Soutenez Utopia Palmer LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 8€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limitées dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance sur fond gris : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

Également au programme - NOSTALGIE DE LA LUMIÈRE

Lundi 11 Mars 2019 à 18h

RENCONTRE AVEC PATRICIO GUZMAN, LE GRAND DOCUMENTARISTE CHILIEN


Organisé par l'Université Bordeaux Montaigne
Pour cette séance, achetez vos places à l'avance, à partir du Vendredi 1er Mars.

SALVADOR ALLENDE

Patricio GUZMAN - documentaire Chili 2004 1h40mn VOSTF -

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

SALVADOR ALLENDEC’était comme un printemps qui n’en finissait pas de fleurir, un printemps politique incarné par un seul homme, un visionnaire, un idéaliste charismatique et obstiné qui eut l’extrême audace de croire que l’on pouvait changer le monde par la seule force des idées et de la démocratie.
Ce film raconte l’histoire de ce printemps qui dura trois années, presque jour pour jour : du 4 septembre 1970 (victoire d’Allende aux élections présidentielles) au 11 septembre 1973 (coup d’état de l’armée, bombardement du palais présidentiel, suicide d’Allende). Une saison de fougue et d’euphorie, de mobilisation générale : sinistre paradoxe lorsque l’on sait que cette vague d’espoir fut suivie d’une saison en enfer qui allait durer dix-sept ans.
Composé essentiellement d’images d’ar-
chives, le film de Patricio Guzman est un formidable témoignage de la prise de conscience politique, de la participation active de tout un peuple. A voir ces hommes, ces femmes, ouvriers, paysans, étudiants, soutenir le projet fort d’un homme exemplaire, on croirait rêver tellement cette énergie-là, cette force vive fait cruellement défaut à nos sociétés abstentionnistes.
Si l’auteur n’aborde pas directement la dictature, elle est néanmoins omniprésente, comme une ombre qui obscurcit chacun de ces instants d’espoir. On ne peut en effet s’empêcher de voir, sur ces visages heureux et enthousiastes, les traces des tortures à venir; de penser que celui-ci, en tête d’un cortège brandissant le portrait de l’homme à lunettes, sera jeté vivant d’un avion; que celle-là, criant à plein poumons « Allende, Allende, le peuple est à tes côtés », sera portée disparue. Et quand la caméra filme une foule en liesse réunie dans le grand stade de Santiago, on pense à tous ceux qui furent parqués là puis assassinés, quelques mois plus tard. En cela, le film est bouleversant : il ne montre rien de l’horreur, s’arrête là où elle va commencer, et pourtant, l’image de ce rêve foudroyé est la plus cruelle et la plus douloureuse qui soit.

Enfin, et comme ce fut déjà évoqué dans les films de Michael Moore ou dans l’excellent documentaire sur Henry Kissinger, les Etats-Unis d’Amérique sont ici largement accusés…
Coupables d’avoir instauré un blocus économique pour étouffer le pays ; coupables d’avoir injecté des millions de dollars pour empêcher la gauche d’Allende d’accéder au pouvoir; coupables d’avoir financé en Octobre 1972 la grève patronale des camionneurs; coupables d’avoir fait assassiner Schneider, militaire partisan du gouvernement et dernier verrou efficace face à la branche radicale de l’armée; responsables et coupables d’un 11 septembre où le peuple chilien put entendre les dernières paroles de Salvador Allende depuis le palais de la Moneda :

« C’est le Président de la République qui vous parle. De sources confirmées, nous apprenons qu’un secteur de la marine a encerclé Valparaiso […]. La situation est critique. Nous faisons face à un coup d’Etat auquel participe la majorité des Forces Armées […]. En ce moment, les avions nous survolent. Il est possible qu’ils nous tirent dessus. Mais nous restons ici, et que notre exemple fasse que dans ce pays, il y ait des hommes qui sachent accomplir leur devoir […]. C’est certainement la dernière opportunité que j’ai de vous parler. Les Forces Armées aériennes ont bombardé les antennes de Radio Magallanes. Mes paroles sont sans amertume sinon marquées par la déception. Travailleurs de ma patrie, je veux vous remercier pour la loyauté dont vous avez toujours fait preuve, de la confiance que vous avez donnée à un homme qui a été seulement l’interprète de grands désirs de justice, qui s’est engagé à respecter la constitution et la loi […]. Ils vont sûrement faire taire Radio Magallanes et le métal tranquille de ma voix ne vous atteindra plus. Peu importe. Vous continuerez à m’écouter. Je serai toujours près de vous. Vous aurez au moins le souvenir d’un homme digne qui fut loyal avec la patrie. Vive le Chili, vive le peuple, vive les travailleurs! Ce sont mes dernières paroles, j’ai la certitude que mon sacrifice ne sera pas vain. »