LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance avant 13h : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

Soutenez Utopia Palmer

Nous discuterons avec des membres de l’association Miradas Hispanas à l’issue de la projection du jeudi 27 août à 20h30.

MANO DE OBRA

Écrit et réalisé par David ZONANA - Mexique 2020 1h23 VOSTF - avec Luis Alberti, Hugo Mendoza, Jonathan Sánchez, Horacio Celestino...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MANO DE OBRAVoici un premier long métrage qui trompe son monde, qui surprend ses spectateurs, et on ne peut que s’en réjouir. S’il débute comme un film social aux codes classiques, il va rapidement bifurquer vers des voies plus sombres, plus malaisantes. Le tout forme une sorte de fable contemporaine à la morale acide, qui ne laisse pas la place à la rédemption.
C’est un chantier parmi tant d’autres. L’un de ceux certainement pas très règlementaires, où le patron ne prend pas la peine d’investir pour la protection des travailleurs (les a-t-il seulement déclarés ?). Pourquoi s’embarrasser avec des complications et des dépenses inutiles ? Les misérables se ramassent à la pelle, une main d’œuvre (la traduction du titre) tellement bon marché que le calcul est vite fait : à quoi bon assurer les travaux, mettre des filets de sécurité, des barrières, leur fournir des casques, des tenues adaptées ? Sitôt qu’un ouvrier est blessé, il sera remplacé pour quelques pesos.
Ce jour-là, ils sont une bonne dizaine à bosser consciencieusement dans tous les recoins d’une prétentieuse maison bourgeoise que nul d’entre eux évidemment n’aura jamais les moyens d’acheter. Mais sans doute n’y pensent-ils même pas. On plâtre, on gâche, on perce, on peint… Avec en bruit de fond le son nasillard d’un transistor qui massacre une chanson romantique racontant combien la vie est précieuse… Tout est tranquille et on n’y croit à peine quand on voit une masse tomber depuis le toit dans la cour intérieure, presque sans bruit, sans faire de vague.
« Claudio, le frère de Francisco, a eu un accident ! » crie l’un, « Appelez une ambulance ! » supplie un autre… Tous restent interdits devant le jeune corps qui ne bouge plus et ne bougera plus jamais.
La mise en scène ne s’attarde pas sur l’enterrement, comme pour souligner qu’on n’accorde même pas à Francisco le temps du deuil. Il est déjà sur le chantier. Il continue sa tâche, avec ses comparses, sans broncher, le regard perdu dans le vague. Quelques rares mots de réconfort sont prononcés. Pâle consolation qui n’aidera pas Lupe, la veuve de Claudio, enceinte jusqu’aux yeux, à survivre. À l’heure de la paie, pas folichonne, Francisco s’enhardit : quand arriveront les indemnités pour sa belle sœur ? On découvrira alors ce qu’un patronat sans vergogne, ni remord, est prêt à raconter pour ne pas voir sa responsabilité engagée, ouvrir les cordons de sa bourse. Nul ne bronche, nul ne proteste, comme si chacun était condamné à subir dans son coin. Les jeux sont perdus d’avance.



Chacun rentre alors dans sa tanière, dans sa piaule minimaliste aux allures de bidonville. Il pleut dans celle de Francisco, prédestiné à patauger dans son maigre réduit comme il patauge dans la vie.
De guerre lasse, à force de taper à des portes qui ne s’ouvrent jamais tout à fait, à force de parcourir les bureaux à travers lesquels on trimbale les pauvres ères pour éviter de les aider à résoudre leurs problèmes, Francisco renoncera à obtenir justice et réparation pour la mort de son frère. Et de fil en aiguille, puisqu’il n’a plus rien à perdre, lui viendra une drôle d’idée dangereuse dans laquelle il va entraîner bien du monde…

Au fur et à mesure que l’intrigue évolue, notre héros devient méconnaissable. Et la morale de l’histoire pourrait bien devenir : « Prenez un honnête homme, marquez-le d’injustice, détruisez en lui tout espoir, vous en ferez un Ténardier à l’image de ses bourreaux. »

Miradas Hispanas vous propose un autre regard sur les cinémas du monde hispanique en collaboration, entre autres, avec des festivals de cinéma espagnol et latino-américains. Soirées thématiques, conférences et expositions en prolongement des projections : miradashispanas.free.fr • À noter le mercredi 9 septembre, projection suivie d’une discussion de EMA de Pablo Larrain