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DERNIER NOËL AVANT LA FIN D’UN MONDE
Le croiriez-vous ? La bonne nouvelle – car il y en a une – est arrivée le 9 novembre dernier du Conseil d’État, qui a annulé le décret de dissolution du mouvement des Soulèvements de la terre. Pris en Conseil des ministres fin juin, le décret suivait de peu la tentative de requalification – ou ...

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

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PEU M'IMPORTE SI L'HISTOIRE NOUS CONSIDÈRE COMME DES BARBARES

Écrit et réalisé par Radu JUDE - Roumanie 2018 2h02 VOSTF - avec Iona Iacob, Alexandru Dabija, Alex Bogdan, Ilinca Manolache...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

PEU M'IMPORTE SI L'HISTOIRE NOUS CONSIDÈRE COMME DES BARBARESL'histoire se passe à notre époque. Mariana Marin, metteur en scène de théâtre, travaille d'arrache-pied sur une reconstitution complexe du massacre d'Odessa, survenu en 1941, quand le chef de l'armée roumaine, Ion Antonescu, a ordonné l'exécution de civils juifs suite à une attaque surprise portée contre ses troupes. Des milliers d'innocents sont morts ce jour-là, et Mariana voudrait rejouer les événement sur une place, au centre de Bucarest.

Mariana veut faire entendre une voix dissonante face à l’Histoire officielle, brodée de figures héroïques nationales, qui se déploie des sphères politiques à l’homme de la rue en discours stéréotypés, en phrases toutes faites, en citations ressassées qui fonctionnent comme autant de prêt-à-penser qui bâtissent « l’identité nationale roumaine ».
Elle se heurte à différentes figures. Il y a d’abord les figurants-acteurs, nombreux, qu’elle doit diriger telle une armée et dont une partie est prompte à la rébellion sous prétexte d’une mise en scène anti-roumaine. Il y a Constantin Movila, le financeur public, censeur malgré lui car tenu d’imposer un spectacle à la gloire de la nation. Entre ces hommes et Mariana, le dialogue ne se rompt pourtant jamais à la force d’un humour tragique et du goût de l'échange coûte que coûte. Pour ne pas céder, Mariana s’appuie sur les livres qui peuplent son appartement, sur les mots des historiens, philosophes, poètes, écrivains. Surtout les historiens qui rappellent que la Roumanie, alliée de l’Allemagne dans les premières années de la guerre, dépassait les attentes d’Hitler dans son enthousiasme à mettre en œuvre la solution finale. « Foutus gens cultivés », dira le financeur public. Car le vrai savoir est toujours un coup porté à la béatitude des foules…



Le titre : « Peu m’importe si l’Histoire nous considère comme des barbares » est une phrase prononcée par Mihai Antonescu, vice-président du Conseil du Royaume de Roumanie, au Conseil des Ministres en juillet 1941, dans une intervention lors de laquelle il proposait « l’affranchissement ethnique » et « la purification de notre peuple », tout en justifiant idéologiquement le carnage qui sera mené à bien par l’armée roumaine à Odessa à l’automne de la même année.