LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance avant 13h : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

Soutenez Utopia Palmer

UN VRAI BONHOMME

Benjamin PARENT - France 2019 1h30mn - avec Thomas Guy, Benjamin Voisin, Isabelle Carré, Laurent Lucas, Nils Othenin-Girard... Scénario de Benjamin Parent et Théo Courtial.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

UN VRAI BONHOMMEUn vrai bonhomme, c’est sans doute ce que Tom rêve d’être. Un vrai bonhomme tout comme l’est son grand frère Léo : tellement beau, sportif, cool, parfait ! C’est ainsi qu’il l’idéalise, comme souvent le font les cadets, avant qu’ils s’affirment en prenant un peu de bouteille et tracent leur propre sillon. Il suffit en grandissant de quelques disputes, que les routes s’éloignent, que les caractères évoluent… pour gagner en recul, pour que la réalité prenne le pas sur l’idéalisation. Seulement, tout cela, ces fameuses disputes, elles n’auront jamais lieu entre Tom et Léo, le destin ne leur laissera pas le choix. Il suffira de quelques minutes d’inattention, d’un accident aussi bête qu’un autre… La peur de tout perdre, la peur de se perdre, celle-là même qui semble par la suite rapprocher aveuglément Tom de Léo, tel un couple d’aiglons inséparables. Désormais l’aîné semble s’atteler à la tâche de déniaiser son frérot, de le rendre aussi viril que lui-même, de lui apprendre tout ce qu’il sait. C’est une sorte de coach de vie qui prodigue des conseils d’une efficacité redoutable. Du premier coup d’œil il jauge, calcule, catalogue. Qui est stylé, qui sent la lose. Il connait tous les codes pour permettre à son puîné de s’intégrer sans encombre dans son nouveau lycée. Il lui apprend à faire partie des conquérants, des gagneurs. D’abord éviter les mal fringués, les boutonneux, ne même pas les calculer. S’intégrer au clan des beaux gosses, ceux qui ont le vent en poupe, les filles à leurs pieds. Pour cela adopter leurs attitudes, leurs manières, fussent-elles cavalières. Tom a beau tiquer un peu, après avoir testé quelques recettes de Léo, force est de constater que les résultats sont là. Il goûte au bonheur d’être enfin le centre de l'attention, même de son père qui soudain le regarde autrement. Jusqu’à la magnifique Clarisse, déjà tellement femme, qui ne semble plus indifférente. Il est aux anges ! Progressivement, tandis qu’il évolue, ses goûts semblent changer. Les posters de sportifs viennent remplacer les BD, les références à la littérature… Il abandonne derrière lui sa carapace de petit garçon et part à la conquête de sa nouvelle masculinité. Mais qu’est-ce au juste que la masculinité ?



Tout serait donc au mieux… Sans le petit hic qui dérange. Le caillou dans la chaussure, ou plutôt le cheveu sur la soupe puisque le hic s'appelle JB et qu'il porte les cheveux longs, bien trop longs pour faire partie des winners. Il a une drôle de bouille, toujours franc, plein d’humour, de bonne composition. Certes il ne brille pas devant les filles, certes il ne sera jamais le héros du bahut… Mais sa force est de rester lui-même, authentique, de refuser les injonctions contraires à sa nature profonde, sans chercher à paraître, et c’est tellement reposant. Il sait écouter, sans juger, avenant et serviable. Naturellement, une relation amicale, simple et profonde, va se tisser entre ces deux-là, dans les moments d’absence de Léo, contraire à tous ses enseignements. Évidemment, ce dernier l’aura mauvaise quand il le découvrira…

C’est un premier film ingénieux et subtil qui, avec une part de fantastique, nous déroute, vient interroger les clichés, questionner le virilisme, les carcans qu’il impose aux hommes et à leur entourage, les ferments du machisme. C’est le regard d’un homme sur sa place, la place des hommes dans la société, ce qu’ils s’imposent, ce qui leur est imposé. Une réflexion salutaire, rondement menée et sans discours. Isabelle Carré et Laurent Lucas incarnent avec justesse un couple de parents dépassés. Les adolescents Thomas Guy (Tom) et Nils Othenin-Girard (JB) offrent une interprétation criante de sincérité ; quant à Benjamin Voisin (Léo), il distille juste ce qu’il faut d’arrogance fragile pour être tout aussi sympathique qu’antipathique, avec la juste dose de toxicité indispensable à son rôle.