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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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JUSTE UNE NUIT

Ali ASGARI - Iran 2022 1h26 VOSTF - avec Sadaf Asgari, Ghazal Shojaei, Babak Karimi, Amirezza Ranjbaran... Scénario d’Ali Asgari et Alireza Khatami.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

JUSTE UNE NUITFereshteh, une jeune étudiante, vit seule avec son bébé dans un petit appartement à Téhéran. Ses parents – qui ne savent pas qu’ils sont grands-parents ! – lui téléphonent et s’invitent à dormir chez elle afin de visiter une cousine.
Paniquée, la jeune femme va parcourir la ville de long en large pour trouver quelqu’un chez qui laisser son enfant pour la nuit, et garder le secret de sa maternité. Mais l’anonymat de la capitale, qui protégeait la jeune femme de cette inavouable naissance, se retourne contre elle : pas de solidarité, chacun essaie de s’en sortir de son côté, accablé par la crise financière, les conditions de logements précaires, les injonctions sociales et les lois d’un gouvernement archaïque et cruel. Ses voisins se défilent, le père de l’enfant ne peut rien pour elle, les institutions menacent. Seule son amie de l’université qui lui reste fidèle et l’enfant qu’elle serre très fort dans ses bras lui donnent le courage de se confronter à la suspicion de mauvaise fille qui la condamne à l’errance.
La caméra subjective nous plonge dans la peau de Fereshteh, nous sommes ses yeux, son souffle, ses peurs et ses espoirs. Le rythme est nerveux, les situations tendues, le dénouement imprévisible.
Juste une nuit, c’est parfois le temps qu’il faut pour prendre une décision.

Le périple nocturne de Fereshteh se caractérise par un déplacement concentrique, qui épuise toutes les solutions pour n’en retenir qu’une seule. Dans sa situation, pouvoir aimer son enfant en paix, c’est avoir la force de casser les cercles vicieux de la honte et de la culpabilité. Cette pugnacité dans la lutte, c’est le résultat d’une vie humiliée pour le simple fait d’être née femme, et c’est la situation d’une jeunesse féminine iranienne fatiguée des injonctions autoritaires du patriarcat : le film reflète ainsi une actualité politique qui nous annonce que la révolution sera féminine ou ne sera pas – et nous prouve une nouvelle fois que la vitalité du cinéma iranien est aussi bien formelle que sociale et politique.
Ali Asgari porte l’étendard d’un cinéma libre et lucide, et ce qui le couronne à nos yeux pourrait bien le condamner dans son pays, comme sont condamnés ses illustres collègues Jafar Panahi (dont le nouveau et magnifique film, Aucun ours, sort dans la foulée de Juste une nuit), Mohammad Rasoulof et Mostafa Al Ahmad, actuellement emprisonnés pour le simple fait d’être des témoins de leur temps. Alors ne laissez pas passer Juste une nuit, ne laissez pas passer Aucun ours, ne laissez pas passer ces films qui démontrent que le cinéma est essentiel.