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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LA PETITE BANDE

Pierre SALVADORI - France 2022 1h46 - avec Aymé Medeville, Paul Belhoste, Mathys Clodion-Gines, Colombe Schmidt, Redwan Sellam, Laurent Capelluto, Pio Marmaï... Scénario de Pierre Salvadori et Benoît Graffin. Pour les enfants à partir de 10 ans. À voir en famille.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LA PETITE BANDEAu départ, il y a Fouad, Sami, Antoine et Cat. À peine 12 ans et toutes leurs dents, ils usent leurs fonds de culottes sur les bancs de la même école et sont taraudés par les graves préoccupations de leur âge : Sami est secrètement amoureux de Cat, mais Sami ne voit pas que Cat est très, très, vraiment très amie avec Fouad – et réciproquement (évidemment ils ne s’en rendent tout aussi réciproquement pas compte). Antoine, le grand copain et confident de Sami, s’ingénie à faire en sorte que Cat s’intéresse à son pote – ou aide son pote à faire en sorte que Cat s’intéresse à lui, ce qui revient au même. Il y a aussi Aimé, la tête de turc (frisée) de la cour de récré, qui n’est ostensiblement aimé par personne – mais qui va incidemment se faire une place au milieu du quatuor. Quand à Cat, elle se contrefiche comme d’une guigne de ces enfantillages sentimentaux pré-adolescents. Cat est guidée par la colère et partage avec Fouad une indignation sincère : toute la vie de leur village, niché sur le versant ensoleillé d’un massif corse, dépend de la santé économique d’une petite usine plantée là, et qui déverse à jet continu ses résidus toxique dans la rivière. Tellement empoisonnés, les rejets, qu’il est interdit de se baigner en aval et que personne ne s’aventurerait à taquiner le goujon dans des eaux de toutes façons depuis longtemps désertées par les poissons. Si Cat partage avec Greta Thunberg une forte capacité d’indignation face au désastre écologique à l’œuvre sous ses yeux, elle n’a pas du tout l’intention de s’en tenir à la manifestation outrée de son refus de participer au massacre. Faire un sit-in ? Distribuer des tracts sur le parking du supermarché ? Mais pour alerter qui ? Quel responsable politique aurait le courage de faire fermer les robinets de type Seveso pour rendre la rivière aux poissons et aux enfants ? Même le maire du village travaille à l’usine… Déterminée à passer à l’action, fût-elle violente, Cat entraîne dans son sillage Fouad, Sami, Antoine et Aimé – soit toute la petite bande qui, pour les diverses raisons que nous avons vues, s’est constituée autour d’elle.

Un petit fond de polar, quelques errements amoureux dans un labyrinthe de tendresse, un sens parfait de la comédie, un vent de folie douce et généreuse qui souffle sur un film en totale liberté : La Petite bande, c’est en modèle réduit, à hauteur de mioches, ce qu’on aime depuis toujours dans le cinéma (si peu adulte) de Pierre Salvadori. Et, bienheureuse surprise, servi par un casting impeccable de gamins plus épatants les uns que les autres. Dans cette Petite bande, pas l’ombre d’un bambin tête-à-claque pris en flagrant-délit de cabotinage ; mais un joli panel de caractères bien trempés, qui font vivre avec simplicité et naturel toute la complexité, les enthousiasmes, les lâchetés, les contradictions – pas toujours marrantes – de leurs personnages. Rien n’est caricatural du côté des enfants : pas plus leur théorique corsitude que leur supposée candeur.
Petit détail qui n’en est pas un, c’est Aimé le mal-aimé qui nous conte, à la première personne, toute l’histoire. Celui qui cristallise la réalité violente de la micro-société de la cour de récréation. Celui qui a le plus de raisons de vouloir s’attribuer des pouvoirs de super-héros. Comme un Salvadori miniature. Pour peu alors qu’on soit prêt à mettre de côté le cartésianisme qui nous anime, on se laisse voluptueusement aller à partager la rêverie solaire du réalisateur, et à s’enthousiasmer aux aventures drôlement sérieuses, à peine invraisemblables, de nos éco-warriors en culottes courtes.