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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LES AMANTS SACRIFIÉS

Kiyoshi KUROSAWA - Japon 2020 1h55 VOSTF - avec Yu Aoi, Issey Takahashi, Masahiro Higashide, Ryota Bando... Scénario original de Ryûsuke Hamaguchi, adapté avec Tadashi Nohara et Kiyoshi Kurosawa.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES AMANTS SACRIFIÉSÀ l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Yusaku Fukuhara, important commerçant en import-export sur le port de Kobe, décide de se rendre en Mandchourie. À son retour de Chine, il n’est plus le même, agit très étrangement. Sa femme s’interroge, la trompe-t-il ? Que s’est-il passé là-bas ?

Voilà un thriller romanesque et historique magistral, divinement alambiqué, une partie d’échecs (psychologique) haletante, un joyau finement ciselé et à juste titre récompensé par le Lion d’argent du Festival de Venise 2020. À l’origine, il y a la rencontre entre deux grands réalisateurs japonais : Kiyoshi Kurosawa et son élève Ryûsuke Hamaguchi, tout récent auteur du magnifique Drive my car (Prix du Scénario au festival de Cannes 2021). De leur collaboration est née un grand film romanesque, tout de passion et de mystère. L’intrigue est ainsi tortueuse à souhait. Les manipulateurs seront à leur tour manipulés et les manipulés, ce coup-ci manipulateurs, seront peut-être une nouvelle fois manipulés… Ces renversements sont d’autant plus inattendus qu’ils ne sont pas régis par les mêmes logiques – les psychés des personnages, comme autant de stratégies éparses, peinent à se rejoindre, à se comprendre, à s’anticiper. Les actes de Satoko, par exemple, sont indubitablement guidés par son amour pour son époux Yusaku, son désir de rester coûte que coûte avec lui.


Si en toile de fond se profile la funeste destinée du Japon en pleine Seconde Guerre mondiale, Satoko souhaite avant tout se battre pour son bonheur, pas pour son pays. Yusaku, en revanche, est plus trouble dans ses ambitions… Cosmopolite dans l’âme, tourné vers l’Occident et ses bons whiskys (c’est le cœur même de sa profession), il ne peut se résoudre à accepter la ferveur nationaliste montante dans son pays au début des années 1940. Lui aussi aime Satoko, mais ses dilemmes intérieurs lui murmurent d’agir avant tout pour la « noble » cause, les valeurs qu’il défend, pas pour son bonheur… À moins que son motif soit plus inavouable… Commence alors un vertigineux jeu de chat et de la souris entre Satoko et Yusaku pour défendre leurs desseins respectifs, quitte à se mentir, à se blesser, à se trahir. On est à la fois captivé et déchiré par l’intensité du drame – le choc de deux libres-arbitres – qui se joue sous nos yeux. D’autant plus que la maestria de la mise en scène, la qualité des décors, l’ampleur picturale des images – incroyablement précises, travaillées, stylisées – constituent un théâtre des cruautés des plus cinématographiques. À l’issue, le film nous questionne : et nous, que ferions-nous pour rester justes et intègres face à la menace ?

(O.J., V.O. magazine)