière soyeuse, sirupeuse, presque kitsch, tel un mauvais rêve trompeur qui hante et nous désoriente. Un cauchemar coloré, orgiaque, dont nous devenons tout autant spectateurs que Carlitos l’est lui-même de ses propres jours, comme si tout y était factice. Décors de carton pâte, figurants gisants prêts à ressusciter. On dévore les scènes d’une brutalité décalée mais absolue, comme hypnotisé par leur réalité surréelle, hypnotique. On ne sait jusqu’où cette spirale infernale nous entraînera. Dans la réalité, elle entraîna Carlos Eduardo Robledo Puch, tueur en série de son état, dans les geôles les mieux gardées d’Argentine, où il continue d’effectuer la plus longue peine jamais infligée dans ce pays. Inspiré – mais néanmoins très éloigné – de la véritable histoire, ce thriller palpitant et glaçant est une véritable réussite. Les deux acteurs principaux, Lorenzo Ferro et Chino Darín (le fils de) sont absolument justes et bluffants…

Miradas hispanas est une association avignonnaise de diffusion des cinémas du monde hispanique. Voir notre site : miradashispanas.free.fr