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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

THE HOST

(GWOEMUL) BONG Joon-ho - Corée du Sud 2006 2h VOSTF - avec Song Kang-ho, Byun Hee-bong, Park Hae-il, Bae Doo-na, Ko A-sung... Scénario de Bong Joon-ho, Hah Joon-won et Baek Chul-hyun.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

THE HOST« Cours, cours, il est derrière toi ! », ça vous rappelle quelque chose ? Alien, 1979, probablement le dernier film « de monstre » véritablement novateur (si l'on excepte le The Thing de Carpenter, mais techniquement, sa nature protéiforme et virale le rend difficilement classable)... Le dernier jusqu'à The Host, film fantastique de génie, série B virtuose et pleine de surprises réalisée par Bong Joon-ho bien avant le fameux Parasite qui allait le rendre universellement célèbre... Cela dit, on peut dire que The Host est aussi une histoire de parasite, mais de taille XXL !

Sur les berges de la rivière Han, très fréquentées par les habitants de Séoul, Park Hee-bong tient un petit snack dans un mobile-home où il vit avec les siens : sa fille Nam-joo, une championne malchanceuse de tir à l’arc, Nam-il, son fils cadet éternellement au chômage, et l’immature Gang-du, son fils aîné qui a pour fille unique Hyun-seo.
En amont, une base américaine rejette des produits chimiques qui vont provoquer une mutation monstrueuse et donner naissance à une bestiole dont on ne risque guère de trouver la description dans les cahiers naturalistes d'Alexander von Humboldt. Par une journée jusque-là paisible, le dit « monstre » va bouleverser la vie de la famille Park en enlevant la petite Hyun-seo (non sans massacrer quelques badauds au passage, dans une séquence ahurissante qui à elle seule vaut le détour), pour l'entraîner dans les égouts de la ville. Face au mutisme de l'État qui, sous pression américaine, va faire croire à une épidémie, la famille Park ira seule traquer le léviathan dans son repaire et tenter de secourir Hyun-seo… Le portrait de cette famille annonce celle de Parasite mais aussi celle d'Une affaire de famille de Kore-Eda (deux palmes d'or cannoises!) avec ses personnages bringuebalants, pleins de maladresse et d'humanité, cette humanité des sous-sols, des fondations, la seule apte à empêcher l'écroulement de nos mégapoles high-tech.

Après Memories of murder, brillant polar qui le révéla chez nous, Bong Joon-ho s'attaquait de nouveau au film de genre, avec le même humour, la même originalité, et un goût prononcé pour la satire sociale. Comme tout bon récit fantastique qui se respecte, The Host est une fable où l'imaginaire sert de révélateur à l'inconscient collectif, à ce qui est enfoui : une fable politique où les classes populaires sont les premières victimes de la dégénérescence d'une société sous domination étrangère ; on pourrait sans peine voir aussi dans ce monstre l'image des blockbusters américains qui s'apprêtaient à déferler sur le cinéma sud-coréen, jusqu'alors protégé par un système de quotas que les cinéastes, par leur mobilisation, avaient réussi à préserver des négociations agressives entamées par les États Unis en 1998…
Par-dessus tout, le film est servi par une mise en scène à couper le souffle, mêlant avec aisance tragique, effroi et burlesque, le tout saupoudré de quelques citations pour les amateurs du genre : un film de série B, d'accord, mais auquel on mettra volontiers un A+.