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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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CHAINED + BELOVED

Également au programme - CHAINED

BELOVED

Écrit et réalisé par Yaron SHANI - Israël 2019 1h48 VOSTF - avec Eran Naim, Stav Almagor, Stav Patai...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

BELOVEDTrop de rôles pour une seule femme ? Être bonne mère, bonne infirmière, bonne épouse, bonne femelle… : voilà ce à quoi aspire Avigail… Mais parfois le regard des autres nous renvoie à une autre réalité : on ne naît pas femme, on le devient… Si la première scène démarre avec des larmes, elle n’est en rien larmoyante. Car les pleurs d’Avigail vont couler comme autant de prises de conscience bénéfiques. D’ailleurs sur quoi s’apitoie-telle ? Sur cet embryon qui ne naîtra pas ou sur cette sensation de se sentir défectueuse, pas à la hauteur de la tâche à accomplir ? Les gestes protecteurs de son mari Rashi, qui contrastent tant avec ses mots lui intimant de se ressaisir, n’ont en définitive rien de rassurant.

Ils ne lui laissent pas le loisir de souffler, de penser, de faire un deuil. Il n’y aura nul répit pour son corps qui se doit d’enfanter coûte que coûte. Tout se négocie entre hommes, entre un obstétricien qui égraine des constats cliniques dénués de compassion et un mari déçu, comme si Avigail n’était pas là devant eux et n’avait pas voix au chapitre. D’ailleurs, la rare question qu’elle trouvera la force de poser, douce mais audible, restera ignorée, avec cette façon infantilisante qu’ont les adultes de feindre de ne pas entendre un caprice. Peut-être est-ce là la pire violence : se sentir soudain transparente. À cet instant-là, on en oublierait presque qu’Avigail est infirmière, une de celles qui pansent le monde, affrontent quotidiennement les pires détresses, les pires souffrances, changent les couches des vieillards à l’abandon… Elle aussi mériterait bien qu’on la dorlote à son tour au lieu d’avoir encore à faire la popote après une journée de travail harassante… Mais de retour au bercail, c’est un nouveau champ de bataille qui l’attend. Non seulement il lui faut tenir son ménage, mais elle doit jouer les médiatrices entre sa fille de plus en plus excédée, malheureuse, et un Rashi moins à l’écoute que jamais, de plus en plus coincé dans un rôle empesé, taillé dans l’étoffe d’un patriarcat étouffant.



C’est au moment même où son époux se montre de moins en moins flexible qu’Avigail, qu’on croit anesthésiée et docile, va opérer un pas de côté salutaire. Il suffira d’une jolie rencontre avec un groupe de femmes, qu’ensemble elles s’octroient le temps de se ressourcer, de prendre soin d’elles, de se cajoler mutuellement, de pouffer de rire, de s’écouter… de tout simplement respirer. Quelques instants simples, tactiles, où puiser une forme de résilience, pour rompre enfin avec la soumission devenue atavique à force de se reproduire de générations en générations…
Beloved, avec ses passages tout en rondeurs féminines, apporte un contre-point à un univers masculin anguleux, taillé dans le roc : clichés dont nul ne ressortira gagnant. Si Avigail essaie de s’émanciper de sa condition de victime, Rashi deviendra une victime impardonnable. Et les constats terribles en filigrane, que débite la voix d’un présentateur radio, éclairent encore différemment le propos. La misère émotionnelle, semble creuser un sillage pour une forme de prédation sexuelle inavouable, exponentielle en Israël… Bien aigre semble alors le lot des enfants de la Terre Promise…