UTOPIA SAINTE BERNADETTE
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SÉANCES BÉBÉS
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L’ENFER DANS LA VILLE

Écrit et réalisé par Renato CASTELLANI - Italie 1959 1h46mn VOSTF - avec Anna Magnani, Giulietta Masina, Myriam Bru...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

L’ENFER DANS LA VILLEIci les femmes ont le verbe haut, le geste preste, d’autant quand elles se cherchent, se provoquent. Leurs accents ensoleillés nous renvoient des images de ribambelles de mioches, de guirlandes de nippes bariolées qui virevoltent sur d’immenses cordes à linge suspendues dans les ruelles étroites. Nul doute, nous sommes en Italie, celle du dessous des cartes, celle des geôles cachées. Ici les femmes ont la parole tendre quand elles fondent comme des midinettes oubliant un vague instant leurs manières de filles des rues qui en ont trop vu, trop fait. De belles dévergondées ! Leurs chants illuminent parfois les barreaux de leur prison.

C’est un film torride qui nous parvient du fond des âges, vibrant et râpeux comme la voix d’Anna Magnani qui nous aguiche, nous submerge, nous mène par le bout du nez. Elle incarne une belle brune, Egle, à qui personne n’ose résister, ni les hommes, ni ses compagnes d’incarcération. Un caïd au féminin qui impose le respect. Cela a beau se passer en milieu fermé, on l’oublie vite, tant elles sont vivantes, espiègles, dissipées, parfois coquines et coquettes, ou n’essayant plus de l’être, grandes gueules ou discrètes. S’il n’y avait les grilles, on se croirait presque dans un pensionnat pour jeunes filles, d’autant que les matonnes sont des nonnes, une sorte d’école de la mauvaise vie. Les plus anciennes affranchissent les novices, les taquinent volontiers mais partagent leurs combines. Le temps aidant, on se connait par cœur et on fait avec. Il y a celles qui sont là pour longtemps, purgeant de lourdes peines, il y a celles de passage qui n’y reviendront jamais, mais pour la majorité, c'est un perpétuel retour à la case prison, comme si leur existence n’était qu’un mauvais jeu de l’oie. Mauvaise donne, mauvaise pioche et tu replonges pour un tour… Il vaut mieux en rire ! Tu pleurniches ? Tes compagnes de taule auront tôt fait de te redresser !
Tiens, en voilà une qui débarque, de pleurnicheuse et elle le fait très bien (Giulietta Masina, dans le rôle de Lina, est une vraie tête à claques). Lina, avec sa bouille ronde, ses grands yeux effarouchés qui roulent dans tous les sens, ne voulant pas croire à ce cauchemar, clamant son innocence. On se gausse, forcément ! C’est toujours la même rengaine avec les petites nouvelles. Mais si celle-ci disait vrai ? On la parque dans une cellule : huit petits lits en rang d’oignons… L’un pour Berni, l’autre pour Renata, encore un pour « la comtesse »… Mais il y a surtout celui de la redoutable Egle, qui n’en fait qu’à sa tête, dort toute la journée quand les autres piaillent, puis chante à tue-tête la nuit pour énerver son monde, en particulier la terrible Moby Dick, du cachot d'en face. À les écouter s’alpaguer, pleines de gouaille et d’entrain, on a l’impression que le soleil rayonne, l’ambiance se rempli d’hormones, bouillonne malgré la grisaille des murs. On se dit que Lina ne fera pas long feu ici. Pourtant, contre toute attente, Egle va prendre la jeune oie blanche sous son aile…

La principale raison de voir ou revoir L’Enfer dans la ville reste la prestation épatante d’Anna Magnani, passant par tous les états d’âme, de bout en bout crédible tout en flirtant dangereusement avec le cabotinage. Toujours sa fougue l’emporte. Il lui suffit d’un regard, d’un geste, d’une modulation vocale pour nous porter l’estocade et nous faire tomber sous son charme…