La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...
LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...
Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...
Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ?
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...
Rendez-vous des spectateurs d'Utopia. La séance du mardi 21 novembre à
20h30 sera suivie d'une discussion avec Jean-Louis Puricelli et Christophe Lebon.
(RETRATOS FANTASMAS) Écrit et réalisé par Kleber MENDONÇA FILHO - Brésil 2023 1h33VOSTF -
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
C’est un voyage au cœur de la ville brésilienne de Recife auquel nous sommes invités. Mais pas avec n’importe quel guide, puisque c’est le plus grand réalisateur brésilien en activité, Kleber Mendonça Filho, qui nous ouvre les portes de sa ville natale. Nous l’avions d’ailleurs découvert en France avec un premier long-métrage formidable, Les Bruits de Recife, dans lequel transpirait déjà son amour pour cette ville bouillonnante de la région du Pernambouc, dans le Nordeste brésilien. S’ensuivirent les formidables Aquarius et Bacurau. Et en attendant sa prochaine fiction, il fait un détour par le documentaire, avec cet essai tout autant personnel qu’universel. Il nous livre une véritable ode au cinéma où il se raconte, où il sonde le passé de Recife, où il explore son architecture. Et si l’image reste évidemment primordiale, le son tient une place non négligeable dans ce projet : le réalisateur se fait en effet narrateur, sa voix douce et chaleureuse nous plonge dans un passé émouvant. Pour ne rien gâcher, son excellente sélection de titres musicaux brésiliens finit d’ajouter un charme intemporel à cette déambulation cinématographique au charme puissant.
Dans un premier temps nous découvrons la maison familiale dans laquelle le cinéaste a grandi et où il vit maintenant avec sa femme et ses deux enfants. Au fil des années et des modifications apportées à la maison, c’est une histoire de l’urbanisme qui est contée : à travers l’évolution de cette habitation, nous suivons également les changements sociologiques du quartier. Comme toujours dans le cinéma de Kleber quand il est question d’espace, il est aussi question de la place de l’humain…
Puis nous quittons le cocon familial pour aller nous perdre dans cette ville qui nous paraît immense, et au hasard des rues du centre-ville, nous retrouvons d’immenses bâtiments, d’ancien palais, qui furent autrefois de grands lieux de rassemblements des Recifenses. Nous voyageons alors dans le temps, des décennies en arrière, un temps où les cinémas étaient le lieu où toutes les classes de la population se retrouvaient et partageaient un moment de plaisir et de magie. Aujourd’hui, à part le majestueux São Luiz, il ne reste plus que des bâtiments délabrés : les ravages du temps se voient sur les façades et les salles obscures ne sont plus habitées que par des fantômes. Même si d’autres cinémas ont trouvé une nouvelle vie et ont été reconvertis en église évangélique (en somme l’exacte inverse du cinéma Utopia République !). Mais loin de verser dans une nostalgie larmoyante, le cinéaste nous montre plutôt cette fameuse magie du cinéma, et il le fait toujours avec cette touche d’humour qui le caractérise. Finalement l’histoire de Recife et de ses cinémas est totalement universelle et pourrait très bien être celle d’une multitude d’autres villes à travers le monde.
Le film foisonne donc d’images d’archives de Recife, un vrai travail d’archéologue. Mais on y retrouve également de très nombreuses images filmées par Kleber en super 8 ou en vidéo. On remonte jusqu’à son adolescence et à ses premiers essais d’amateur où déjà on perçoit d’évidence l’amour du cinéma et le désir profond de réaliser des films. La maison familiale, la fratrie et les amis deviennent alors le décor et les complices des premiers tournages du cinéaste en devenir.
Portraits fantômes est une véritable lettre d’amour au cinéma et aux salles de cinéma, qui nous touche d’autant plus quand on sait l’attachement particulier que le réalisateur a pour les salles Utopia, qui ont programmé tous ses longs métrages. Obrigado amigo !