La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...
LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...
Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ?
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...
La Ménardière : un habitat partagé en construction…
À Bérat, à mi-chemin entre l’Ariège et Toulouse, la Ménardière est un beau domaine aux multiples possibilités. Acquis en 2019 par une douzaine de personnes au bord de la retraite qui refusaient le destin peu folichon, que nos sociétés réservent à leurs vieux : ni solution privée au coût e...
Réalisé par SOI Cheang - Hong Kong 2024 2h05 VOSTF - avec Louis Koo, Raymond Lam, Terrance Lau, Philip Ng... Scénario de Au Kin-yee, Chan Tai-lee et Shum Kwan-sin.
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À Hong Kong, dans les années 80, seule l’enclave de Kowloon résiste et échappe au contrôle britannique. Étroite citadelle d’immeubles entassés les uns sur les autres où les ruelles sont des couloirs, Kowloon est habitée par des gens ordinaires et des membres de différents gangs. Dans le film, c’est un seul et unique parrain, Cyclone, qui la contrôle et la protège. Chan Lok-kwun, immigré clandestin, s’y réfugie suite à un différend avec une des triades hongkongaises. Et après quelques échanges de coups bien donnés et bien rendus avec des hommes de sa bande, Cyclone décide de le prendre sous son aile…
Entre simple avidité, rancunes passées et litiges en tous genres, les prétextes pour se taper dessus ne manquent pas dans City of darkness. Au fil d’une série de combats plus excentriques et surprenants les uns que les autres, le décor étriqué de Kowloon devient une arme à part entière. Une rambarde, une poêle qui traîne, un mur un peu fragile ou un tuyau mal fixé : tout est bon pour la baston ! Duels à deux contre deux, un contre trois, quatre ou sept, on a le droit à tout et on ne s’ennuie jamais. Chaque nouvelle scène de bagarre est une dose de jouissance supplémentaire, et chaque chorégraphie de combat est plus impressionnante et imprévisible que la précédente. L’un des personnages se bat en scooter dans des couloirs et des escaliers, c’est pour dire… Et si cela peut sembler ridicule, si certains effets de mise en scène pendant les combats peuvent apparaître outranciers, dans le ton et l’économie du film, tout est cohérent. On en prend plein les mirettes, ça tape dans tous les sens, et ça a le grand mérite de ne pas se prendre au sérieux… City of darkness est en fait un film de franche camaraderie puisque, selon une vérité bien établie par tout un tas de films américains de la grande époque (de L’Homme tranquille de John Ford à Invasion Los Angeles de John Carpenter), rien de tel qu’une bonne partie de bourre-pif pour sceller les plus grandes amitiés. C’est ainsi que Chan Lok-kwun, après avoir échangé quelques droites et quelques gauches avec les hommes de Cyclone, rejoint la grande famille de Kowloon : dans des ruelles si étroites, on n’a d’autre choix que de se serrer les coudes ! Le récit nous lance donc sur les traces de petits gangsters qui protègent les habitants de la citadelle avant leurs propres intérêts, une bande de joyeux lurons solidaires, fidèles et déterminés à se mettre toutes les triades de la baie hongkongaise à dos pour couvrir un des leurs.
Kowloon est une cité sans soleil, livrée à elle-même, où l’on vit les uns sur les autres, où tout le monde se file un coup de main pour survivre. Cyclone en est le boss, mais son temps sera bientôt révolu, alors ses rivaux s’activent. Par ailleurs, les autorités britanniques sont prêtes à payer le prix fort pour le terrain de la citadelle en vue de sa destruction future. Chan Lok-kwun et ses nouveaux potes affrontent ainsi les autres gangs désireux de s’emparer de Kowloon pour mieux la revendre : ils se soucient peu des habitants de la citadelle, ignorant tout de leur mode de vie et des problématiques de relogement qui les toucheraient en cas de démolition. Ainsi, derrière son énergie, ses combats jouissifs et ses intrigues de gangs, City of darkness dévoile un propos politique, sur fond d’anti-colonialisme bien sûr mais aussi de lutte des classes : ce sont les grands propriétaires, les trafiquants, les marchands portuaires, les autorités… que combattent les petites gens de Kowloon, pour gagner le simple droit de vivre dignement. Le film raconte en fait la lutte pour la survie d’une enclave qui, parce qu’elle est minuscule, est devenue une grande famille.