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Également au programme - SALVADOR ALLENDE

Mercredi 13 Mars 2019 à 14h30

RENCONTRE AVEC PATRICIO GUZMAN, LE GRAND DOCUMENTARISTE CHILIEN


Organisé par l'Université Bordeaux Montaigne
Pour cette séance, achetez vos places à l'avance, à partir du Vendredi 1er Mars.

NOSTALGIE DE LA LUMIÈRE

(NOSTALGIA DE LA LUZ) Écrit et réalisé par Patricio GUZMAN - documentaire Argentine 2010 1h30mn VOSTF -

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

NOSTALGIE DE LA LUMIÈRELe désert d'Atacama est un immense espace hors du temps, fait de sel et de vents. Une parcelle de la planète Mars sur la planète Terre. Pourtant cette étendue est remplie de traces mystérieuses. Quelques villages vieux de 2000 ans sont toujours là. Les trains abandonnés dans les sables par les mineurs du xixe siècle n'ont pas bougé. Il y a aussi de gigantesques coupoles qui ressemblent à des vaisseaux échoués et dans lesquelles vivent les astronomes. Partout, il y a des ossements. À la nuit tombée, la Voie Lactée est si lumineuse qu'elle projette des ombres sur le sol.
Pour un astronome, le seul temps réel est celui qui vient du passé. La lumière des étoiles met des centaines de milliers d'années à parvenir jusqu'à nous. C'est pourquoi les astronomes regardent toujours en arrière. Vers le passé. Il en est de même pour les historiens, les archéologues, les géologues, les paléontologues… et les femmes chiliennes qui cherchent leurs disparus. Tous ont un point commun : ils observent le passé pour mieux saisir le temps présent et futur. Face à l'incertitude de l'avenir, seul le passé peut nous éclairer. La mémoire assure nos vies, tout comme la chaleur de la lumière solaire. L'être humain ne serait rien sans mémoire – un objet sans palpitations – sans commencement et sans avenir. Après 18 ans de dictature, le Chili connaît de nouveau la démocratie. Mais à quel prix… Beaucoup ont perdu leurs amis, leurs parents, leur maison, leur école, leur université. Et d'autres ont perdu la mémoire, peut-être pour toujours. (Patricio Guzman)

« Patricio Guzman est venu au cinéma par la politique telle qu'on la pratiquait il y a quarante ans, dans la rue, en manifestant et en faisant grève. Il a tenu les annales cinématographiques de l'espoir suscité en son pays, le Chili, par l'Unité populaire de Salvador Allende, de la tragédie du 11 septembre 1973 et du long cauchemar dictatorial qui a suivi.
« Nostalgie de la lumière ne ressemble pas aux films précédents de Guzman. C'est une rêverie politique et poétique autour d'un lieu, l'immense désert d'Atacama, au nord du pays, si sec que c'est le seul endroit du globe que les nuages ne masquent jamais sur les photos satellite. Là, dans cette atmosphère cristalline, sont installés les plus grands télescopes du monde, et des astronomes recueillent les ondes lumineuses émises il y a des milliards d'années. Plus bas, dans la plaine, aux abords des ruines du camp de concentration de Chacabuco, où furent détenus les militants de gauche, des femmes retournent toutes les pierres du désert pour retrouver les restes de leurs époux, de leurs frères, abattus sans jugement, ensevelis puis déterrés, si bien que ne restent que des esquilles et des fragments.
« Entre la quête cosmique des savants et les fouilles désespérées de femmes aujourd'hui septuagénaires, Patricio Guzman n'établit pas tant des correspondances que des résonances. La tragédie ne devient pas insignifiante une fois que le cinéaste, par des plans magnifiques d'images stellaires et de vues désertiques, l'a replacée dans l'immensité infinie. Par la grâce de cet effort poétique, elle se fait un peu moins immédiate.
« Nostalgie de la lumière préserve la colère qui habite Guzman depuis si longtemps. Comment ne pas la ressentir en écoutant cette jeune femme qui a été élevée par des grands-parents contraints de dénoncer leurs enfants pour sauver leur petite-fille ? Mais c'est aussi le film d'un homme qui regarde la mort en face. Celle des camarades massacrés, celle des étoiles dont la lumière nous parvient encore, la sienne, sans doute. » (Le Monde, 14/5/2010)