UTOPIA SAINTE BERNADETTE
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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

À LA VIE À LA MORT
Quelle joie de se retrouver sous les étoiles hier à Berat, en Haute-Garonne!Expo, rencontre et ciné avec Nevada. Quel bonheur.Déjà 200 personnes pour les prémisses d’un nouveau lieu vivant et pluridisciplinaire co animé par les habitants. Ce sont les premières festivités de l’été d’Utopia et du ...

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Geste sympathique et symbolique, pendant le confinement, Philippe Fernandez, cinéaste, plasticien, musicien... et franc-tireur dans l'âme nous fait l'amitié de mettre à notre, et surtout à votre disposition ses deux longs métrages : Léger tremblement du paysage (qui figure au catalogue Vidéo en Poche) et Cosmodrama, visible à partir du 6 mai. Nous remercions chaleureusement Philippe Fernandez : une preuve de plus que les liens qui unissent les créateurs, Utopia et ses spectateurs ne sont pas ordinaires !

LÉGER TREMBLEMENT DU PAYSAGE

Écrit, réalisé, monté et mixé par Philippe FERNANDEZ - France 2008 1h21mn - avec Bernard Blancan, Michel Théboeuf, Anatole Vialard, Corentin Chapa, Chantal Quillec, Toto Nobo, Pierre Coudeneau... (homme-orchestre jusqu'au bout, il a aussi composé la musique, avec la collaboration de Plimplim).

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LÉGER TREMBLEMENT DU PAYSAGEEn cette période de déconfiture encore confinée, qui voit et entend une flopée de nouveaux philosophes médiatiques s'efforcer, avec un imperturbable aplomb, de trouver un sens à l'effroyable bordel dans lequel nous a fourrés notre civilisation faute de s'interroger justement sur le sens de ses agissements, nous sommes particulièrement heureux du cadeau que nous offre Philippe Fernandez, cinéaste, plasticien, musicien... et franc-tireur dans l'âme. Il nous fait l'amitié de mettre à notre, et surtout à votre disposition ses deux longs métrages, Léger tremblement du paysage (qui figure au catalogue Vidéo en Poche) et Cosmodrama, deux mises en pratique excitantes de ce qu'il appelle sa « filmosophie » : « un cinéma qui se donnerait pour objectif de faire réfléchir le spectateur, d'activer son intelligence... En tant que mot-valise et calembour, c'est aussi un vocable assez drôle, qui indique que, même si l'entreprise est sérieuse, je ne me prends pas au sérieux et qu'on risque même de s'amuser en regardant mes films... »



On vous confirme qu'on se creuse délicieusement les méninges, qu'on s'étonne, qu'on esbaudit, et oui, qu'on s'amuse énormément à la vision de ces deux fables qui ont la caractéristique ô combien précieuse de ne ressembler à rien de ce qu'on peut voir habituellement sur les écrans, grands ou petits. Et on ajoutera que Philippe Fernandez a un autre atout dans son jeu : sa complicité indéfectible avec cet acteur rare et singulier qu'est Bernard Blancan.

Dans Les Cahiers du Cinéma, Jean-Michel Frodon écrit, à propos de Léger tremblement du paysage : « Peut-être avec Les Herbes folles de Resnais la plus belle idée de comédie inventée en France depuis longtemps […] véritable météorite projeté sur ses spectateurs, avec la confiance souriante et exigeante que le léger tremblement qui en résulte déclenche rires et pensées. »
On n'a pas encore vu le Resnais, on ne s'étendra donc pas sur la comparaison, mais pour le reste, on souscrit à chaque mot de ce que dit Frodon. Philippe Fernandez nous fait sourire, et même souvent rire, comme personne ne le fait, et peut-être comme personne ne l'a jamais fait au cinéma (moi, la seule référence qui me vient, c'est le Tati de Mon Oncle et Playtime, autant vous dire que c'est pas n'importe quoi !). Il invente un monde qui n'est pas la plate copie du nôtre, un monde décalé, comme en apesanteur, peuplé d'êtres qui nous ressemblent évidemment mais qui passent leur temps, qui occupent leur vie à se poser des questions essentielles : sur le temps, sur l'espace, sur les origines et le futur de l'univers, sur la place de l'homo sapiens, sur le sens profond de tout ça… Et non seulement ils se les posent ces questions, mais ils essaient en outre d'y apporter des réponses, en tout cas de s'y confronter, d'en expérimenter les paramètres à travers leurs activités quotidiennes. C'est de là que vient l'humour et la cocasserie, c'est ça précisément qui fait que le film de Fernandez n'est pas fastidieux une seconde, que jamais il ne considère son spectateur de haut, l'entraînant bien plutôt dans un processus ludique d'interrogations multiples, de réflexion en chaîne.

Un petit village moderne, à l'architecture géométrique (Fernandez a déniché un décor incroyable, le centre de recherche INRA de Bordeaux, à Villenave d'Ornon). Une petite communauté humaine y vit tranquillement, à l'époque des premiers pas de la conquête spatiale. Ceci nourrit l'imaginaire et les jeux des enfants, qui gravitent autour de personnages se consacrant à leurs obsessions personnelles : un peintre amoureux des nuages (Michel Théboeuf, grand comédien bordelais), une chercheuse en morphogenèse végétale, un prof de gym pilote amateur qui cherche obstinément le réglage parfait, la trajectoire idéale (Bernard Blancan, indéfectible complice de Fernandez, génial de concentration décalée, de loufoquerie pince-sans-rire), flanqué d'un mécanicien mutique, qui regarde des ondes à la télévision… Plus quelques animaux qui vaquent : des dindons, un cochon d'Inde, un singe qui n'aime rien tant que descendre de l'homme (en tout cas de ses épaules…). C'est intelligent, c'est excitant pour les méninges et en plus, vous verrez, c'est d'une qualité plastique rare…