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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LE GRAIN ET L'IVRAIE

Fernando SOLANAS - documentaire Argentine 2018 1h37 VOSTF -

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LE GRAIN ET L'IVRAIEFernando Solanas, grand cinéaste argentin (surtout connu chez nous pour ses films des années 80-90 : Tangos, l'exil de Gardel, Le Sud, Le Voyage, Le Nuage…), a accompagné durant toute sa vie, toute sa carrière, les soubresauts de l’Histoire tourmentée de son pays. En 1968, il réalise une trilogie extraordinaire, L'Heure des brasiers, qui sera l'emblème des luttes anti-coloniales et anti-impérialistes d'Amérique latine. Réfugié à Paris, il témoignera, dans les films cités plus haut, de la vie des exilés de la dictature argentine puis rendra compte, après son retour en Argentine, de la crise économique monstrueuse frappant son pays avec des films incontournables : Mémoires d'un saccage en 2003 et La Dignité du peuple en 2005, deux films qui décrivaient aussi la résistance de quelques citoyens.

Solanas a aujourd'hui décidé de prendre à bras le corps un mal terrible qui gangrène son pays : son modèle agro-industriel. L'Argentine est désormais presque exclusivement dévolue à la culture du soja, la plupart du temps transgénique, sur des milliers d'hectares d'un seul tenant, après que les forêts primaires ont été sauvagement détruites. Le modèle va de pair avec l'utilisation intensive des intrants chimiques et des pesticides, avec notamment des doses massives de glyphosate, dans le plus parfait mépris des ouvriers agricoles obligés de manipuler le produit aussi bien que des populations environnantes.

Fernando Solanas a parcouru sept provinces du pays pour constater et montrer les effets environnementaux et humains du désastre mais aussi aller à la rencontre de ceux qui parviennent à résister : bien sûr il y a ces images terribles de la forêt millénaire du Chaco, rasée sur des kilomètres pour laisser la place au soja, au grand désespoir des indiens Wichi qui perdent ainsi leur terres et leur source de vie et se voient réduits à la misère. Il y a aussi toutes ces victimes du glyphosate : ouvriers frappés par des cancers, enfants mal-formés… Mais on voit aussi ces paysans qui reprennent en main leur destin : céréaliers bio qui trouvent succès et prospérité, communautés qui résistent et traînent Monsanto devant la justice. Et parfois ça marche, comme dans la banlieue de Cordoba où une usine de Monsanto n'a pu s'implanter face à la mobilisation des habitants. Unis, tout est possible !
Fernando Solanas a plus de 80 ans mais il n'est pas fatigué pour autant, il n'a rien perdu de son énergie, ni de sa vista, et il signe un film de lutte magnifique, à la gloire des argentins qui résistent au rouleau compresseur de l'agro-industrie.