DERNIER NOËL AVANT LA FIN D’UN MONDE
Le croiriez-vous ? La bonne nouvelle – car il y en a une – est arrivée le 9 novembre dernier du Conseil d’État, qui a annulé le décret de dissolution du mouvement des Soulèvements de la terre. Pris en Conseil des ministres fin juin, le décret suivait de peu la tentative de requalification – ou ...
La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...
LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...
Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...
Fritz LANG - USA 1952 1h22VOSTF - avec Louis Hayward, Lee Bowman, Dorothy Patrick, Ann Shoemaker... Scénario de Mel Dinelli, d'après le roman de A.P. Herbert.
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
Un film totalement méconnu de la période américaine du grand Fritz Lang. Tellement méconnu qu'il n'était – invraisemblablement ! – jamais sorti en salle. L'arrivée sur nos écrans de House by the river est donc, en tout cas pour les amoureux du cinéma, un événement.
Profitant de l'absence de son épouse, un écrivain raté veut coucher avec sa domestique ; face à son refus, il la tue accidentellement ; sollicitant l’aide de son frère, il jette le cadavre dans la rivière bordant sa maison…
De cette trame classique, Fritz Lang tire un petit bijou d’expressionnisme et de poésie nocturne, infusé par le désir – et sa copine la frustration –, déclinant ses motifs favoris tels que la culpabilité ou la rumeur sociale. La maison pleine d’ombres et de recoins sombres, les jambes blanches et dénudées de la fille se détachant dans un escalier obscur, le désir qui naît à l’écoute d’une canalisation dans laquelle s’écoule l’eau du bain pris par la domestique, l’eau de la rivière qui scintille sous la lune et qui le jour charrie ses ordures et ses cadavres, une lumière constamment entre chien et loup, la pointe d’une barque fendant les algues, autant de scènes inventives, de plans marquants, de symboles sexuels et psychanalytiques qui baignent le film d’un érotisme permanent teinté de morbidité.
La création joue aussi son rôle puisque l’impuissance sexuelle de l’écrivain est reliée à son impuissance littéraire. Le crime dénouera son inspiration et le manuscrit enfin achevé sera l’élément de sa perdition, le biais par lequel il s’auto-dénoncera plus ou moins consciemment. Un triangle amoureux entre les deux frères et l’épouse de l’un d’eux et le portrait de la société de la petite ville où se déroule l’intrigue complètent ce « petit grand » film, tourné pour un studio mineur avec des acteurs peu connus, mais d’une grande densité thématique, d’une beauté vénéneuse irrésistible.
(S. Kaganski, Les Inrockuptibles)