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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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FIÈVRE MÉDITERRANNÉENE

Écrit et réalisé par Maha HAJ - Palestine 2022 1h50VOSTF - avec Amer Hlehel, Ashraf Farah, Anat Hadid, Samir Elias, Cynthia Saleem...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

FIÈVRE MÉDITERRANNÉENEWalid est un homme sans histoires mais qui rêve d’en écrire. Arabe israélien de Haïfa, il a quitté son travail pour se consacrer à ce qu’il pense être sa vocation : romancier. Et il a de la chance Walid, puisqu’il peut compter sur le soutien financier de sa femme, infirmière, et de ses deux enfants ; un peu moins de ses parents, qui y voient davantage une lubie, une crise de la quarantaine, qu’un projet sérieux. Le voilà donc chaque matin, après avoir déposé les enfants à l’école, seul devant sa page blanche. Désespérément blanche. Alors il conjure l’angoisse en se chicanant avec sa psy, en triant les chaussettes, en passant la serpillière, en bullant d’un œil morne devant les infos (attentats, répression, rebelote, et les résultats du loto après une page de pub…), bref Walid tourne en rond, Walid se morfond.



Comble de malchance, son nouveau voisin s’est semble-t-il donné pour mission d’anéantir ses dernières velléités littéraires : bruyant, volubile, sans-gêne, envahissant, et pire que tout, se fichant comme d’une guigne de la cause palestinienne, tel lui apparaît Jalal, avec ses molosses, sa grosse bagnole, sa chaîne hi-fi et ses faux-airs de George Clooney. Jusqu’au soir où, la mort dans l’âme, il se rend à un dîner auquel l’a convié sa Némesis de palier, et où il comprend que Jalal n’est pas juste un gros beauf. C’est aussi un voyou. Révélation, épiphanie, sonnez haut-bois, résonnez musettes : il le tient enfin, son sujet. Lui Walid, le timoré, le pâle employé, si poli, si gentil, va écrire sur la pègre de son quartier. Sauf, que rien, mais alors rien ne se passera comme prévu. Ni pour Walid, ni pour Jalal, et encore moins pour vous.
Si vous vous attendez à une version arabe de la formule essorée par Hollywood du « Buddy Movie » (au début ils n’ont rien en commun, à la fin ils sont inséparables), vous risquez d’en être pour vos frais. Certes les prémices sont les mêmes : deux caractères opposés que le destin fait se rencontrer, mais dès le départ se distille dans cet archétype une étrange langueur, un spleen sous-jacent, qui nous emmène vers d’autres territoires, comme en témoigne l’énigmatique scène d’ouverture. Est-ce un rêve, une scène de roman, un pressentiment ? Pour saisir les enjeux, il suffit de tendre l’oreille : car ni la routine obsessionnelle de Walid, ni la musique à fond les ballons de Jalal ne parviennent tout à fait à couvrir le chant mélancolique qui s’insinue inlassablement par les claustras de leurs appartements : celui de la Mer, invisible et omniprésente, un chant d’évasion du quotidien, de libération des destinées assignées, si loin, si proche…
Bâtie avec une méticulosité d’horloger, l’intrigue bascule en son mitan de la comédie de caractères au drame existentiel, révélant les failles cachées des personnages, leurs blessures, leurs démons, leurs prisons. Walid la victime dépressive est peut-être plus retors, et Jalal le gouailleur plus fragile qu’il n’y paraît. Et cette fièvre méditerranéenne alors ? Certes elle est justifiée dans le script, puisque c’est la maladie génétique dont est atteint Shams, le fils de Walid, qui suit les traces de son père pour le meilleur et pour le pire, mais il n’est pas interdit d’y voir la parabole d’une autre maladie, moins physique que psychique, mais beaucoup plus létale : celle des vies brisées par la violence de l’Histoire…