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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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Vous pouvez écouter l'interview de Bertrand Mandico, metteur en scène de La vraie famille sur le site de Michel Flandrin, en cliquant ici : Bertrand Mandico

AFTER BLUE

(PARADIS SALE) Écrit et réalisé par Bertrand MANDICO - France 2021 2h07 - avec Paula Luna, Elina Löwensohn, Vimala Pons, Agata Buzek, Michaël Erpelding...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

AFTER BLUEAprès , le nouveau film de Bertrand Mandico, encore plus fou, encore plus luxuriant.
Dans un futur lointain, sur une planète qui semble à première vue inhabitée et désertique, la jeune Roxy alias Toxic (interprétée par l’ambiguë et éthérée Paula Luna) exhume une criminelle appelée Kate Bush (peut-être en hommage à la légendaire chanteuse anglaise qui a fait sa force des décors surréalistes, mystérieux et romantiques de ses clips), qui était enterrée dans le sable. Enfin libre, la criminelle tue les trois amies/ennemies de Roxy avant de fuir, semant sur son passage la peur et la mort. L’adolescente et sa mère Zora (la magnétique Elina Löwensohn), qu’on tient responsables des homicides, sont chassées par la communauté et condamnées à retrouver l’assassine, réparant ainsi les torts commis. Mère et fille se mettent à errer sans but précis dans les terres désolées et décadentes de leur planète, une sorte d’anti-paradis habité exclusivement par des femmes. Attention cependant, parce que les femmes représentées par Mandico sont complètement dépourvues de tout élément lié aux stéréotypes qui se rattachent à une hypothétique féminité naturelle et féconde, aux stéréotypes crées par une société patriarcale qui les voudrait toutes identiques, dociles et résignées. Le « paradis sale » dans lequel vivent Roxy and Co ne se fonde pas sur une conception binaire des sexes pour exister. Ici, peu importe le sexe auquel appartiennent les héroïnes, et peu importe que ce concept vole en éclats comme dans le cas du cyborg Louis Vuitton, créé par une des habitantes de la planète à l’image de son ancien amant : ce qui compte ici, c’est la puissance sensuelle de leur monde intérieur. « Il n’est ni homme, ni femme, c’est un Louis Vuitton », explique sa créatrice en présentant son compagnon robotique, dans l’intention d’ironiser sur une société, la nôtre, où tout doit être catalogué et interprété à travers le filtre de la binarité des sexes.

La planète créée par Mandico semble traduire visuellement les théories de Donna Haraway sur les cyborgs, des êtres libres qui revendiquent une opacité identitaire basée sur une ambiguïté vécue comme une force et non une faiblesse. After blue est un chant d’amour à la diversité, à la beauté d’une humanité enfin libre d’exprimer son identité aux multiples facettes. « J’ai voulu composer une ode au cinéma et aux actrices, une aventure singulière et universelle en empruntant les moyens du western, la cruauté des fables anciennes et le lyrisme de la science-fiction », explique le réalisateur, exaltant l’hétérogénéité des références auxquelles son film renvoie.
After blue malaxe donc avec gourmandise et invention permanente un patchwork de références à des genres cinématographiques trop souvent délaissés par la Culture avec un grand C. Mandico ne recule devant rien, au contraire, il semble vouloir exacerber les traits caractéristiques de ces genres en en montrant fièrement le côté surréaliste et parfois kitsch. Ce « too much » revendiqué offre au film une dose indispensable d’humour et d’auto-dérision, comme s’il voulait nous rappeler que le cinéma est aussi et surtout fait de moments cathartiques où on peut faire l’expérience d’une liberté et d’une légèreté que la vie tend à mettre souvent à l’écart. After blue nous engage ainsi à entreprendre un voyage, cinématographique et humain, qui nous permet de faire l’expérience de formes visuelles inhabituelles et sensorielles, de nous plonger dans un univers à la fois poétique et cruel qui aspire le regard comme un trou noir.

Vous pouvez retrouver les critiques de Michel Flandrin sur son site Les sorties de Michel Flandrin : www.michel-flandrin.fr