LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...
Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...
Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ?
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...
La LDH, attaquée, appelle au combat pour les libertés et la démocratie
Le ministre de l’intérieur menace de lui supprimer ses subventions, la première ministre lui reproche ses « ambiguïtés », d’autres polémistes de droites extrêmes leur faisant écho.Si on peut reprocher quelque chose à la LDH, c’est la constance de ses positions et de ses combats. Créée en 1...
Léa Fehner - France 2023 1h38 - avec Héloïse Janjaud, Khadija Kouyaté, Myriem Akheddiou... Scénario de Léa Fehner et Catherine Paillé.
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C’est un beau film, fort et prenant, d’une efficacité redoutable, aux crocs acérés pour défendre la vie qui pousse, celle qui bouscule par ses cris, ses premiers instants fragiles, ses lèvres goulues qui instinctivement cherchent le lait de la tendresse humaine. Un film de meute, un film de troupe, où chaque femme pourrait bien devenir louve pour protéger l’essentiel, ce que nul robot humanoïde, nulle Intelligence Artificielle ne saurait comprendre : la beauté d’une naissance, l’émotion d’une première respiration à l’air libre, l’angoisse de la survie… C’est à frémir de bonheur et d’espérances.
« L’apéro, les copains, la vie », c’est toute une philosophie que semble résumer l’inscription sur le sac de Louise. Elle a l’âge de tout ça. Elle est jeune, elle est rousse, le sourire attentif en bandoulière. Et avec sa grande copine Sofia, presque son opposée, aussi pince-sans-rire et mesurée que Louise semble rigolarde et débordante de sentiments, elles ont un cursus en commun, sans doute l’un de ceux qui frisent le sacerdoce. Les voilà qui débarquent, diplômes et maints stages de formation en poche, dans une maternité survoltée, un système de soins au bord de la crise de nerf… Ça ne vous rappelle rien ? Toute fiction se nourrit de la réalité du monde qui l’entoure, y puise la force pour le transcender ou constater ses dérives. Tout aussi impliquée que ses protagonistes, la réalisatrice ne se prive pas de le faire, délicatement, par petites touches subtiles. Ce milieu plein de grouillements, d’urgences, c’est aussi celui de toutes les intimités dévoilées. Être sage-femme, c’est pénétrer dans les secrets dessous de la société, de ses strates sociales, rentrer dans ceux des couples, des familles, devenir témoin des moments uniques, particulièrement précieux, d’une existence. Être sage-femme, c’est avoir le geste sûr, savoir réfléchir et agir vite, prendre les bonnes décisions, mais aussi le temps qu’il faut pour les expliquer, les accompagner. Et l’on va vite voir qu’à cet endroit le bât blesse. Nos deux jeunes novices sont jetées dans l’arène sans que nul ne puisse dégager le temps nécessaire pour les accompagner. Restriction de personnel oblige, chacun voit ses horaires surchargés, doit faire toujours plus, respecter les cadences au détriment de la qualité, de l’accompagnement des patientes, du temps qu’il leur faut pour digérer l’épreuve de l’accouchement. C’est une mécanique monstrueuse qui s’emballe, qui pousse à l’erreur même les plus aguerris. Alors quoi faire, s’accrocher, baisser les bras, plaquer un métier qu’on a tant désiré, qu’on aime indéniablement ?
C’est un film magistral qui pose la question de l’engagement, de la noblesse du Service (au) Public et de son démantèlement coupable.
Sages-femmes est d’autant plus fort et précis que ce sont de vrais accouchements qui sont montrés et que les parturientes ont accepté de jouer un rôle pour les besoins du scénario, au même titre que les actrices et acteurs professionnels.