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La Paix, éternelle Utopie ?
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LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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Justine Triet parle d’or
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Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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La séance du mercredi 13 mars à 20h00 sera suivie d’une discussion avec des membres de l’association étudiante Les Nuits des cinéfils et filles. Achetez vos places à partir du 27 février.

MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN

(The Death and life of John F. Donovan) Xavier DOLAN - Canada 2018 2h03 VOSTF - avec Kit Harington, Natalie Portman, Jacob Tremblay, Susan Sarandon, Kathy Bates, Thandie Newton, Chris Zylka... Scénario de Xavier Dolan et Jacob Tiernay.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MA VIE AVEC JOHN F. DONOVANÀ chacun ses idoles d’enfance et d’adolescence, qui prennent une importance démesurée, au-delà du raisonnable – le cœur… vous connaissez le refrain. Moi, à 11 ans, je suis tombé raide amoureux de la gymnaste roumaine Nadia Comaneci en la voyant rafler le premier 10 de l’histoire olympique à Montréal. Tenant absolument à lui écrire, dans un anglais balbutiant, mon admiration, je lui fis passer une lettre qui, j’en étais persuadé, arriverait à sa destinataire grâce à mon père, responsable communiste. Étrangement, elle ne me répondit jamais…



Petite parenthèse perso pour vous parler du nouveau bijou du prodige Xavier Dolan, son premier film anglophone. En deux parties séparées d’une dizaine d’années, Dolan nous raconte l’histoire – qui aurait pu être autobiographique – du jeune Rupert Turner, 11 ans et vivant à Londres au début de l’intrigue, qui entretient pendant plusieurs années une correspondance amicale avec l’acteur de séries américain John F. Donovan, jusqu’à sa mort mystérieuse. Dans le présent du film, dix ans plus tard donc, Rupert, devenu à son tour acteur, répond à une journaliste à l’occasion de la publication de sa correspondance avec John F. Donovan. Et nous découvrons son histoire au cours de flash-back successifs…
Rupert, alors enfant acteur, est déjà venu à New York avec sa mère. Dans l’hôtel où ils sont descendus, il attend avec une impatience insoutenable une lettre, un signe de son ami et idole John F. Donovan, qu’il va peut-être enfin rencontrer. C’est alors qu’il apprend à la télévision la découverte du corps sans vie de l’acteur et cette nouvelle lui brise le cœur. La suite du film, à travers le récit de Rupert adulte, revient sur ces deux vies parallèles séparées par l’Atlantique. Si le film est aussi bouleversant, c’est que la personnalité du jeune réalisateur québécois se retrouve tout autant dans le personnage de Rupert que dans celui de John F. Donovan. Dolan fut comme Rupert un enfant acteur (il joua dans des publicités puis dans des séries), probablement incompris de ses camarades, déjà moqué pour son univers imaginaire et son attirance naissante pour les garçons. Parallèlement le destin de John F. Donovan, héros de série adulé des jeunes fans et du petit milieu de Hollywood, obligé de simuler sa vie au point d’épouser pour de faux sa meilleure amie afin de dissimuler ses passions homosexuelles, mentant à ses fans, à sa propre famille et à lui-même, est celui qu’aurait pu connaître Dolan s’il n’avait pas choisi d’assumer son statut si particulier et sa singularité.

Pour construire et incarner ce récit fascinant, d’un romantisme échevelé, à l’émotion contagieuse, Dolan a réuni un casting hors normes, en premier lieu Kit Harrington, le John Snow adoré des fans de la série Game of Thrones, parfait collage en acteur de séries tourmenté, miné par l’obligation qui lui est faite de correspondre à son image publique. À ses côtés, Natalie Portman est magnifique dans le rôle de la mère de Rupert, actrice frustrée qui reporte sur son fils ses aspirations : Dolan, roi du mélo, lui offre une grandiose scène de retrouvailles sur la chanson Stand by Me ; et puis Kathy Bates, géniale en agent de stars à la fois cynique et attachante, Susan Sarandon en mère mûre colérique et alcoolique, personnage typiquement dolanien, et enfin le jeune Jacob Tremblay, étonnamment sobre et pourtant expressif.
Plus « classique », plus économe que les précédents films de Dolan en prouesses de mises en scène pour mieux se concentrer sur le récit, Ma vie avec John F. Donovan ajoute une pierre, plus polie, aux arêtes moins vives, à une œuvre en construction, profondément personnelle et touchante.

L’association Les Nuits des cinéfils et fille est une association étudiante avec qui nous organisons des rencontres autour du cinéma. Vous les retrouverez de gazette en gazette… à suivre.