UTOPIA SAINTE BERNADETTE
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SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

À LA VIE À LA MORT
Quelle joie de se retrouver sous les étoiles hier à Berat, en Haute-Garonne!Expo, rencontre et ciné avec Nevada. Quel bonheur.Déjà 200 personnes pour les prémisses d’un nouveau lieu vivant et pluridisciplinaire co animé par les habitants. Ce sont les premières festivités de l’été d’Utopia et du ...

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WILD ROSE

Tom HARPER - GB 2018 1h41mn VOSTF - avec Jesse Buckley, Julie Walters, Sophie Okonedo, Jamie Sives... Scénario de Nicole Taylor.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

WILD ROSEQuand on pense « country music », on a tout de suite, il faut bien l’avouer, quelques clichés en tête. Des nanas avec des robes en jean et des santiags pas forcément du meilleur goût, des messieurs moustachus portant la fameuse petite cravate en lacet avec une tête de buffalo (argent massif) en guise de nœud, des chapeaux de cow-boy que ne renierait pas George W. B. et des bars où l’on danse en rang d’oignons tout en tournant comme un seul homme à droite et puis à gauche en claquant des mains d’un air ravi. Certes, certes, il y a aussi tout cela dans la country music, ce folklore bien ancré dans la culture américaine quelque part du côté de Nashville, Tennessee, capitale mondiale du genre où l’on ne compte plus les bars, les musées, les salles de concert mythiques où l’on célèbre fièrement cette musique. Mais la country, c’est surtout cette phrase que Rose-Lynn a fait tatouer sur son avant-bras : « three chords for truth », trois accords pour la vérité, comme une déclaration d’amour à une musique simple qui va droit au cœur, sans chichis, sans superflu, sans arrière-pensées. Une musique qui raconte la vie comme elle va, les joies, les peines, les petites souffrances du quotidien ou les blessures intimes, racontées au monde entier sur l’air d’un secret murmuré.



Rose-Lynn sort de prison et la country music est pour elle bien plus qu’un simple moyen de s’évader : une raison d’être. Elle vit country, s’habille country, a la country dans le cœur, au creux des oreilles, au fond de l’âme et toute sa vie semble tourner autour de cette musique qu’elle fait bien plus que simplement idolâtrer : elle l’interprète avec un talent fou. D’ailleurs, une fois chaussée sa paire de boots, coincées un peu au niveau des mollets par le bracelet électronique que la justice lui a imposé, elle file direct vers le pub où elle chante depuis ses 14 ans. Mais personne ne semble l’avoir attendue, ni la taulière qui a eu vite fait de la remplacer, ni sa mère qui travaille dur depuis quarante ans pour mener une vie à peu près digne dans un petit pavillon de banlieue, et encore moins ses deux mioches qui ont grandi auprès de leur grand-mère solide et aimante et ont appris à se passer de cette maman immature, inconstante et passablement absente. Car sauvage, Rose-Lynn l’est, indomptable et farouche, débordant d’une énergie qui, comme la musique qu’elle aime, la fait passer des larmes au rire en trois accords de guitare, parce que la country sait aussi raconter tout cela : les hauts de la vie qui vous font frénétiquement danser comme les bas qui vous mettent le moral à terre avec l’envie de tout plaquer. Rose-Lynn le sait, elle le sent, on le lui a dit maintes fois : elle a du talent et sa vie n’est pas ici, dans ce Glasgow industriel et gris où le soleil est toujours timide et où elle n’a que trop peu de chances de se faire un nom au-delà du pub et de sa clientèle de prolos venant claquer leur paie chaque vendredi soir. Alors elle imagine les néons éclairant d’une lueur bienveillante ses rêves de mère célibataire et ex-taularde : ceux de Nashville, Tennessee.
Elle aura beau croiser le chemin d’une bonne fée, bourgeoise un peu éteinte touchée par la grâce de sa voix et par son impétuosité débordante, et renouer peu à peu avec ses enfants le fil d’une histoire rompue par des années de négligence et de maladresses, il sera long, le chemin vers le succès et vers la terre de Johnny Cash.

Si le regard rageur de Rose-Lynn, si sa dégaine de femme enfant un peu folle, si sa voix à la fois suave et rocailleuse ne vous font pas définitivement craquer pour la country, si vous n’avez pas envie de courir illico vers le premier cours de line country dance de la région, vous êtes un vrai cœur de brique. Car il y a dans ce Wild Rose tout ce qu’il faut pour séduire même les plus farouches défenseurs des Nocturnes de Chopin : le réalisme social anglais, l’humour, la tendresse et les good vibes.