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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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JUSQU’À LA GARDE

Écrit et réalisé par Xavier LEGRAND - France 2017 1h33 - avec Léa Drucker, Denis Ménochet, Mathilde Auneveux, Thomas Gioria, Florence Janas... Festival de Venise 2017 : Lion d'argent de la meilleure mise en scène et Lion du futur du meilleur premier film QUATRE CÉSAR 2019 dont Meilleur film et Meilleure actrice pour Léa Drucker.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

JUSQU’À LA GARDEUn couple se sépare. Trop banale issue d’une histoire d’amour qui s’est perdue en chemin, laissant sur le bord de la route les deux enfants dont il faut pourtant impérativement tenir compte. La famille Besson a éclaté en mille morceaux et la tension est palpable en cette ultime audience devant la juge : Madame et Monsieur, chacun flanqué de son avocate, viennent exposer leur point de vue sur les modalités du divorce. L’enjeu est de taille puisque Madame demande la garde exclusive du fils cadet (la fille aînée, elle, a l’âge de choisir) alors que Monsieur réclame la garde alternée. On comprend vite, à l’électricité qui sature l’atmosphère, à la manière dont chacun détourne le regard pour ne surtout pas croiser celui de l’autre, au silence lourd et pesant qui semble s’être imposé après trop de cris et de paroles, que ce qui se joue dans ce bureau est vital. Dans ce long plan séquence d’une maîtrise impressionnante, on saisit toute la complexité de la situation. Chacune des parties va argumenter, et bien malin le spectateur qui pourrait, dès cette scène d’exposition, dire qui a tort et qui a raison, qui est victime, qui est coupable, qui manipule qui…

On va donc se disputer la garde de Julien, le fils qui ne veut plus voir ce père massif et sans doute trop autoritaire, ce colosse au regard d’enfant qui vient quant à lui, tel un agneau fragile, assurer qu’il a changé, qu’il aime ses enfants, qu’il a besoin de les voir grandir, de les serrer dans ses bras et qu’il a déjà fait beaucoup pour se rapprocher d’eux, comme quitter son travail pour venir s’installer près de l’endroit où leur mère a choisi de vivre. Quand Miriam prend à son tour la parole, c’est pour dire qu’elle ne veut que le bien de ses enfants, qu’elle n’aspire qu’à vivre en paix, enfin, et si possible refaire sa vie. Mais on a l’impression que ses yeux disent autre chose que ses paroles… Au fond de son regard on lit tout simplement la peur, l’angoisse, la détresse.
La juge va trancher. La garde sera alternée. C’est un bouleversement pour le jeune Julien qui n’a pas son mot à dire, tiraillé entre cette mère bienveillante et protectrice et ce père aimant mais maladroit et parfois brutal qui veut, comme un bon élève, ne rien faire de travers. L’équilibre de ce nouveau mode de vie est précaire, le quotidien est tendu et si chacun contient sa rancœur, son amertume, ses peurs, on sent bien que la moindre étincelle pourrait mettre le feu à tout l’édifice. Et on sent bien aussi que la jalousie, la frustration, l’humiliation sociale sont toujours à deux doigts d’allumer la mèche qui pourrait faire exploser Antoine…

Pour un coup d’essai – puisque c’est un premier long métrage –, c’est réellement un coup de maître. Cette déchirante séparation est filmée sans pathos, avec une tension qui vous prend aux tripes. Grâce à une mise en scène d’une belle fluidité qui flirte subtilement avec le thriller, le film ne tombe jamais dans une approche trop psy ou manichéenne de ses personnages, chacun pouvant être approché sous toutes ses facettes (les deux comédiens sont époustouflants). Xavier Legrand ne juge jamais ses protagonistes mais tente au contraire de montrer qu’ils sont pris dans un engrenage affectif, mental, social, juridique, qui les dépasse. C’est beau, c’est fort, c’est incroyablement palpitant et c’est une sacrée découverte !