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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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Justine Triet parle d’or
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Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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SYMPATHIE POUR LE DIABLE

Guillaume de FONTENAY - France 2018 1h40 - avec Niels Schneider, Ella Rumpf, Vincent Rottiers, Clément Métayer... Scénario de Guillaume de Fontenay, Guillaume Vigneault et Jean Barbe, d'après le livre de Paul Marchand.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

SYMPATHIE POUR LE DIABLESarajevo, novembre 92, sept mois après le début du siège, des Serbes encerclent la ville. Plus de quatre-cent mille habitants sont retenus en otages. » Une voix blanche parle en off sur un plan d’ensemble de Sarajevo troué par les tirs de roquettes, dans un mélange de brume et de poussière de décombres. C’est la voix de Paul Marchand, qui, dès l’image suivante, accroché à son volant tel un pilote de course, conduit comme un damné sur Sniper Alley, l’avenue désertée de la ville, pour aller constater et pouvoir témoigner d’un nouveau massacre…



Guillaume de Fontenay, réalisateur canadien dont c'est le premier film, a mis des années à adapter le livre choc de Paul Marchand, reporter de guerre français, l’un des premiers journalistes arrivés à Sarajevo comme free-lance pour les journaux, radios et télés francophones d’Europe et du Canada. Il couvrit pendant dix-huit mois ce siège, qui reste le plus long de l’histoire de la guerre moderne. Sympathie pour le diable est une plongée crue dans les entrailles d’un conflit, mais aussi le portrait fiévreux d’un correspondant de guerre obsédé par la vérité. La caméra ne quitte pas le sillage de Paul. L’image granuleuse et la lumière grise saturée (le printemps reviendra-t-il un jour ?) témoignent du chaos d’une ville piégée, en train de périr dans l’indifférence internationale, sur fond de tractations vaines de l’ONU. Les scènes de travail des quelques journalistes et cameramen au milieu des fusillades et les passages de check-points coupent littéralement la respiration. Rares sont les moments où les corps se détendent, où les habitants, dont Boba, la traductrice (vibrante Ella Rumpf), arrachent à l’horreur un fugace répit.
Paul Marchand n’aimait pas se présenter comme journaliste, tant il voulait être autre chose que témoin… Il n’était pas sympathique : orgueilleux, volontiers irascible et vexant, tant il était violemment engagé dans la tragédie. Pas d’hagiographie, donc, de la part du réalisateur, mais un hommage sincère à ce héros de l’info trompe-la-mort, mélancolique et écœuré, qui a fini par se suicider en 2009, sans doute d’en avoir trop vu, de s’être trop longtemps senti impuissant. Niels Schneider crée un hallucinant Paul Marchand : corps tendu à l’extrême, dandy rageur aimanté à son volant, à ses cigares, et à son photographe, auquel Vincent Rottiers donne une crédibilité nerveuse.


(G. Odicino, Télérama)