Chiche, on achète… Tous ensemble, pour que Rosmerta continue !
L’association Rosmerta est un centre social autogéré pour jeunes réfugiés, qui occupe depuis décembre 2018 un bâtiment du diocèse, au centre d’Avignon. Rosmerta lance une SCI (Société Civile Immobilière) citoyenne pour acheter sa propre maison. Rejoignez l’aventure !L’objectif est de recueillir ...
La LDH, attaquée, appelle au combat pour les libertés et la démocratie
Le ministre de l’intérieur menace de lui supprimer ses subventions, la première ministre lui reproche ses « ambiguïtés », d’autres polémistes de droites extrêmes leur faisant écho.Si on peut reprocher quelque chose à la LDH, c’est la constance de ses positions et de ses combats. Créée en 1...
UTOPIA PALMER LANCEMENT D’UN FINANCEMENT PARTICIPATIF
Pour un cinéma alternatif et vivant, sur les hauteurs du parc Palmer à Cenon, petite ville de 30 000 habitants faisant partie de Bordeaux Métropole.À l’heure où les professionnels cherchent désespérément la recette miracle du « retour du public en salles », entre prestations...
Augmentation en vue…
Voilà, c’est maintenant, on ne peut plus reculer. Tout augmente, Utopia doit s’y résoudre aussi. Plus de cinq ans (octobre 2017, la fois d’avant c’était mai 2013) que nos tarifs sont inchangés. Malgré l’inflation, la crise des subprimes, les sécheresses, les inondations, le mildiou, la dispari...
Kornel MUNDRUCZO - Hongrie / Allemagne 2021 1h37 VOSTF - avec Lili Monori, Annamaria Lang, Goya Rego, Padme Hamdemir, Jule Böwe... Scénario de Kata WEBER. Co Produit par Martin Scorsese.
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
« Une confrontation à l’Histoire. Exaltant et libérateur. » (Martin Scorsese, par ailleurs co-producteur du film)
C’est un film hors normes, saisissant, époustouflant, et sa première séquence est probablement une des plus impressionnantes et perturbantes performances de mise en scène qu’il nous ait été donné de voir depuis bien longtemps. Aussi forte que celle qui ouvrait un autre film hongrois inoubliable, Le Fils de Saul, de László Nemes. On y voit trois hommes vêtus de manteaux de cuir noir, armés de grands balais et de seaux lourdement remplis d’eau, pénétrer dans une grande pièce vide, sinistre, qu’on dirait souterraine, en tout cas dépourvue de fenêtres et baignée d’une lumière jaune blafarde. L’air anxieux, tendus à l’extrême, ils se mettent à lessiver frénétiquement les sols et les murs, découvrant dans les lézardes des cheveux qui dépassent, des cheveux qui deviennent des mèches, des touffes puis d’énormes entrelacs formant des cordes inextricables. On comprend vite que cette scène dantesque, passant du réalisme le plus brut au fantastique le plus inquiétant, tournée intégralement en un seul plan séquence vertigineux, est une allégorie de la barbarie nazie. Nous sommes en 1945, au moment de la découverte par l’Armée Rouge des camps d’extermination. Et, apothéose de ce premier mouvement – le film est composé de trois parties distinctes, se déroulant à trois époques différentes –, les soldats soviétiques vont trouver dans les entrailles de la chambre à gaz, miracle au milieu de l’horreur absolue, un enfant...
Dans la deuxième partie, nous sommes à Budapest, plusieurs décennies après la fin de la guerre. Et on découvre Eva, ancienne rescapée des camps, qui reçoit dans son petit appartement tristouille la visite de sa fille : Lena est venue pour essayer de convaincre sa mère de participer à une cérémonie qui pourrait lui permettre de percevoir les dédommagements financiers auxquels elle aurait pu prétendre depuis longtemps. Mais Eva ne veut pas se résoudre à cette démarche, elle veut qu’on la laisse tranquille, qu’on la laisse oublier… et s’ensuit un dialogue de sourdes autour de l’identité juive, de la mémoire, de la peur, de la honte, et ressortent tous les reproches d’une fille qui a le sentiment d’avoir eu son enfance gâchée par les angoisses maternelles.
La dernière partie se situe quelques années plus tard, à Berlin, où vit Lena avec son fils Jonas, un adolescent gentiment rebelle qui voudrait cesser de porter le poids de l’héritage familial. Alors même que se prépare la procession chrétienne de la Saint-Martin, à laquelle participe son lycée, sa mère lui a fabriqué une lampe traditionnelle juive… évidemment source de quolibets de la part de ses camarades…
Servi par le brio incroyable de sa mise en scène, qui se joue d’univers, de sensations, de rythmes très différents, Évolution est une passionnante et libératrice (pour reprendre le mot de Scorsese) réflexion sur la complexité du rapport à l’identité juive et à la mémoire de la Shoah, sur le besoin pour les nouvelles générations de tourner la page – une réalité incarnée par le personnage de Jonas qui noue une relation lumineuse avec une jeune musulmane –, tout en ne niant pas la recrudescence de nouvelles formes inquiétantes d’antisémitisme.
Après les très beaux White god et La lune de Jupiter projetés dans nos salles, nous avions, l’an dernier, eu le plaisir d’accueillir Kornél Mundruczó pour son film Pieces of a woman (condamné malheureusement à n’être vu qu’exceptionnellement au cinéma ou sur Netflix) durant le Festival d’Avignon, où il présentait également une pièce inspirée de la même histoire. Il s’impose définitivement comme un des grands cinéastes à suivre de très près.