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Le blog des profondeurs...
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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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En collaboration avec l’association Miradas Hispanas.
La séance du mercredi 6 février à 20h00 sera suivie d'une discussion avec Lolita Todeschini, doctorante à l'Université de Bordeaux-Montaigne, spécialiste du cinéma argentin.
Elle rédige actuellement une thèse en études ibériques et ibéro-américaines, intitulée : " La représentation des espaces concentrationnaires dans le cinéma latino-américain contemporain".

UN COUP DE MAÎTRE

(MI OBRA MAESTRA) Gaston DUPRAT - Argentine 2018 1h41 VOSTF - avec Guillermo Francella, Luis Brandoni, Raúl Arévalo, Andrea Frigerio... Scénario d'Andres Duprat.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

UN COUP DE MAÎTREUne savoureuse comédie argentine à l'humour grinçant à souhait, voilà qui fait un bien fou par les temps qui courent ! On est heureux de retrouver dans Un coup de maître la patte de Gastón Duprat, réalisateur avec Mariano Cohn de l'excellent Citoyen d'honneur (disponible en Vidéo en Poche), on retrouve aussi le jeu subtil de Guillermo Francella (El Clan, Dans ses yeux) et on découvre, dans le rôle du peintre bougon, l’incroyable Luis Brandoni, un comédien qui est aussi un homme politique : pour une fois que ce n’est pas l’inverse ! Un sacré bonhomme ! Cible de la Triple A (Alianza Anticommunista Argentina) dans les années 70, il fut enlevé par ce sinistre escadron de la mort mais jamais ne baissa les bras…



Un peu comme Renzo Nervi, le personnage qu’il incarne. « Bougon » ai-je écrit précédemment ? Le mot est faible, le qualificatif est mesquin. Renzo est le nihilisme incarné et c'est pour ça qu'il nous fait rire : parce qu'il est insupportable. Râleur, aigri, désabusé, goujat, vaniteux, capricieux… Qu’oublié-je ? J’hésite entre pingre ou ruiné… mais après tout est-ce incompatible ? Bref, un spécimen qu’on ne mettrait pour rien au monde dans son lit ou dans son carnet d’amis… Pourtant ! Non seulement il a la plus jolie des amantes (aussi fraîche qu’il est défraîchi) mais au plus creux de sa décadence de peintre has been l’accompagne (non sans sourciller) Arturo Silva, son fidèle galeriste. Quels liens invisibles les attachent si profondément l’un à l’autre ? Ceux d’un prédateur des mers et de son poisson pilote ? Ou ceux d’une amitié aussi vache que profonde, mais semble-t-il parvenue au bout du rouleau ? Car enfin, qui supporterait plus longtemps les frasques de Renzo, gloire déchue des années 80, sa suffisance cabocharde, son refus de la moindre concession ? Vieil ours mal léché qui campe sur ses positions tel un chêne prêt à rompre plutôt que de plier, sans se soucier d’entraîner dans sa chute ses plus fidèles alliés, qu’on finit par plaindre tout en ne pouvant s’empêcher de rire. On se pique au jeu, comme hypnotisé par ce petit monde au bord de l’indigestion à force d’avaler des couleuvres, projeté avec eux au cœur d’une pétaudière prête à exploser. Reste à savoir quand et quel sera l’élément déclencheur…
La belle exaspérée de n’avoir en retour de son amour que des miettes désabusées ? L’allumé aux dreadlocks qui débarque dans l’antre du barbouilleur, prêt à se sacrifier pour devenir « son disciple » ? Le susnommé galeriste Arturo, las d’essayer de caser les toiles décotées du génie tombé en désuétude ? À quoi cela tient-il d’être considéré comme « in », « cool », « à la page » ? Le temps de prononcer ces expressions et les voilà tout aussi démodées que nos coqueluches de la décennie précédente. Transparait la tartufferie des marchands d’art, et leur cynisme quand ils en viennent à se demander s'il ne faut pas qu'un artiste soit mort pour que son œuvre se vende. De là à avoir envie de trucider l’ours pour vendre plus cher sa peau…
La première scène donne le « la » et nous entraîne dans une chute de Charybde en Scylla en même temps que les protagonistes, et chapeau bas si vous devinez jusqu’où cela nous entrainera !

En filigrane, une Argentine émouvante et clinquante qui se drape dans un positivisme désenchanté, à moins que ce ne soit dans un pessimisme optimiste : il faudrait inventer un nouveau mot pour mieux la décrire, entre saudade déchirante et ironie désopilante.
Et on laissera le dernier mot à Renzo : « Quand un pays entier pose son cul devant la télé pour regarder 22 millionnaires courir derrière un ballon, c’est sans espoir. »

Miradas hispanas est une association avignonnaise de diffusion des cinémas du monde hispanique. Voir notre site : miradashispanas.free.fr