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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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KONGO

Hadrien LA VAPEUR et Corto VACLAV - documentaire France / Congo 2019 1h10 VOSTF -

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

KONGOQuelle étrange affaire que ce Kongo ! Un film perché entre songe, mythe, documentaire, un véritable ovni franchement intrigant et dépaysant.
Autant il peut paraître étrange à un occidental blanc comme un cachet d’aspirine de retrouver le matin dans sa boîte-aux-lettres la réclame d’un féticheur vous promettant amour, gloire et argent, autant ça relève en Afrique du quotidien et surtout des croyances profondes. Nous voilà rendus à Brazzaville, capitale de la République du Congo, où, contrairement à notre vieille Europe, la chasse aux sorciers n’a jamais fait partie des obsessions nationales, heureusement. Ce n’est pas pour autant qu’ils pullulent, mais ils sont clairement identifiés et ont pignon sur rue. Évidemment ils n’ont pas l'allure caricaturale de ceux, affublés de baguettes magiques et de chapeaux pointus, qu’on rencontre dans nos contes à dormir debout. Ils ont clairement une utilité sociale, d’écoute, de gestion des conflits, de guérisseurs bienveillants… Médard est un de ceux-là, un Ngunza, un sacré personnage ! Il fait partie des figures locales incontournables, accueillant chacun dans son église bâtie sur une parcelle familiale où la collusion entre vie profane et sacrée est absolue. C’est ici qu’il aide ceux qui sont à la marge, qu'il calme leurs angoisses, qu'il les protège des mauvais sorts… sans oublier de les décharger de quelques deniers au passage. Car enfin, il faut bien qu’il vive, lui aussi. Et vous le verrez, il ne s’en prive pas. Sa religion ne lui impose visiblement pas le célibat… Pas bien sûr que ce soit très catholique, mais tous pourtant le baptisent l’apôtre Médard. On va le suivre dans ses tribulations ordinaires et extraordinaires, dans l’intimité des ménages, dans son quotidien imprévisible, qui va le devenir encore plus quand une de ses ouailles va l’accuser d’avoir pratiqué la magie noire. On vous laisse découvrir comment il fera face à cette odieuse accusation et ses preuves accablantes, avant d’aller piquer un plongeon en eaux troubles parmi les sirènes du fleuve…

Ces paysages ensorcelants, chargés d’esprits et de croyances séculaires vont nous amener à changer de paradigmes, à adopter un point de vue loin de nos certitudes étriquées, héritées, à nos corps défendants, de notre passé colonial. Le film ne s’en tient pas à un étrange périple anecdotique, il nous amène à nous questionner sur notre cartésianisme, la justesse de nos propres croyances, leur impact sur d’autres civilisations. Il n’y a qu’à observer et se taire, d’abord amusés, puis progressivement médusés par la prégnance du phénomène, son intensité. Malgré la colonisation, les campagnes d’évangélisation, cette profonde vibration spirituelle africaine, qui peut nous sembler irrationnelle, a survécu, défiant le temps. Elle a changé de forme, a dû s’adapter, certes, mais a survécu et l’on peut gager que c’est pour longtemps encore. Dans le fond toute cette sorcellerie qui plane est une forme de résistance protectrice, celle d’un monde qui, tout en rêvant de confort moderne, n’a pas encore complètement ployé sous les fourches caudines du capitalisme, ni cédé devant la rapacité des entreprises chinoises qui viennent à leur tour exploiter une terre qui n’est pas celle de leurs ancêtres. Reste à savoir si les esprits autochtones auront toujours la puissance de les bouter dehors à coups de mauvais sorts.