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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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DEUX FILS

Félix MOATI - France 2018 1h30 - avec Vincent Lacoste, Benoît Pœlvoorde, Mathieu Capella, Anaïs Demoustier, Noémie Lvosky, Patrick D’Assumçao... Scénario de Félix Moati et Florence Seyvos.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

DEUX FILSIl y a quelque chose de Woody Allen dans le film de Félix Moati. Est-ce la musique, délicieusement jazzy ? Ou bien cette manière particulière de filmer la ville comme on filme une amoureuse ? À moins que ce ne soit cette tonalité vive et langoureuse qui swingue entre tragique et nonchalance, comme si le pire était toujours à craindre mais que la tendresse pouvait éclore à la moindre des occasions. Avec ses maladresses touchantes et ses hésitations mélancoliques, c’est un premier film délicat et étonnamment mature, qui aurait pu facilement se noyer dans la verve charismatique et envahissante de ses deux comédiens principaux (Poelvoorde et Lacoste) mais qui réussit pourtant un subtil dosage où chaque personnage tient sa place, sans bousculer ni faire de l’ombre aux autres. Lacoste est impeccable (quelle série pour lui ! Plaire, aimer et courir vite, Première année, Amanda, Deux fils…), Poelvoorde a rarement été aussi touchant et discret et le jeune Mathieu Capella est génial de naturel et d’audace.



Il a beau être un brillant psychiatre, Joseph ne fait pourtant pas l'économie d'une très grosse crise existentielle. De celle qui vous retourne le cerveau en moins de temps qu’il n’en faut pour décider de tout plaquer, le cabinet, les patients, la renommée, et oser enfin vivre son vieux rêve : devenir écrivain. Quant au talent, c’est une autre affaire.
Il a beau être très charmant et étudiant prometteur, Joachim, son fils aîné, n’en est pas pour autant épargné par un chagrin d’amour balèze comme un 4 tonnes qui l’a figé tout net dans un état de procrastination chronique qui l’empêche de commencer ou de terminer quoi que ce soit, et surtout sa thèse, au grand désespoir de son directeur de recherche, affligé par un si beau gâchis.

Et entre les deux il y a Ivan, 13 ans, latiniste convaincu de la force d’un « rosa rosae rosam », collégien hors norme qui est très très en colère face au spectacle désolant de cet effondrement en bonne et dûe forme des deux modèles qui avaient jusqu’à présent guidé sa jeune vie.
Ils sont père et fils, mais pourraient tout aussi bien être les trois âges de la vie d’un seul homme. L’adolescent fougueux et passionné, le cœur encore pur et l’âme incandescente, porté par le sens de l'absolu et une quête mystique. Le jeune homme désinvolte en pleine incertitude identitaire qui ne sait pas encore de quelle écorce sera construite sa vie et qui, déjà, sombre dans la nostalgie. Et l’homme mûr qui assiste passivement au départ de ceux qu’il aime (la toute première scène du film raconte avec force et pudeur tout le chagrin d’un deuil) et s’interroge sur ses erreurs passées et le temps qu’il lui reste (ou pas) pour enfin s’accomplir.

Ils sont un père et ses deux fils, mais à l'occasion les rôles s’inversent, parce que les enfants ont quelquefois bien plus de sagesse et de lucidité que les grandes personnes, et que les grands ont eux aussi peur du noir ou besoin d’être tenus par la main.
Et les femmes dans tout ça ? Elle brillent de mille feux, tout en étant souvent les grandes absentes. C’est Suzanne, le grand amour de Joachim qu’il ne peut oublier. C’est la mère qui est partie il y a si longtemps et dont l’ombre plane comme un fantôme. C’est la jeune prof de Latin (délicieuse Anaïs Demoustier), libre et sensuelle, fragile et diablement indépendante.

Au fil des grands espoirs perdus et des petites victoires sur l’existence, à coups de gueule, à coups de blues, dans les étreintes maladroites et les silences complices, ces trois-là tentent de dire « je t’aime » et ça nous parle.