La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...
LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...
Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...
Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ?
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...
Séance unique le mardi 1er mars à 18h00, suivie d’une rencontre avec Paule Baisnée, spécialiste du cinéma italien.
Roberto ROSSELLINI - Italie 1951 1h50 VOSTF - Avec Ingrid Bergman, Alexander Knox, Ettore Giannini...
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À la mort de son fils, une riche bourgeoise décide de consacrer sa vie aux déshérités.
Qu’est-ce que la mort d’un enfant, sinon le symptôme d’une société malade, qui fonce droit dans le mur ? Quatre ans après Allemagne année zéro, où le suicide d’un jeune garçon nous laissait au bord du gouffre, Roberto Rossellini, pour son second film avec Ingrid Bergman, sonde le même vertige avec une ambition renouvelée : établir un état des lieux critique de la civilisation occidentale, six ans après une Seconde Guerre mondiale qui semble ne rien avoir changé à ses réflexes inégalitaires. Cette détresse qu’Irène n’a pas voulu voir à temps chez son fils suicidé, est précisément celle, mais à une autre échelle, qu’elle retrouve dans les faubourgs misérables de Rome. Ici ou là, il s’agissait simplement d’ouvrir les yeux. Prenant le parti des déshérités (mères célibataires, prostituées, malades, assassins), Irène se défait de son être bourgeois cloisonné, pour atteindre par des voies laïques à une forme de grâce, inspirée par l’expérience mystique de Simone Weil. Comme dans Stromboli (1950), le cheminement de l’héroïne prend la forme d’un itinéraire moral, dont les étapes s’écrivent sur le visage chamboulé (filmé sans maquillage) de l’actrice. Mais le propos de Rossellini concerne également la réaction du bloc bourgeois (famille, clergé, médecine), qui, face à un tel don de soi, décrète la folie d’Irène, sentant bien qu’elle pointe quelque chose de son illégitimité. Cri de colère et bréviaire de rébellion sociale, Europe 51 est bien plus qu’un chef-d’œuvre : un phare dans la nuit. (Mathieu Macheret)