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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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COMPÉTITION OFFICIELLE

Mariano COHN et Gaston DUPRAT - Argentine 2021 1h54 VOSTF - avec Penelope Cruz, Antonia Banderas, Oscar Martinez, José Luis Gomez... Scénario d’Andrés Duprat, Gaston Duprat et Mariano Cohn.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

COMPÉTITION OFFICIELLEAu crépuscule de sa carrière et au sommet de sa réussite entrepreneuriale, un milliardaire se retourne avec scepticisme sur son existence et constate qu’il ne restera pas grand chose de son passage sur terre quand il ne sera plus. L’argent, le pouvoir, les demeures ostentatoire, certes. Les courtisans et leurs courbettes, bien sûr. Mais rien qui marquera l’histoire de son sceau. Le voilà qui réfléchit… L’Art ! Bon sang, mais c’est bien sûr ! C’est par L’Art qu’il laissera une trace, c’est grâce à L’Art que l’on se souviendra de lui. Et qu’importe s’il n’y connaît rien, s’il n’a jamais ouvert un livre, encore moins visité une exposition ou ressenti le moindre intérêt pour le cinéma. Il a l’essentiel : le pognon, le fric, le flouze. Grâce à sa fortune, il peut s’inventer une nouvelle carrière : producteur de cinéma. Pour frapper un grand coup, il choisit l’adaptation d’un best-seller (acheté à prix d’or et bien entendu pas lu), puis s’entoure d’une cinéaste en vogue, sulfureuse, adulée par les critiques, et des deux « meilleurs comédiens » du moment : Ivan Torres et Felix Rivero.
Il va même jusqu’à prêter sa fondation (un bloc ultra moderne de verre et de béton, aussi glacial qu’un dirigeant du cac 40) pour le travail de préparation et s’offrira bien sûr le privilège de s’inviter, en toute discrétion, aux répétitions.



Justement, parlons-en des répétitions. Lola Cuevas (Penélope Cruz en rousse incendiaire) est une artiste exigeante, intraitable sur la préparation de son film. Elle dirige d’une main de fer ce qu’elle considère comme étant les fondations de son œuvre. Laquelle sera grandiose, elle en est intimement convaincue. Ses comédiens quant à eux sont plus dubitatifs sur sa direction d’acteur et sur les techniques de préparation qu’elle leur impose… À quoi bon tout ce cirque, ces exercices d’introspection, ces face-à-face conceptuels ? Ils sont des comédiens professionnels, non ?
Justement, parlons-en des comédiens. Tout les oppose et disons-le clairement : ils se détestent. Félix (Antonio Banderas) est une superstar internationale, habituée des grosses productions à succès, le genre à faire de la pub pour des petites capsules de café en aluminium, à soigner ses abdos et son style vestimentaire, à rouler en Porsche et à se pavaner aux bras d’une bombe bien balancée, si possible mannequin de profession. Ivan (Oscar Martinez), lui, vient du milieu plus confidentiel du théâââtre, il ne s’encombre pas de ces choses superflues que sont les apparences, la notoriété, les prix d’interprétation, il est fidèle en amour et marié depuis de longues années avec une auteure de livres pour enfants à la beauté tout intérieure. Le soir, dans leur vieux canapé, ils écoutent de la musique concrète et s’extasient comme il se doit, au moment où il se doit.
Deux carrières antinomiques, deux écoles artistiques, deux cartes du monde et surtout deux egos surdimensionnés vont s’affronter, sous l’œil à la fois aiguisé, féministe, militant et souvent exaspéré de Lola Cuevas – qui n’a rien à leur envier côté hypertrophie du moi. La bataille va être saignante… et pour nous, spectateurs, assez jubilatoire.

Comédie cinglante sur le monde du cinéma et plus généralement de la création, sur ses tics de langage, ses codes abscons, son arrogance et sa superficialité, Compétition officielle est aussi, bien sûr, un excellent film de cinéma : sens du rythme et du montage, équilibre parfaitement dosé entre humour et cynisme, drame et farce, fiction et réalité. Et trois comédiens qui s’en donnent visiblement à cœur joie, maîtrisant à la perfection l’art du second degré.