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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LES FILLES DU DOCTEUR MARCH

(LITTLE WOMEN) Écrit et réalisé par Greta GERWIG - USA 2019 2h15 VOSTF - avec Saoirse Ronan, Emma Watson, Florence Pugh, Eliza Scanlen, Meryl Streep, Laura Dern, Timothée Chalamet... D'après le roman de Louisa May Alcott.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES FILLES DU DOCTEUR MARCHPour son deuxième long-métrage en tant que réalisatrice, Greta Gerwig n’a pas eu froid aux yeux et réalise un grand écart aussi ambitieux qu’intrigant : attendue au tournant après le très beau Lady Bird, film indépendant intimiste et résolument contemporain, sur un scénario original qu’elle a écrit elle-même, elle s’attaque ici à un monument de la littérature américaine, le roman ultra populaire de Louisa May Alcott, déjà adapté huit fois pour le grand écran ! Fresque romanesque, production et budget beaucoup plus importants, casting haut de gamme réunissant la jeune et talentueuse nouvelle garde hollywoodienne (cela dit, Saoirse Ronan et Timothée Chalamet étaient déjà présents dans Lady Bird) encadrée par les deux prestigieuses aînées Meryl Streep et Laura Dern : allait-elle réussir le pari d’apporter sa touche alliant vivacité et fraîcheur, de s’approprier ce classique pour en faire une œuvre personnelle ? Certains regretteront sans doute de voir rentrer un peu dans le rang, de voir s’assagir un des feux follets du cinéma indépendant américain mais nous avons pour notre part trouvé le film très réussi, assumant pleinement ses grands et nobles sentiments, menant avec une énergie communicative un récit impeccablement agencé, et tirant le meilleur parti de sa kyrielle de comédiennes qui dessinent, toutes générations, tous parcours confondus, un formidable portrait de groupe d’une féminité aux multiples facettes. Aucune raison de bouder son plaisir !



Pendant que la guerre de Sécession fait rage, qui mobilise leur père engagé comme médecin, les quatre filles du Docteur March vivent aux côtés de leur mère, aimante et complice, les derniers éclats de leur enfance et de leur insouciance. Si elles prennent encore un malicieux plaisir à interpréter dans le grenier de la demeure familiale les pièces de théâtre écrites par la flamboyante Jo, la naissance de leurs premiers sentiments – amoureux tout particulièrement – et les doutes qui les accompagnent vont peu à peu faire entrer les sœurs dans le monde des adultes. Le film va suivre le parcours de chacune, leur cheminement intime. Jo la passionnée, qui veut être écrivaine et demeure farouchement opposée au mariage. Meg la discrète, qui ne rêve que de construire un foyer. Amy l’excentrique, qui se voit créatrice libre mais aussi en épouse amoureuse. Enfin la fragile et effacée Beth, artiste lunaire qui est aussi la plus sage de toutes…

Moderne ? Sans aucun doute. Non pas dans la mise en scène, la manière dont Greta Gerwig filme les paysages (sublimes), les robes qui tournent (virevoltantes), les intérieurs (chatoyants) ou les visages (frémissants) qui reste très classique, mais bien dans la construction du récit et dans la profondeur psychologique qu’elle offre à chaque personnage. C’est en cela sans doute que l’on reconnaîtra la brillante réussite de cette nouvelle adaptation : Greta Gerwig aurait pu choisir le confort intellectuel de se concentrer sur la seule figure de Jo March, la rebelle de la fratrie, et faire des trois autres les pâles figurantes d’un vieux monde patriarcal. Elle fait au contraire le choix de filmer toute la richesse des sentiments et des situations pour montrer qu’il n’y a pas qu’une seule et unique voix / voie possible et que l’exercice au féminin de son propre libre arbitre est le plus beau des combats.