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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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Mardi 4 janvier à 18h30, séance dans le cadre du ciné-club de Frédérique Hammerli, professeure de cinéma.

LES REBELLES DU DIEU NÉON

Écrit et réalisé par TSAI MING-LIANG - Taiwan 1992 1h46VOSTF - avec Lee Kang-sheng, Chen Chao-jung, Wang Yu-wen, Miao Tien, Lu Hsiao-lin...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES REBELLES DU DIEU NÉONAprès Hong Kong, Taïwan est aujourd’hui l’objet de toutes les convoitises de Pékin. L’île n’a cessé dans son Histoire de passer de main en main de puissances étrangères, promptes à asseoir leur domination sur le territoire. Puissances coloniales, Chine impériale, empire japonais, forces nationalistes du Kuomintang se sont ainsi succédées au cours des siècles à la tête de l’île. Le Kuomintang, qui s’est réfugié sur l’île en 1945 à la victoire de Mao, a installé une dictature violente et particulièrement traumatisante pour l’île.
En 1992, quand sort Les rebelles du Dieu Néon, premier long métrage de Tsai, le processus de démocratisation est en cours depuis 1987 : les forces du Kuomintang ont cédé du terrain et ouvert la possibilité d’élections libres, la population jouit de nouvelles libertés qui accompagnent l’essor économique de l’île, fondé sur l’industrie des microprocesseurs. C’est dans cette même période qu’un cinéma de la jeunesse émerge, Nouvelle Vague taïwanaise qui a l’ambition de rendre compte des réalités de l’île et de renouveler profondément le cinéma qui s’y produit. Hou Hsiao-hsien, Edwars Yang et Tsai Ming-liang en seront les principaux représentants, célébrés à Cannes, Venise ou Berlin.
Dès son premier long métrage, Tsai s’attache à rendre compte de l’énergie désenchantée que suscite la vie à Taipei, une ville bouleversée par l’urbanisation galopante et l’entrée dans le capitalisme mondialisé. Pour ce faire, il suit le parcours d’un adolescent en rupture de ban, Hsiao-kang, au fil de ses errances urbaines. Le jeune homme fait la rencontre fortuite d’Ah-tze, un petit délinquant aux allures de James Dean, et se met à le suivre, fasciné par son mode de vie. Chambres d’hôtels, salles d’arcade, virées nocturnes, braquages à la petite semaine, forment le décor de cette quête déchirante et intrigante. Hsiao-kang parviendra-il à se rapprocher d’Ah-tze ? Assume-t-il et comprend-il l’attraction que le jeune homme exerce sur lui ? Quant à Ah-tze, après quoi court-il ? Quels sentiments éprouve-t-il pour Ah-kuei, sa petite amie ?
Si la mise en scène de Tsai a la rigueur du cinéma de Bresson, elle dégage aussi une sensualité et atteint à une forme de burlesque tragique étonnante. Tsai, cinéaste du corps, filme avec acuité les mouvements sinueux du désir, comme la violence intérieure qui agite une jeunesse en quête de sens. Si Les rebelles du Dieu Néon rend compte d’un mal-être contemporain, qui résonne avec celui de la jeunesse d’aujourd’hui, s’il met magistralement en scène les contradictions de la société taïwanaise et de son héritage douloureux, il atteint aussi la beauté des grands films, ceux qui parviennent à nous transmettre ce que c’est que le difficile métier de vivre.
Au cœur des films se joue la relation que Tsai tisse avec son acteur, Lee Kang-sheng de films en films. Celle-ci n’est pas sans évoquer celle qui a uni Truffaut à Léaud autour du personnage d’Antoine Doinel. Dans Les rebelles du Dieu Néon, Vive l’amour et La rivière, nous voyons le jeune acteur, sous les traits de Hsiao-kang, se transformer, évoluer au gré d’ intrigues, où s’affirme la puissance et la singularité du cinéma de Tsai.

Frédérique Hammerli