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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

No 10

Alex van WARMERDAM - Pays-Bas 2021 1h40mn VOSTF - avec Tom Dewispelaere, Frieda Barnhard, Aniek Pheifer, Pierre Bokma... Scénario de Marc van Warmerdam.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

No 10Voici enfin, après sept ans de silence, le nouveau film d’Alex van Warmerdam, notre cinéaste batave préféré (on préfère définitivement « batave » à « néerlandais ») qu’on a découvert il y a bientôt trente ans avec le formidable Les Habitants, déjà distribué par nos amis découvreurs de pépites d’ED Distribution (qui nous annoncent pour bientôt le nouvel opus animé d’un autre de leurs poulains : Bill Plympton). Dans Les Habitants justement, description digne de Tati de la petite communauté fantasque d’un village isolé fraîchement construit sur un polder, avec ses bâtiments à l’identique et ses baies vitrées laissant peu de place à l’intimité des occupants, on trouvait déjà les obsessions de Warmerdam : le contrôle social de tous par tous, le voyeurisme de chacun, ce qui n’empêche nullement les individus d’avoir de lourds secrets. Et dans ce No 10 comme dans Les Habitants, le style et le travail visuel témoignent de la double formation de Warmerdam, ancien étudiant aux Beaux-Arts et homme de théâtre : les décors des deux films sont d’une précision géométrique, volontiers minimalistes. Quant à la mise en scène, elle est frontale, ne cherchant jamais le naturalisme ou la restitution d’une soi-disant réalité mais bien plutôt le sens et les vérités cachés derrière la façade, au-delà des apparences. Le récit de No 10 nous entraîne au cœur des pérégrinations tragi-comiques d’une troupe de théâtre pas vraiment soudée. On peut même dire qu’elle est rongée de l’intérieur par les caractères et les agissements de ses membres. Gunther, acteur quadragénaire vaguement beau gosse, entretient secrètement une liaison avec Isabel, elle-même comédienne et ci-devant épouse de Karl, le metteur en scène. Marius, sexagénaire fatigué, n’arrive plus à dormir et a donc toutes les peines du monde à apprendre son texte parce que son épouse, gravement malade, souffre d’incessantes quintes de toux nocturnes… Chaque matin, c’est le même rituel : Gunther vient chercher en voiture tous les membres de la troupe un par un et les répétitions commencent dans une ambiance pour le moins morose, minée par les tensions et les agacements, notamment à cause des trous de mémoire de Marius.

Et quand Karl apprend l'infidélité de sa femme – qui découche sous le prétexte plus qu’improbable de devoir nourrir le chat de sa sœur en vacances – il va s’ingénier à pourrir la vie de Gunther, en le changeant de rôle au profit de Marius, en ne ratant aucune occasion de l’humilier… Mais l’imprudent Gunther est soumis à des interrogations et des angoisses moins triviales : qui est cet homme qui, en le croisant sur un pont, lui a chuchoté à l’oreille une phrase dans une langue inconnue mais qu’il est persuadé d’avoir déjà entendue ? Qui est cet étrange ecclésiastique qui s’est installé en face de chez lui et semble l’épier ? Comment expliquer que sa fille – très curieuse des secrets de son père – ait découvert qu’elle n’avait qu’un seul poumon ? Tout cela serait-il lié à son enfance, alors qu’il a été découvert bébé dans une forêt allemande ?
Autant de questions que je me fais un plaisir de laisser en suspens, et dont les réponses vous paraîtront pour le moins surprenantes, vous plongeant dans un univers particulièrement étrange, jusqu’à un final qui a de quoi vous laisser sans voix… Et qui me laisse pour l’heure sans qualificatifs…