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Le blog des profondeurs...
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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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MADRE

Rodrigo SOROGOYEN - Espagne 2020 2h09 VOSTF - avec Marta Nieto, Jules Porier, Alex Brendemühl, Anne Consigny, Frédéric Pierrot... Scénario de Rodrigo Sorogoyen et Isabel Peña.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MADRESait-on jamais vraiment pourquoi l’on aime, dans quel recoin de notre histoire naissent nos désirs, nos attirances… D’où vient cette force qui nous pousse vers l’autre, quelle histoire passée peut suffire à expliquer la naissance d’un sentiment ? Ici, les circonstances même de la rencontre pourraient suggérer une interprétation… mais plus on pénètre dans le film et dans la relation subtile qui se noue entre Isabel et Jean et plus il est évident que les choses sont plus complexes qu’elles pourraient le paraître à un regard impatient… Le talent de Rodrigo Sorogoyen est de nous entraîner bien au-delà de l’anecdote vers l’étrange mystère des sentiments humains : il y a ce qui les déclenche, ce qui les nourrit et comment ils rebondissent sur la vie des autres, les proches surtout, qui ne sont pas toujours les mieux placés pour comprendre…



Isabel a perdu son fils quand il avait six ans… disparu sur une plage où il s’était égaré, incapable de retrouver son père, malgré le téléphone portable par lequel elle tentait de le guider, essayant en vain
de le localiser, jusqu’à ce que la communication soit coupée… Que s’est-il passé sur cette plage ? Le temps a passé mais peut-être ne désespère-t-elle pas tout à fait de le retrouver un jour. Alors, elle s’est installée là où les traces du gamin se perdaient dans le sable, et travaille dans un bistrot près de la plage où maintenant d’autres gamins se bousculent… cohabitant depuis avec une douleur qui s’estompe au fil du temps et lui donne désormais une distance aux choses et aux événements doucement mélancolique…

Dix ans ont passé… dix ans comme une longue remontée vers une vie moins sombre, vers le moment où elle parvien- dra à s’arracher de ce coin lumineux du sud de la France qui est le lieu du dernier passage de son fils : peu à peu, son nouvel amoureux, Joseba, la tire vers un ailleurs où il est possible de vivre heu- reux à nouveau, vers son pays d’origine, l’Espagne… Il connaît ses blessures et l’aime assez pour lui laisser le temps dont elle a besoin…
Quand elle croise Jean, le visage de l’adolescent, son regard lumineux, ses cheveux blonds accrochent son regard. Le gamin insiste, vient traîner du côté du bar, la regarde longtemps, à la fois
timide et fasciné, la cherche, l’attend… C’est au-delà des mots, mais de part et d’autre l’attirance s’impose comme une évidence : plaisir de parler ensemble en marchant sur le sable, de rester juste là à côté l’un de l’autre… Est-ce parce qu’il a l’âge qu’aurait son fils et qu’il pourrait lui ressembler ? Ou est-elle simplement troublée par le regard chavirant de tendresse d’un adolescent amoureux et si beau ? Pourquoi, plutôt que les frimousses des copines qui l’entourent, le visage de cette femme
mélancolique accroche le regard de Jean… peu importe après tout : c’est une histoire d’amour qui débute, inéluctable et douce malgré les interdits d’une société qui ne cesse d’interpréter, de juger, d’imposer ses normes… Les parents, qui étaient là pour passer des vacances tranquilles avec un fils aimé qu’ils n’ont pas vu grandir, ne comprennent pas. L’attirance de leur fils pour une femme mûre leur semble dangereuse et contre nature, ils ont tôt fait de penser qu’elle est folle…