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LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

La LDH, attaquée, appelle au combat pour les libertés et la démocratie
Le ministre de l’intérieur menace de lui supprimer ses subventions, la première ministre lui reproche ses « ambiguïtés », d’autres polémistes de droites extrêmes leur faisant écho.Si on peut reprocher quelque chose à la LDH, c’est la constance de ses positions et de ses combats. Créée en 1...

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No 10

Alex van WARMERDAM - Pays-Bas 2021 1h40 VOSTF - avec Tom Dewispelaere, Frieda Barnhard, Aniek Pheifer, Pierre Bokma... Scénario de Marc van Warmerdam.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

No 10Voici enfin, après sept ans de silence, le nouveau film d’Alex van Warmerdam, notre cinéaste batave préféré (on préfère définitivement « batave » à « néerlandais ») qu’on a découvert il y a bientôt trente ans avec le formidable Les Habitants, déjà distribué par nos amis découvreurs de pépites d’ED Distribution (qui nous annoncent pour bientôt le nouvel opus animé d’un autre de leurs poulains : Bill Plympton). Dans Les Habitants justement, description digne de Tati de la petite communauté fantasque d’un village isolé fraîchement construit sur un polder, avec ses bâtiments à l’identique et ses baies vitrées laissant peu de place à l’intimité des occupants, on trouvait déjà les obsessions de Warmerdam : le contrôle social de tous par tous, le voyeurisme de chacun, ce qui n’empêche nullement les individus d’avoir de lourds secrets. Et dans ce No 10 comme dans Les Habitants, le style et le travail visuel témoignent de la double formation de Warmerdam, ancien étudiant aux Beaux-Arts et homme de théâtre : les décors des deux films sont d’une précision géométrique, volontiers minimalistes. Quant à la mise en scène, elle est frontale, ne cherchant jamais le naturalisme ou la restitution d’une soi-disant réalité mais bien plutôt le sens et les vérités cachés derrière la façade, au-delà des apparences. Le récit de No 10 nous entraîne au cœur des pérégrinations tragi-comiques d’une troupe de théâtre pas vraiment soudée. On peut même dire qu’elle est rongée de l’intérieur par les caractères et les agissements de ses membres. Gunther, acteur quadragénaire vaguement beau gosse, entretient secrètement une liaison avec Isabel, elle-même comédienne et épouse de Karl, le metteur en scène. Marius, sexagénaire fatigué, n’arrive plus à dormir et a donc toutes les peines du monde à apprendre son texte parce que son épouse, gravement malade, souffre d’incessantes quintes de toux nocturnes… Chaque matin, c’est le même rituel : Gunther vient chercher en voiture tous les membres de la troupe un par un et les répétitions commencent dans une ambiance pour le moins morose, minée par les tensions et les agacements, notamment à cause des trous de mémoire de Marius.



Et quand Karl apprend l'infidélité de sa femme – qui découche sous le prétexte plus qu’improbable de devoir nourrir le chat de sa sœur en vacances – il va s’ingénier à pourrir la vie de Gunther, en le changeant de rôle au profit de Marius, en ne ratant aucune occasion de l’humilier… Mais l’imprudent Gunther est soumis à des interrogations et des angoisses moins triviales : qui est cet homme qui, en le croisant sur un pont, lui a chuchoté à l’oreille une phrase dans une langue inconnue mais qu’il est persuadé d’avoir déjà entendue ? Qui est cet étrange ecclésiastique qui s’est installé en face de chez lui et semble l’épier ? Comment expliquer que sa fille – très curieuse des secrets de son père – ait découvert qu’elle n’avait qu’un seul poumon ? Tout cela serait-il lié à son enfance, alors qu’il a été découvert bébé dans une forêt allemande ?

Autant de questions que je me fais un plaisir de laisser en suspens, et dont les réponses vous paraîtront pour le moins surprenantes, vous plongeant dans un univers particulièrement étrange, jusqu’à un final qui a de quoi vous laisser sans voix… Et qui me laisse pour l’heure sans qualificatifs…