Chiche, on achète… Tous ensemble, pour que Rosmerta continue !
L’association Rosmerta est un centre social autogéré pour jeunes réfugiés, qui occupe depuis décembre 2018 un bâtiment du diocèse, au centre d’Avignon. Rosmerta lance une SCI (Société Civile Immobilière) citoyenne pour acheter sa propre maison. Rejoignez l’aventure !L’objectif est de recueillir ...
La LDH, attaquée, appelle au combat pour les libertés et la démocratie
Le ministre de l’intérieur menace de lui supprimer ses subventions, la première ministre lui reproche ses « ambiguïtés », d’autres polémistes de droites extrêmes leur faisant écho.Si on peut reprocher quelque chose à la LDH, c’est la constance de ses positions et de ses combats. Créée en 1...
UTOPIA PALMER LANCEMENT D’UN FINANCEMENT PARTICIPATIF
Pour un cinéma alternatif et vivant, sur les hauteurs du parc Palmer à Cenon, petite ville de 30 000 habitants faisant partie de Bordeaux Métropole.À l’heure où les professionnels cherchent désespérément la recette miracle du « retour du public en salles », entre prestations...
Augmentation en vue…
Voilà, c’est maintenant, on ne peut plus reculer. Tout augmente, Utopia doit s’y résoudre aussi. Plus de cinq ans (octobre 2017, la fois d’avant c’était mai 2013) que nos tarifs sont inchangés. Malgré l’inflation, la crise des subprimes, les sécheresses, les inondations, le mildiou, la dispari...
Écrit et réalisé par Silviu PURCARETE - Roumanie 2012 2h22 VOSTF - avec Aron Dimény, George Mihaita, Razvan Vasilescu, Ofelia Popii... Resté inédit en France jusqu’à ce jour, déniché par les chercheurs de trésors de ED Distribution.
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Par où commencer ? Sans doute, comme le film, par l’improbable arrivée d’un improbable jeune médecin dénommé Serafim dans l’improbable ville de Palilula, aussi vivante que fantomatique, aussi paradisiaque qu’infernale. Le titre l’annonce clairement, nous voilà immergés dans un incroyable conte de fée baroque et pas du tout, mais alors vraiment pas du tout pour les enfants. D’ailleurs il n’y a pas l’ombre d’un chérubin à Palilula, seuls s’y agitent des adultes éternellement immatures et goulûment taquins. Pourquoi les autorités ont-elles choisi d’y envoyer Serafim, fraîchement diplômé en pédiatrie ? Les voies de l’administration roumaine des années 60 sont aussi impénétrables que celles du parti du petit père du peuple.
Alors que tous s’affairent dans un quotidien indéfiniment orgiaque, le camarade Virgil Codreanu, plaisamment surnommé Trotzki, pourtant tout aussi barré que les autres, s’évertue à remettre un semblant d’ordre dans tout ça : « Carpe Diem ! ». Mais dans cette nef des fous à la dérive perdue au fin fond des Balkans, tous vous raconteront que la nourriture est un luxe tandis que l’alcool est un must. Cela donne le ton ! Et le sobre Serafim, d’abord désarçonné puis plus étonné de rien, apprendra progressivement à se plier aux coutumes locales, avec de grands yeux écarquillés et le gosier de plus en plus ouvert : « vous prendrez bien un peu de vodka pour fêter votre arrivée !? » ou un peu de whisky propose en alternative Gogu Americanu, son collègue noir venu du Burundi (mais qu’allait-il donc faire dans cette galère ?).
Eh oui ! Serafim n’est pas ici le seul docteur, mais aucun ne travaille plus que lui, les autres sont trop occupés à trousser les infirmières ou à faire des parties de jambes en l’air avec les patientes. Progressivement l’ambiance de décadence joyeuse s’imprégnera dans l’âme du jeune pédiatre, tous déteindront sur lui, même la femme chèvre et l’hermaphrodite qui change de sexe à chaque nouvelle lune comme le font les loups-garous. Comment résister à cette cadence psychédélique, aux airs de musiques tziganes entraînants toujours prêts à jaillir, à cette humanité grouillante, croassante à l’instar des grenouilles qui pullulent dans l’étang marécageux ?
Palilula s’avèrera tour-à-tour poétique, lumineuse, puis dégoûtante, consternante, puis à nouveau pétillante, plongée dans un mouvement perpétuel infini où la fiction, les rêves merveilleux et cauchemardesques semblent inextricablement imbriqués à la réalité. Tout comme Serafim, il faudra se laisser porter par la fantasmagorie du lieu, ses secrets dessous, ses symboles voilés, ses critiques sur la fin d’un monde, le début d’un autre. Il faudra accepter que les morts puissent réapparaître en chair et en os au milieu des vivants, que le Christ descende sur Terre pour photographier les humains. Il faudra accepter que vrombissent les locomotives surgies de nulle part, chargées de lauriers roses, avant qu’elles disparaissent la seconde d’après dans le néant. Comme Serafim, nous voilà pris au piège d’un récit abracadabrantesque dont on ne peut s’extirper, pas plus que les personnages du film L’Ange exterminateur de Luis Buñuel ne pouvaient s’évader de l’appartement où ils s’étaient eux-mêmes rendus, comme piégés par un sort invisible, incompréhensible…
Silviu Purcărete, le réalisateur, est un des plus grands hommes de théâtre européens, et l’art de ses mises en scène se ressent dans tous les plans conçus comme autant de tableaux jubilatoires, mais aussi dans un esprit de troupe chaleureux, pantagruélique jusqu’à nous donner vertiges et sueurs froides. Une vraie grande découverte. Merci ED !